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EPR FINLANDE : BERCY ANNONCE des PERTES de 3Mds ! 1 EPR = 6 MDS

Publie le mercredi 25 février 2009 par Open-Publishing

Dans un article fleuve publié ce jour sur les Echos " Le Mystère Anne Lauvergeon", Bercy déclare que le chantier EPR de Finlande coutera aux contribuables 3 milliards d’euros, soit l’équivalent du chiffrage initial qui était de 3 milliards d’euros.

Les 20 % de surcout de l’EPR de Flamaville et annoncés par EDF ne risquent ils pas d’etre un jour réactualisés dans les mèmes proportions...!

En annonçant ces machineries de 3 milliards qui en réalité à mi parcourt en valent le double, il serait grand temps que nos responsables prennent leur responsabilités et d’arrèter de continuer de creuser ce déficit public qui pour votre information sera d’environ 90 milliards d’euros pour 2009.... arrèter cette vampirisation des fonds publics .... voir ci après l’article des Echos

Mme dit pouvoir créer 40 000 en emplois indirects ! Alors que pour l’EPR du nord tout le monde et la presse dans son ensemble parlait de 2000 emplois sur un chantier de 5 ans , elle a certainement été éduquée à Marseille, sa sardine nucléaire risque de lui faire perdre son poste , ceci ne m’enchante pas forcément, sachant que comme pour les champignons , quand tu leur coupe la tète , il y en a dix qui y repoussent.

Tout cet argent ,doit etre consacré à l’isolation des batiments existants, à commencer par ces ministères à fuites budgétaires....


Le mystère Lauvergeon
[ 25/02/09

De vives tensions avec Bercy, une relation dégradée avec le chef de l’Etat... Anne Lauvergeon n’hésite pas à défier son actionnaire pour tenter d’obtenir la recapitalisation d’Areva. Adulée par les uns, détestée par les autres, cette femme à poigne, qui présente aujourd’hui les résultats de son groupe, confirme qu’elle est une figure à part du patronat français.

Jusqu’où peut-on défier son actionnaire ? Anne Lauvergeon, qui présente aujourd’hui les résultats d’Areva, est un cas d’école. Vu de Bercy, l’appréciation est mitigée : « Elle est trop belliqueuse », dit un conseiller de Christine Lagarde. Rue Lafayette, dans le fief parisien de la société, le point de vue n’est finalement pas très différent : « Nous sommes un enjeu, alors je me bats », dit Anne Lauvergeon. Ces jours-ci, elle a fait le siège des pouvoirs publics. L’objectif ? Obtenir une recapitalisation. « Le problème est simple, précise la présidente d’Areva, nous sommes dans une phase de fort développement, ce qui nous oblige à investir énormément. Si on n’augmente pas très vite notre capital, je serai obligée de réduire nos investissements de manière drastique, point. »

En décembre dernier, ses relations se sont singulièrement tendues avec Bercy. Sa tutelle - un mot qu’elle abhorre - a refusé d’avaliser son budget et lui a demandé de revoir sa copie. Réécrite par Anne Lauvergeon, l’histoire est très différente. « J’ai présenté deux budgets à mon conseil de surveillance, l’un avec et l’autre sans recapitalisation. » Une démarche à la limite de la provocation. Une façon, aussi, de placer l’Etat devant ses responsabilités. Dans Paris, on a jasé. Glosé sur une mauvaise gestion financière du groupe. « Les Scud, j’ai l’habitude, commente-t-elle. Face aux attaques, j’ai un fond d’indifférence qui me protège. » Comme le 6 février dernier, dans l’avion qui la ramène de Flamanville, où elle accompagnait Nicolas Sarkozy sur le chantier du réacteur nucléaire EPR. Elle est entourée de tous ses ennemis du moment. Martin Bouygues, l’homme qui veut mettre la main sur son groupe ; Patrick Kron, président d’Alstom, qui rêve de l’absorber pour le diriger ; Pierre Gadonneix, le patron d’EDF, qui lui dispute le leadership du nucléaire. Commentaire de la présidente d’Areva : « C’était presque sympathique. »

