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EDF relève de près de 20 % la facture de son EPR à Flamanville

Publie le mercredi 3 décembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Nucléaire : EDF relève de près de 20 % la facture de son EPR
03/12/08

L’électricien tricolore, qui réunit demain les investisseurs, devrait dévoiler une hausse de l’ordre de 20 % du coût de production de l’EPR, son futur réacteur de troisième génération, de Flamanville. Il devrait être légèrement inférieur à 55 euros le mégawattheure, contre 46 euros annoncés en 2006. Le coût de l’investissement pourrait atteindre plus de 4 milliards d’euros, contre 3,3 milliards prévu.

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Le premier EPR construit sur le sol français, à Flamanville, devrait représenter un coût d’investissement de plus de 4 milliards d’euros.

 Opération vérité pour EDF. L’électricien français s’apprête à dévoiler, demain à Londres, lors d’une réunion avec les investisseurs, une hausse de près de 20 % du coût de l’EPR . Un conseil d’administration s’est tenu hier soir sur le sujet. Selon des sources bien informées, le coût de production de l’électricité à partir de la tête de série du réacteur nucléaire de troisième génération serait maintenant estimé à près de 55 euros le mégawattheure (MWh). Lors du lancement du projet de Flamanville (Manche), en mai 2006, le groupe tablait sur un coût de 46 euros le MWh.

 Le premier EPR construit en France devrait représenter un coût d’investissement de plus de 4 milliards d’euros, à comparer aux 3,3 milliards d’euros initialement prévus. Cette augmentation reste inférieure au dérapage subi par Areva à Olkiluoto, en Finlande, où le groupe nucléaire construit un réacteur pour son client TVO. La facture finlandaise approcherait désormais les 4,5 milliards d’eu ros, contre 3 milliards annoncés lors du lancement du projet en 2005.
Un avantage qui s’éroderait

EDF comme Areva sont notamment confrontés à des contraintes de sûreté qui se sont avérées plus dures que prévu. Ils ont aussi dû faire face à des aléas, comme le creusement compliqué d’un tunnel pour le puits d’évacuation à Flamanville. Pour tenir son délai de mise en service en 2012, l’électricien a ainsi dû recourir à une technologie plus chère.

 

À près de 55 euros le MWh, l’avantage économique du nucléaire s’érode.

En retenant l’hypothèse d’un prix du pétrole à 40 dollars-60 dollars par baril et d’une pénalisation des émissions de CO2 entre 10 euros et 20 euros par tonne, EDF estime le coût de production d’électricité de base à partir de gaz ou de charbon entre 50 euros et 60 euros par MWh. En termes de compétitivité économique pure, le nucléaire voit ainsi son avantage diminuer par rapport aux autres filières. Ses partisans continuent toutefois à mettre en avant un atout clef : sa faible émission de CO2.

La facture finale pourrait à nouveau glisser. Le patron du géant allemand de l’énergie E.ON table sur un investissement de 5 milliards à 6 milliards d’euros pour un EPR . Toutefois, le coût des réacteurs devrait diminuer avec l’effet de série. Il variera aussi en fonction des pays. « Avec des commandes standardisées, les coûts et les délais, donc les prix, baissent à partir de la troisième tranche », note un expert. C’est d’ailleurs le pari d’EDF en Grande-Bretagne, qui veut y construire 4 EPR.

 Actuellement, l’électricien tricolore vend son électricité entre 39 euros et 50 euros par MWh selon les tarifs (particuliers, entreprises...). Il parvient à assurer ces prix grâce au coût de production de son parc existant, qui est estimé autour de 37 euros le MWh. Mais, pour prolonger la durée de vie de ses 58 réacteurs, l’électricien sera amené à investir lourdement, ce qui pourrait avoir un impact sur l’équation économique du parc nucléaire français.

Dans ce contexte, le premier EPR risque de peser sur la rentabilité d’EDF.

À moins que le gouvernement n’accepte d’augmenter très sensiblement les prix de l’électricité en France.

C’est d’ailleurs le combat que mène le groupe en coulisses. L’Etat actionnaire profiterait d’une telle hausse. Mais un tel scénario paraît extrêmement difficile en cette période de crise. D’autant que le contrat de service public limite la hausse du tarif à l’inflation.

