EDF formule une nouvelle offre pour l’américain Constellation

[ 03/12/08 - 08H38 - actualisé à 10:03:00 ]

Gadonneix, PDG de l’EDF

Le groupe français propose 4,5 milliards de dollars pour acquérir 50% des activités nucléaires de Constellation Energy, presque le double de la somme proposée par Warren Buffet voici un mois et demi.

Pour EDF, pas question de renoncer au potentiel du marché nucléaire américain. L’électricien français, qui avait officiellement jeté l’éponge sur ce dossier voici un mois et demi, a annoncé mercredi une nouvelle offre de rachat de 4,5 milliards de dollars sur une partie du groupe américain Constellation.

"EDF propose d’acquérir 50% des activités nucléaires de Constellation Energy pour 4,5 milliards de dollars" (3,53 milliards d’euros), a indiqué le groupe dans un communiqué, ajoutant que "l’opération valorise Constellation à environ 52 dollars par action, soit une prime de 96% par rapport au rachat" proposé par le groupe MidAmerican du milliardaire américain Warren. Buffett.

EDF espère finaliser cette opération "dans un délai de six à neuf mois" après avoir reçu "l’approbation des autorités américaines compétentes". Le groupe précise que cette offre n’aboutira qu’après l’annulation de l’accord conclu en septembre entre Constellation et MidAmerican.

"Cette proposition comporte également un apport en liquidités initial d’un milliard de dollars qui sera imputé sur le prix d’achat, ainsi qu’une option permettant à Constellation de céder à EDF des actifs non nucléaires dans la limite d’un montant de deux milliards de dollars", souligne le communiqué

Pierre Gadonneix, P-DG d’EDF, indique dans ce texte que "Constellation bénéfici(ait) de fondamentaux solides et de perspectives de développement qui, pour EDF et beaucoup d’autres, (étaient) nettement sous-évalués par la proposition de MidAmerican".

Le groupe français a ajouté que sa proposition n’était "soumise à aucune condition de financement" et qu’elle ne nécessitait pas "l’approbation des actionnaires de Constellation".

A la mi-octobre, l’électricien français, qui détient déjà 9,5% du capital de Constellation, avait pourtant renoncé à surenchérir sur l’offre de M. Buffett, stoppé net par la restriction des crédits aux entreprises. Il est vrai qu’EDF doit aussi financer en parallèle le rachat, pour plus de 15 milliards d’euros, du producteur nucléaire britannique British Energy. Une opération pour laquelle il doit encore obtenir le feu vert de la Commission Européenne.

Le milliardaire américain Warren Buffett a pour sa part proposé de débourser 4,7 milliards de dollars pour racheter Constellation, une offre acceptée par le conseil d’administration du groupe et sur laquelle les actionnaires doivent se prononcer le 23 décembre.

Après ce coup de force de Warren Buffett, EDF s’était allié à la mi-septembre aux fonds KKR et TPG pour proposer 6,2 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) au conseil d’administration de Constellation. Mais cette proposition n’avait même pas été examinée et EDF, freiné par la crise du financement, n’avait pas formalisé cette offre. En augmentant à nouveau sa mise, EDF espère finir par convaincre directement les actionnaires avant leur vote du 23 décembre.

Si EDF se montre aussi tenace, c’est qu’il a formé avec l’électricien américain une coentreprise à 50-50, baptisée " UniStar Nuclear Energy ", dont l’objet est de développer et d’exploiter des réacteurs EPR aux Etats-Unis. EDF, qui espère développer au moins 4 EPR aux Etats-Unis, détient en outre 9,5 % de Constellation Energy.

On comprend donc que le français ait du mal à se résigner à voir Constellation tomber aux mains d’un milliardaire qui maintient le flou sur ses intentions en matière de nucléaire.

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