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ÉTATS-UNIS Comment la guerre s’est introduite chez nous

Publie le vendredi 20 avril 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

ÉTATS-UNIS

Nombre d’anciens combattants sont sujets au stress post-traumatique à leur retour d’Irak.
Le mensuel de gauche The Progressive publie le témoignage de l’épouse d’un sergent de la garde nationale.

Comment la guerre s’est introduite chez nous

Par Stacy Bannerman

J’étais en train de plier des tracts pour un atelier du lycée sur la non-violence quand mon mari, sergent à la section de mortier de la 81e brigade de la garde nationale, fit irruption dans mon bureau et me dit : "J’ai eu l’appel." J’ai parfaitement compris ce qu’il voulait dire, même si je ne savais pas encore ce que cela allait impliquer pour nous.

Nous n’étions pas préparés, ni la garde d’ailleurs, qui l’envoya au feu sans le matériel et les fournitures de base telles que GPS, lunettes de vision nocturne et anti-insectes, qui lui auraient été nécessaires pendant l’année qu’il allait passer au camp Anaconda, la base la plus attaquée en Irak à en juger par le nombre de roquettes et d’obus de mortier qu’elle reçoit : cinq par jour en moyenne.
Vingt-quatre heures après l’envol de Lorin pour l’Irak, j’ai accroché un drapeau américain orné d’une étoile bleue à une fenêtre – signe qu’un proche est parti au combat. Puis j’ai fermé les stores en espérant me protéger des funestes nouvelles. Mais elles me sont tout de même arrivées par le téléphone, Internet, les journaux et la télé.

Chaque semaine, j’entendais parler du mari ou du fils d’une amie : blessé, mutilé, touché, souffrant, brûlé, amputé, décapité, victime d’une explosion, mort. Un glossaire de malheurs. Je consultais sans cesse le site icasualties.org, jurant et pleurant en voyant le nombre de victimes s’élever, priant pour que Lorin ne soit pas le prochain sur la liste.

Je militais au sein de Military Families Speak Out, une organisation qui, comme son nom l’indique, regroupe des gens qui ont des proches en uniforme et sont résolument opposés à la guerre en Irak. Nous rompions le traditionnel code du silence de l’armée en manifestant publiquement contre cette guerre, et la réaction a été vive, en particulier pour les femmes de militaires. Les épouses de camarades de mon mari m’ont mise à l’écart, et Lorin a été réprimandé par ses supérieurs. J’étais une "épouse indisciplinée" et il pouvait "s’attendre à des conséquences négatives sur sa carrière".

Deux mois après son départ, Lorin m’a appelé et m’a raconté d’une voix bouleversée qu’il y avait eu un "accident". Deux enfants irakiens étaient morts parce qu’il avait donné l’ordre de tirer deux obus de mortier. Plusieurs semaines plus tard, il a rappelé pour me dire, d’une voix monocorde et froide, que les hommes avec lesquels il avait mangé la veille au soir venaient d’être tués par les soldats irakiens qu’ils entraînaient six heures plus tôt.

Ses courriels arrivaient parfois avec du retard ou lui étaient renvoyés comme intransmissibles, certains passages ayant été censurés par l’armée. Dans ceux que je recevais, il me demandait davantage de bonnes choses à manger, de lingettes, de piles, de films et de magazines.

Finalement, au bout d’un an, j’ai reçu un appel m’informant que mon mari rentrait au pays. Ce qu’on ne m’a pas dit, c’est qu’il ramenait la guerre avec lui.

Près de deux mois après son retour, il continuait à chercher son arme chaque fois qu’il montait dans un véhicule. Il conduisait agressivement, parlait agressivement et, parfois, j’aurais juré qu’il respirait agressivement. Cet étranger hypervigilant, au regard froid, qui passait ses nuits à regarder les dizaines de DVD que lui avaient offerts des camarades en Irak, n’était pas l’homme que j’avais épousé.

L’isolement émotionnel est l’un des principaux symptômes des problèmes de santé mentale dont souffrent les anciens combattants. La garde nationale n’a pas effectué de contrôles ni de tests sur les membres de la compagnie de mon mari pendant près de huit mois. Ce n’est qu’un an après son retour, en août 2006, que Lorin a été informé des résultats de ses examens : trouble de stress post-traumatique (TSPT). Il était évident qu’il souffrait, mais lorsque j’ai évoqué le sujet, il s’est contenté de répéter ce qu’on lui avait dit à l’armée : "Il faut du temps."

Le temps n’a pas réglé les problèmes de Jeffrey Lucey, Doug Barber et de la dizaine d’autres membres de la garde et de réservistes qui se sont suicidés à leur retour d’Irak. Le temps n’a pas aidé les centaines d’anciens combattants qui se sont retrouvés sans domicile (plus de 60.000 mariages éclatés), à errer, perdus, dans les rues de ce qu’on présente aux familles de militaires comme un pays profondément reconnaissant. Le temps n’est assurément pas de notre côté.

Il a été difficile de se reconnecter après plus d’un an d’absence, et la blessure ouverte d’un PSPT non soigné a rendu la tâche quasiment impossible. Lorin demeure la meilleure preuve dont je dispose de la grâce de Dieu dans ce monde, mais nous n’avons pas réussi à nous retrouver depuis que la guerre s’est introduite chez nous.

Stacy Bannerman
Article complet en anglais : The Progressive
Source : http://www.radioairlibre.be/infos/c...
le 16 avril 2007

Messages

  • Quand tous ces combattants de la honte vont rentrer chez eux aux USA, je plains les américains, car un autre drame se jouera chez eux, si les psychologues ne prennent pas en charge ces types qui ont cru aux paroles débiles de Bush.

    Car nous sommes bien dans tout le règne animal sur notre planète, les seuls animaux à tuer nos propres congénères ! D’où nous vient ce drame ?

  • bush et sont équipe ont fait croire aux Américains et au reste du monde qu’il y avait un axe du mal et des armes de destruction massive en Irak et du terroristes.

    4 ans après il y a plus de victimes et de blessés US en IRAK et AFGHANISTAN que les attentats du 11 septembre, pouquoi bush a menti à son peuple pour la simple raison le désir d’envahir l’IRAK et d’autres pays de la région ou remodelé les pays pour leurs allié israel.

    on nous parle de terrorisme mais qui à détruit le LIBAN L’IRAK la même équipe aucune justice
    et on veux une justice pour le crime d’un ministre.

    Le HEZBOLLAH n’est pas une organisation terroriste quand le soldat occidental ira faire la guerre en IRAK ou en AFGHANISTAN c’est pour le compte du chef terroriste bush qui au nom du mensonge a fait pire que le sois disant Ben Laden l’homme qui n’existait pas.

    La démocratie made in bush en Irak c’est pire que la dictature c’est 2 000 000 de victimes et
    3 500 000 de réfugiés.

    En PALESTINE la méthode pour faire fuir c’est des murs un peu partout cassé le moral du peuple
    toute les méthodes de barbares.

    Une question comment se fait il qu’il n’y avait pas de kamikaze en IRAK avant l’arrivée de bush
    le succés du HEZBOLLAH au LIBAN c’est aussi d’avoir reussi à éviter une guerre civile
    Même en PALESTINE les kamikazes se font exploser contre l’occupation

    L’attentat d’ALGER à qui peut profiter le crime avec les Talibans il y a une base en AFGHANISTAN
    la méthode pour avoir refusé une base us dans le desert c’est un attentat contre le peuple ALGERIEN