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Écoles maternelles et primaires, suite
Publie le mardi 16 décembre 2008 par Open-Publishing3 commentaires
J’entendais il y a quelques jours Darcos offusqué parce qu’un enfant de quatre ans, forcément chapitré par ses vilains parents, avait déclaré lors d’une manif’ que le ministre voulait détruire l’enseignement maternel et primaire.
Pauvre chou ! S’il s’agit d’envoyer les avions de Dassault bombarder les établissements, alors l’ancien professeur de Périgueux, sélectionneur de sujets du bac, a raison. Seulement, la destruction se fait et se fera de manière moins voyante mais plus insidieuse.
Darcos et les siens souhaitent revenir sur la scolarisation des enfants de moins de trois ans, sans aucune justification d’ordre pédagogique. Pour des raisons comptables, avancées contre l’avis de la Cour des comptes.
Darcos et les siens vont faire perdre un an d’enseignement sur la totalité de la scolarité des enfants dans le primaire : le disparition du mercredi matin entraîne la suppression de 72 heures par an. Sur l’ensemble de la scolarité, c’est l’équivalent de 7 mois d’école qui sont retirés.
Darcos et les siens œuvrent consciencieusement contre les mouvements d’éducation populaire qui offrent aux enfants des rencontres sportives, des sorties culturelles etc. En 2009, le gouvernement ne renouvellera pas ses conventions avec l’USEP, l’UFOLEP, la FOL, la Ligue de l’enseignement. Les postes d’enseignants détachés sont supprimés.
Darcos et les siens ne permettront plus aux enfants en difficulté de bénéficier de l’aide d’enseignants spécialisés. 3000 postes RASED seront supprimés en 2009.
Darcos et les siens confient les enfants à des personnels non qualifiés, dans des conditions de sécurité discutables, les jours de grève. Aucune formation n’est exigée des personnels qui accueillent les enfants, sans limite d’effectif.
Darcos et les siens envisagent le recrutement de personnels non qualifiés. Une « agence de remplacement » pourvoira aux absences des enseignants ponctuellement absents. Des personnels précaires (jeunes professeurs en fin de préparation, stagiaires, étudiants) seront ainsi lâchés dans la nature pour des périodes plus ou moins longues.
Darcos et les siens ont décidé de modifier le gouvernement (ou la gouvernance, pour reprendre un concept cher à la droite) des écoles (désormais EPEP, établissements publics d’enseignement primaire) : les collectivités locales y seront davantage représentées, au détriment des parents.
Donc, avec Darcos et les siens, pas besoin de Rafales…
Messages
1. Écoles maternelles et primaires, suite, 16 décembre 2008, 10:36, par fcourvoisier
A quel âge commence-t-on les prières ’et le catéchisme)chez certains ?
– Personnellement,pour l’EDUCATION ((en général),je crois qu’"il vaut mieux un(ou plus) an trop tôt qu’un jour trop tard" !
Merci pour cet article bien écrit ..et bref !
1. Écoles maternelles et primaires, suite, 16 décembre 2008, 11:02, par Bernard Gensane
Je ne suis pas spécialiste, je suis simplement père (et grand-père) d’élève.
Un maître de maternelle me dit que plus l’enfant est scolarisé tôt, plus loin il va dans les études.
2. Écoles maternelles et primaires, suite, 16 décembre 2008, 11:41
C’est bien ça le problème : aller loin dans les études.
Voilà que maintenant on nous explique que la classe moyenne a envoyé massivement ses enfants à l’université, les surdiplomant, pendant que la classe bourgeoise aisée a envoyé les siens dans les grandes écoles (privées ?).
Résultat : l’Etat dit qu’il a sur les bras trop de "surdiplomés" en situation précaire, pendant que les autres issus de grandes écoles caracolent allègrement dans les emplois bien rémunérés.
Alors il faut traduire ce que veut nous dire Darcos comme Pécresse (l’oublions pas celle-là) : l’instruction et les études longues aux riches qui peuvent payer, et le minimum à la "populace"-salariée. Ca vaut pas le coup d’investir pour eux, pour la simple raison que tout se passe en Chine et non plus sur le territoire français. Il n’y a plus d’industrie en France. CQFD.
A nous aussi de renverser la tendance, de faire bloc, pour avoir toujours accès à l’instruction et aux études longues, de façon à recréer du travail chez nous, mais peut-être autrement, de façon à bloquer les appétits ogresques des pontes de la finance et de l’économie. Il faut leur faire barrage en s’appropriant notre droit au travail (coops, scops, etc...).
Les lycéens viennent de faire reculer momentanément Darcos, il faut continuer sur tous les sujets qui nous tiennent à coeur. Nous y arriverons, mais ensemble, et c’est le moment propice, grâce à cette Crise, de changer la donne.