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Du déjà vu, déjà entendu ?

Publie le vendredi 27 février 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Par Michel MENGNEAU

L’état d’esprit réformiste et manichéen dont nous abreuve et tente de nous convaincre au jour le jour la classe politique dirigeante, ceci orchestré de main de fer par un omniprésent chef de l’état, commence à me donner des frissons dans le dos lorsque je fais le constat que cette déviance conduit automatiquement vers une autocratie avérée, où il y a peu de place à la parole du peuple.

La liste des réformes iniques ayant vues le jour depuis le début du quinquennat Sarkosien est trop longue pour les éplucher toutes, je ne citerai que celle à Darcos qui fait encore débat et surtout les inventions de la dame Pécresse qui alimentent le courroux des enseignants chercheurs. Si je parle de ces deux réformes tant décriées, se rapportant à l’enseignement, c’est qu’il se trouve que je possède dans mes archives des exemplaires du Bulletin National de l’Enseignement Primaire de 1943 au nom engageant de : « Devant la vie ».

Le choix de ce bulletin n’est pas anodin de ma part car, en effet, la date où il a été édité nous donne une idée de la façon dont les gouvernants de l’époque pouvaient concevoir l’éducation des futurs Français, et comme l’on sent poindre ça et là les relents de cette période nauséabonde le rapprochement s’imposait. J’ai donc épluché consciencieusement ces torchons et retenu dans le bulletin : J.31528-43, quelques extrait des entretiens d’Allevard de Léon Emery qui sont significatifs du sens que l’on voulait donner à l’éducation, et surtout sur la pente où nous entraine nos dirigeant avec la crainte que ces propos servent d’exemple. Je vous les donne à lire pour que chacun prenne conscience qu’il ne faut surtout pas cela, mais dont pourtant on en sent les prémices avancer insidieusement…

« Suprématie du spirituel- La politique n’est pas une simple catégorie de l’histoire naturelle ; elle ne montre pas des sociétés qui poussent à la manière de castors ou de termites, ou une tribu de singes. Une société humaine est celle qui est entrée dans une sorte de mouvement ascendant et qui par conséquent, subit l’attraction d’un pouvoir spirituel capable de s’imposer à tout un peuple et capable de porter en lui ce qui est sa qualité maîtresse, c’est-à-dire le désintéressement, c’est-à-dire le souci de l’éternel… »

Si je ne me trompe, il me semble avoir entendu des propos similaires du coté de Latran, mais ce n’est pas tout…

« La maladie de le pensée. – Aujourd’hui encore le peuple français, cela se comprend certes, cela s’explique, cela s’excuse, est encore travaillé par des mouvements de délire intellectuel. Il se complait dans l’irréalité ; la politique tel qu’il la pense souvent en lui-même, est une espèce de sorcellerie incantatoire ; il attend le miracle, il cherche des grigris, il veut autour de lui discerner des magiciens et lorsqu’il ne les saisi pas autour de lui ; il les saisi dans les ondes des radios étrangères ou dans les rumeurs confuses qui ne cessent de circuler… »

Cela ressemble à la négation qui fut faite récemment arguant que les grèves passaient inaperçues. C’est dans le même ordre d’idée et ce genre de discours abscons n’est que trompe l’œil et permet à l’autocrate de se conforter dans sa sphère intellectuelle qui est pour lui la seule vérité, du moins celle qu’il veut bien entendre.

A chaque instant, à chaque mot lâché par le Chef de l’Etat et ses sbires, nous devons apporter attention et démonter dans la mesure du possible les ficelles du conditionnement intellectuel que peu à peu on tente de nous imposer.

Nous ne nous laisserons pas mener par une dictature morale accompagnée d’une répression physique que la police d’état accentue au fil du temps.

Messages

  • Si je parle de ces deux réformes tant décriées, se rapportant à l’enseignement, c’est qu’il se trouve que je possède dans mes archives des exemplaires du Bulletin National de l’Enseignement Primaire de 1943 au nom engageant de : « Devant la vie ».