Maroquin refusé

Ce qu’elle a retenu du voyage, c’est le discours du président de la République, vantant le modèle intégré d’Areva. « J’ai compris qu’il mettait le couvercle sur le démantèlement du groupe, l’une des pistes avancées par Alstom pour nous reprendre par morceaux », dit-elle. Quant à l’autre scénario, celui d’une grande fusion Bouygues-Alstom-Areva, la crise, selon elle, en a eu raison. « Pour nous absorber, il faut mettre 10 milliards d’euros sur la table. Or la capitalisation boursière de Bouygues est tombée à 9 milliards. » Sauvé, Areva ? Anne Lauvergeon veut y croire. « Il y a quelques années, nous étions vus comme ringards, sans avenir. Nous sommes aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises. Notre modèle intégré est désormais copié partout. Il faut parfois se faire pardonner d’avoir eu raison. » L’aplomb, toujours l’aplomb. Au risque d’en faire trop.

Car il existe une autre lecture du discours de Nicolas Sarkozy à Flamanville. A aucun moment le chef de l’Etat n’a prononcé le nom de la présidente d’Areva, font remarquer ses détracteurs. Un nom pourtant écrit à plusieurs reprises dans la mouture initiale. Au lieu de dire : « Areva vient de signer un nouveau contrat en Inde pour 2 à 6 EPR et je compte sur Anne Lauvergeon pour que ce soit 6 », Sarkozy s’est contenté de déclarer : « J’espère bien que ce sera 6. » Et plutôt qu’« Areva doit réfléchir à ses partenariats industriels, je sais qu’Anne Lauvergeon le fait et l’Etat actionnaire le fait aussi », le président a préféré : « Je souhaite maintenant que l’Etat réfléchisse aux partenariats industriels qui seraient les plus profitables à Areva. » Détails sans importance ? Dans le contexte de ses relations compliquées avec le chef de l’Etat, certainement pas. Aujourd’hui, on la dit en disgrâce. « Depuis qu’elle a refusé le poste de ministre des Finances que lui offrait Nicolas Sarkozy, sa relation avec le président n’est pas limpide. Il y a une forme de déception », confie un proche de l’Elysée.

Succès à l’exportation (Ah Bon , c’est vraiment mystèrieux !)

Anne Lauvergeon ne nie pas que ses liens avec le président ont souffert de cet épisode. Elle y a peut-être perdu le poste auquel beaucoup d’observateurs la destinait : la succession de Pierre Gadonneix à la tête d’EDF.

C’est le mystère Lauvergeon. Brillant ingénieur des Mines, ancien « sherpa » de François Mitterrand, adulée de certains grands patrons français, détestée par d’autres, admirée à l’étranger au point que la presse anglo-saxonne l’a classée parmi les femmes les plus influentes de la planète, auréolée des succès d’Areva à l’exportation, comme en atteste le protocole d’accord signé début février en Inde, jamais en retard d’une phrase assassine... son parcours est tout sauf un long fleuve tranquille. « C’est un fait, je ne laisse pas indifférente. Peut-être parce que j’ai l’échine moins souple que d’autres, déclare-t-elle, je ne cherche pas à plaire. »

Le caractère n’est pas facile. Mais Anne Lauvergeon continue aussi de payer deux fautes originelles. La première, c’est la constitution d’Areva, un projet qui n’avait pas que des partisans : « A l’époque, on n’aurait pas dû y arriver, raconte-t-elle, le Trésor était vent debout contre le modèle intégré. C’était l’époque du nucléaire honteux . On parlait même de démanteler la filière. Certains ne l’ont pas digéré et ont toujours voulu détricoter ce que l’on avait fait. »

Un « niet » jamais pardonné

Sa deuxième faute, peut-être la plus grave, c’est d’avoir refusé de sauver Alstom, alors que l’entreprise était au bord de la faillite. C’était en avril 2003. Patrick Kron, le nouveau patron du groupe, vient lui demander de reprendre Alstom Power, l’activité turbines, pour 5 milliards d’euros. La réponse est cinglante : c’est « niet ». Une partie de l’establishment français, pétri de patriotisme économique, ne le lui a jamais pardonné.

