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EDF lance un emprunt de 1 milliard d’euros auprès des particuliers
[ 27/05/09 ] Les Echos
Historique
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– Sur 1 semaine + 4,92% : 37,99€ 35,920€
– 1er janv. - 7,42% : 44,15€ 26,550€
– 1 an . - 45,11% : 150.00€ 26,550€
– Le patron d’EDF, Pierre Gadonneix, devrait profiter de son passage ce matin à l’émission de Jean-Michel Apathie, sur RTL, pour donner le coup d’envoi d’un emprunt obligataire destiné aux particuliers. L’électricien tricolore avait indiqué la semaine dernière, lors de son assemblée générale, « examiner la possibilité » de lancer un emprunt obligataire « réservé aux épargnants particuliers », alors que, ces dernières années, ce type d’opérations était largement délaissé par les groupes hexagonaux. Objectif d’EDF : refinancer une partie de sa dette qui a explosé l’année dernière. [1]
Le groupe attendait le visa de l’Autorité des marchés financiers hier soir. Les modalités précises seront dévoilées le 3 juin, avec un lancement le 17 juin et une date limite de souscription le 10 juillet. L’enveloppe serait de l’ordre de 1 milliard d’euros, sachant que le groupe vise un peu plus. Pierre Gadonneix devrait s’attacher à démontrer que cette somme ne servira pas à financer les acquisitions étrangères, mais plutôt des investissements sur le territoire français. [2]
Le groupe veut profiter de son image de marque auprès des particuliers. Mais le succès final du placement dépendra de la fiscalité attachée à ce genre de placements. Contrairement aux plans épargne en actions (PEA), ils ne bénéficient pas d’avantages fiscaux spécifiques, mais dépendent de la fiscalité classique sur l’épargne. EDF pourrait cependant équilibrer cet inconvénient par un taux avantageux au regard du taux du Livret A, qui s’élève à 1,75 %.
Selon une source bancaire, on partirait en effet vers un taux d’intérêt compris entre 4 et 5 % sur cinq ans [3] . Cette durée permettrait d’ailleurs d’intégrer l’offre au plan épargne du groupe. A condition toutefois que les organisations syndicales donnent leur accord. La direction a fait des appels du pied dans ce sens. Les banques pressenties pour placer cet emprunt sont celles traditionnelles de réseau, Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas.
EDF a procédé ces derniers mois à d’importantes acquisitions, qui ont alourdi son endettement de 50 % en 2008, à 24,5 milliards d’euros [1] .
Il a notamment racheté l’exploitant britannique de centrales nucléaires British Energy, pour plus de 13,5 milliards d’euros [4] , et la moitié des activités nucléaires de l’américain Constellation Energy, pour 3,5 milliards d’euros. JEAN-MARC VITTORI
Ce que ne dit pas la presse en échos
– [1] Ces 24.5 milliards de dette affichés, auxquels il faut rajouter le montant des ponctions de Gadonneix dans l’embryonnaire réserve ou caisse à provision pour les démantèlements. La Cour Des Comptes l’avait estimé à 24 milliards d’euros en 2004, à l’époque les responsables d’EDF se vantaient d’être en mesure de provisionner à hauteur de 2.5 milliards par année d’exercice (déclaration de M. Camus fin 2007- parue sur Ouest France) ! EDF déclarait il y a peu (début 2008 ) que cette réserve s’établissait désormais à 10 milliards d’euros.
En conséquence, la dette et à minima ne serait pas de 24.5 milliards, car il faut bien la réévaluer des 14 milliards de ponctions sur les provisions à démantèlement, ainsi que 12.5 milliards qui auraient du abonder cette réserve depuis 2005, 2006,2007, 2008 et 2009 et à raison de 2.5 milliards d’euros comme cela avait été annoncé par les cadres de l’entreprise EDF !
La dette en réalité serait plutôt de : 24.5 + 14 + 12.5 = 51 milliards d’euros, sans compter que la réserve à démantèlements ne serait de toute façon et de cette manière, qu’un embryon de financement pour cet énorme chantier, dont la vitrine du nucléaire à Brennilis nous en démontre un aperçu de l’immensité de la tache et des factures qui y seront rattachées ½ milliard d’euros pour 70 MW- combien pour 58 tranches de 900MW de moyenne).
Après le tunnel sous la manche, ce fiasco pour les petits actionnaires, les autorités de ce pays ainsi que les patrons d’EDF, veulent une fois encore tromper la population en les attirant avec des bilans pour le moins tronqués.
– [2] Vu comme ça : je dépense d’abord en livres sterling et en dollars, puis je dis que je n’externaliserai pas les achats dans un deuxième temps ! Les vases communicants, Gadonneix main sur le cœur, voudrait nous faire avaler qu’il n’y connait rien en siphonage comptable ! Il est à ce point grotesque ? C’est affligeant de vérité, et à quel point ce monsieur considère ses interlocuteurs pour des demeurés, rien d’étonnant de la part de cet employeur à barbouzes, un directeur formé aux mines qu’il faudrait bien, de mon avis, redescendre dans la mine, et pourquoi pas dans l’une des anciennes mines de la Cogéma !
– [3] 4 à 5 % ! Rappelons, tout de même, que si EDF est désormais une entreprise fondée sur le droit privé et en général, ce depuis les accords signés par Lionel Jospin et Chirac à Barcelone et sauf erreur, dans le cadre de la libération du marché de l’énergie en Europe, il ne faut pas oublier que le principal actionnaire de l’EDF reste encore aujourd’hui l’Etat Français, et probablement pour longtemps encore. Car quel fond d’investissement viendrait prêter de « son » argent à cette entreprise endettée à hauteur de 51 milliards d’euros sans compter les démantèlements.
La BCE qui fixe les taux directeurs du cout de l’argent, a-t-elle été impliquée dans ce type d’arrangement plus que douteux. Ou quand une entreprise industrielle, se substitue ici à une banque. D’ici que tous les détenteurs du fameux livret A ce portent vers acquéreurs de cette duperie financière, car quoi qu’il arrive les écarts et pertes de l’EDF seront en tout état cause payés par le contribuable français, par siphonage comptable ou tout autres arrangements d’une caste de manageurs et accessoirement employeurs d’officines malignes.
– [4] EDF a du revendre une partie des parts de BE, une vente réalisée à perte ! Comme l’écrivait l’Echos il y a une semaine à peine. Etonnant de ne pas en faire le moindre "échos" ......