    Le choix de ce bulletin n’est pas anodin de ma part car, en effet, la date où il a été édité nous donne une idée de la façon dont les gouvernants de l’époque pouvaient concevoir l’éducation des futurs Français, et comme l’on sent poindre ça et là les relents de cette période nauséabonde le rapprochement s’imposait. J’ai donc épluché consciencieusement ces torchons et retenu dans le bulletin : J.31528-43, quelques extrait des entretiens d’Allevard de Léon Emery qui sont significatifs du sens que l’on voulait donner à l’éducation, et surtout sur la pente où nous entraine nos dirigeant avec la crainte que ces propos servent d’exemple. Je vous les donne à lire pour que chacun prenne conscience qu’il ne faut surtout pas cela, mais dont pourtant on en sent les prémices avancer insidieusement…

    Le très fin Darcos nous a mis sur la voie (petits tabliers à carreaux bleus pour les garçons, roses pour les filles), (mixité remise en cause), ainsi que Sarko d’ailleurs quand il a parlé de davantage de "moralisation", pour le peuple et non pour lui qui en aurait tant besoin, il faut bien le reconnaître. Il faut dire aussi que quand les hommes ne sont pas bien formés, ou manquant d’érudition, de connaissances, il ne leur reste plus que ce modèle pour calmer les revendications plus que légitimes des peuples. Voir en ce moment à Madagascar comment avec aplomb le président reconnaît qu’il doit écouter son peuple qui crève la dalle (3/4) après s’être rempli les poches d’une façon incroyable et comment il maté l’insurrection à Tananarive par le tir à balles réelles des policiers sur les manifestants qui demandaient du pain.

    On voit chez nous, et même dans toute l’Europe le même démantèlement des services publics. Et Sarko d’importer le modèle anglais chez nous. Il est donc urgent d’aller voir de plus près, ce qui se passe en Angleterre, et surtout nous rapporter des vidéos, des interviews des jeunes qui laissent tomber leurs études après s’être endettés pour plusieurs années, parce que leur formation va finir dans les choux vu le contexte actuel. Voir aussi les lycéens qui après leur bac iront faire directement des petits boulots parce que la réforme tatchérienne ne leur permet plus d’aller à la fac, trop cher. C’est gravissime !

    Imaginez un peu dans quelques années la situation que vivra la GB quand il lui manquera des techniciens bien formés pour faire avancer leur économie. Ca sera un vrai désastre à tous les niveaux, avec une misère au niveau des plus faibles qu’ils ne seront pas près de quitter avant longtemps. Une vraie cour des miracles comme au temps de Victor Hugo. C’est ce modèle que Sarko, par le biais de Pécresse, veut importer chez nous en France.

    Tous nos jeunes et leurs parents, tous les salariés, chômeurs, retraités doivent avoir accès à ce genre d’infos, sur le net et partout ailleus, parce que la boucle sera bouclée si on laisse faire tous ces Sarkozy en puissance qui sévissent en Europe pour tenter d’asservir les peuples afin de faire place nette au capitalisme le plus virulent que la planète ait eu à connaître.

    • C’est vrai qu’il existe un inconscient capitaliste véhiculé par les capitalistes eux-mêmes au travers de l’éducation, des médias et des paroles d’hommes politiques tous acquis à la cause des puissants, chargés par eux de défendre leurs intérêts. La religion, l’éducation religieuse, la croyance en une force supèrieure joue pleinement son rôle dans l’aveuglement de nombreuses personnes. Si un autre décide pour tous, alors nous que pouvons-nous ?

      Pourtant, lorsqu’on essaye de parler, d’engager une conversation avec les gens, lorsqu’on les invite à se poser des questions nouvelles, assez souvent le bon sens prend le pas sur la leçon médiatique et entre en conflit avec elle... En ce moment, plus que jamais. Prendre le temps de discuter ses opinions avec les autres, même avec ceux qui nous paraissent éloignés de nous, c’est je crois, un acte militant indispensable.

      Mais pourquoi avoir choisi cette illustration ? Je comprends ta colère et la partage. Mais l’allumette ne me paraît pas un bon symbole. Une image qui dirait une prise de conscience collective, un jaillissement de force et d’imagination pour demain, comme ces jeunes étudiants qui ont organisé une manif livres à la main pour crier leur attachement à l’école de la République, me plairait davantage.

      Le feu c’est justement ce qu’ont jusqu’ici et habilement réussi à éviter les guadeloupéens et leurs représentants du LKP (peut-être au prix de la mort d’un des leurs). A la Martinique, c’est une autre histoire...

      A vrai dire, je pense que le courage et le sang-froid sont les meilleures armes du peuple pour se défaire de ce système qui l’opprime. Il doit croire en sa force (celle du nombre notamment) et savoir se choisir démocratiquement des représentants déterminés à faire aboutir ses aspirations.