Depuis, c’est la guérilla permanente. Le chantier de l’EPR finlandais s’enlise, au point que, à Bercy, on estime que les « pertes seront équivalentes au chiffre d’affaires ». Ses adversaires y voient la démonstration qu’elle n’a jamais été une vraie industrielle. Elle cherche à se rapprocher de Technip ou veut mettre la main sur le fabricant d’éoliennes REpower ? Une preuve du caractère erratique de sa stratégie, selon ses détracteurs. Et lorsque Siemens décide de rompre son partenariat avec sa filiale Areva NP (l’ex-Framatome), on lui reproche de ne pas avoir anticipé le divorce. Le genre de procès qui la révolte. « Depuis quatre ans, j’ai demandé à l’Etat de donner de la visibilité à Siemens. Rien n’a été fait, et aujourd’hui on vient me le reprocher ! »

« La vestale du système »

Le fond de l’affaire, c’est qu’Anne Lauvergeon a une vision très arrêtée de ce que doit être un Etat actionnaire. Il y a huit ans, l’ancien ministre de l’Industrie Roger Fauroux avait demandé à plusieurs personnalités de rédiger un texte sur ce thème. Celui d’Anne Lauvergeon s’appelait : « A la recherche d’un métronome ». Traduisez : celui qui donne le rythme. Visiblement, elle ne l’a pas trouvé. « Depuis quatre ans, je prône inlassablement l’ouverture ou l’augmentation du capital, assure-t-elle. Si rien ne se passe, je devrai renoncer à certains projets. Ce sera le calme des cimetières. Dommage pour un groupe qui dispose d’un tel potentiel à l’export, en mesure de créer 40.000 emplois indirects en France en 2009. Tout cela manque un peu de souffle. »

Dans son discours de Flamanville, Nicolas Sarkozy lui a en partie répondu. « La réflexion sur l’avenir d’Areva doit aboutir prochainement », a promis le président. Anne Lauvergeon saura alors si, oui ou non, elle est allée trop loin. Aujourd’hui, la patronne d’Areva affecte de ne pas se soucier de son propre sort. « Je suis comme la vestale du système, dit-elle curieusement, celle qui défend le temple. »

DANIEL FORTIN ET PASCAL POGAM, Les Echos

« C’est un fait, je ne laisse pas indifférente. Peut-être parce que j’ai l’échine moins souple que d’autres. »

ANNE LAUVERGEON

[Spk : la femme est l’avenir de l’Homme disait Aragon, heu heu !!, je n’en suis plus si sur et sur ce coup, qui ne doit pas en etre un...BON COUP]

Itinéraire de mégalolo au féminin

Anne Lauvergeon est née le 2 août 1959 à Dijon. Elle est agrégée de sciences physiques et ingénieur des Mines.

1985-1988 : en charge de l’admnistration du sous-sol à la Drire Ile-de-France.

1990 : chargée de mission à la présidence de la République pour l’économie internationale et le commerce extérieur.

1991-1995 : secrétaire général adjoint de la présidence de la
République, puis « sherpa » de François Mitterrand pour l’organisation des sommets internationaux.

1995-1997 : associé-gérant de Lazard Frères.

1997 : directeur général adjoint d’Alcatel Télécom. En 1998, elle entre du comité exécutif du groupe.

1999 : nommée PDG de Cogema.

2001 : Cogema fusionne avec Framatome pour donner naissance à Areva. Anne Lauvergeon devient présidente du directoire.
Depuis 2006 : membre du Conseil exécutif du Medef.

2007 : membre de la Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali.
Novembre 2008 : nommée membre du Comité de l’énergie atomique.