Les Echos : THIBAUT MADELIN

Messages

  • EDF avec ses charges financières liées aux démantèlements de son parc nucléaire va être confrontée dans les années qui viennent à une crise extrêmement grave.

    Dernièrement l’ASN a estimé à 250 millions d’euros le cout du démantèlement d’un réacteur. Comment, cet organisme transparent ce permet de telle manipulation, sachant que le site de Brennilis , ce chantier pilote d’EDF, cette vitrine du nucléaire pour ce chantier gigantesque dont on ne connait pas encore toutes les solutions pour le traitement des déchets ultimes issus de cette industrie, et qui avait été chiffré par la Cour des Comptes et suivant les éléments fournis par EDF a près d’un demi-milliard d’euro (482 millions) pour un mini réacteur de 70 MW en comparaison des 58 autres réacteurs de 450, 900 et 1300 MW, qui seront en fin de production d’ici 10 à 20 ans.

    Par ailleurs la BERD, qui a en charge la collecte des fonds nécessaires à financer les démantèlements des trois centrales du type Tchernobyl de ces ex pays d’URSS (démantelées de toute urgence ?), avait élaboré un plan de financement à hauteur de 4.4 milliards d’euros pour ces 3 centrales ainsi que le sarcophage de Tchernobyl ! Sachant que pour ce bouclier de béton, le groupe Bouygues en réclame déjà 1.4 milliards d’euros ! Par déduction les centrales de l’est seront démantelées pour un montant de 1 milliard d’euros par réacteur ! Ce chiffrage avant travaux, qui devrait selon toute vraisemblance être majoré de 30 % c’est de mon avis, mais dans un premier temps, il vaut mieux éviter de trop en rajouter.

    La BERD, cet organisme bancaire d’un genre particulier qui n’est pas réputé anti-nucléaire, se plaignait en cette fin d’année 2007, d’avoir put jusqu’a présent collectés seulement 2.4 milliards pour ces chantiers, les donateurs internationaux, qui après l’explosion du chaudron N° 4 Ukrainien s’étaient engagés à fournir en liquidités ce compte, ce font sérieusement attendre.

    En résumé, et comme le signifiait la Cour des Comptes en 2004/05 dans son rapport sur le cout liés aux chantiers de fin de vie des centrales nucléaires françaises, et partant de l’hypothèse que ce parc est approximativement et dans son ensemble a mi parcours de son temps de production., ce qui devrait en découler de la part des responsables des finances de l’EDF, qu’ils soient en mesure de justifier la présence dans leurs comptabilités des « réserves » ou « provisions » équivalentes à environ à 50 % du cout total de ce chantier. Partant des chiffrages plus réalistes et des estimations de la BERD, à savoir 1 milliard d’euros par réacteur ; EDF devrait dès à présent être créditeur pour ce chantier pour un montant minimum de 30 milliards d’euros !

    Or, dans un article du Monde publié au mois d’octobre (1000 milliards d’euros ....) EDF n’aurait en réalité que 7.8 milliards d’euros en caisse pour cette ligne budgétaire à démantèlement.

    Après l’investissement de près de 16 milliards pour le rachat du parc nucléaire Britannique, et en réévaluant cette dette pour ces démantèlement de + 30 %, il apparait que ce groupe et contrairement aux bilans mis à la disposition de potentiels actionnaires, EDF est dans une situation financière beaucoup moins réjouissante que ne laisse apparaitre ces bilans quelque peu bidonnés.

    30 milliards + 30 % de réévaluation, + 16 milliards d’achats douteux, en y rajoutant :

    Dettes financières non courantes
    17 607 000 000 *

    Dettes financières courantes
    16 918 000 000 *

    * Extrait bilan EDF source Les Echos.

    Soit au bas mot : 80 milliards d’euros de dette !

    • Et encore des almbitions mégalo de l’électricien français a investir plus de trois milliard d’euros au Etat Unis, cette entreprise ce voit contrainte de multiplier ses installations de production pour en faire diminuer le cout de l’électricité nucléaire.

      Autrement dit, l’effet boule de neige n’a pas fini de nousz enchanter. Nucléarisation de la planète pour justifier les errances nucléaires de ces nationalistes Français.

      Sous prétexte, d’etre le pays des « Lumières » , devons nous accepter de nucléariser la planète entière, de la folie pure et simple.