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Ecoles : mobilisation policière pour une opération controversée

Publie le samedi 8 janvier 2005 par Open-Publishing

Plus de 8.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés jeudi pour une opération nationale de sécurisation des établissements scolaires, qualifiée par de nombreux syndicats et partis de gauche d’"opération de communication".

L’opération, mise en place par les ministères de l’Intérieur et de la Justice, a donné lieu à 101 interpellations, dont 75 pour infraction à la législation sur les stupéfiants et 13 pour port d’arme prohibé, a indiqué en soirée le ministère de l’Intérieur, précisant qu’il ne s’agissait pas de chiffres définitifs.

"Il y a plus de 8.000 personnes mobilisées, 4.000 policiers, 4.000 gendarmes, 1.200 établissements concernés", a souligné Dominique de Villepin, lors du lancement de l’opération à Orléans.

Répondant aux critiques, émises notamment par les syndicats de policiers, de magistrats, d’enseignants, de parents de lycéens, par le PC et le PS, le ministre de l’Intérieur a demandé à "être jugé sur pièces".

"Si s’occuper de la protection des plus jeunes, si se mobiliser pour assurer la sécurité dans les écoles, autour des écoles et sur les trajets gêne quiconque, qu’ils voient dans quel esprit nous le faisons", a-t-il répliqué à ceux qui avaient qualifié l’opération de "poudre aux yeux", "publicitaire", de "mascarade pitoyable" ou bien encore de "communication spectacle".

Le ministère de l’Education nationale, interrogé par l’AFP, n’a en revanche pas souhaité communiquer.

Discrètes dans la matinée, essentiellement ciblées sur les transports en commun), les opérations ont été plus visibles au Lycée Thiers (centre de Marseille) en début d’après-midi : contrôles d’identité systématiques des élèves ou des adultes, contrôles des papiers pour les deux roues, et parfois fouilles sommaires. Une petite quantité de haschich a ainsi été découverte sur un mineur scolarisé dans l’établissement.

A Limoges, une trentaine de policiers ont effectué des contrôles autour de dix établissements. Ils se sont traduits par deux arrestations de lycéens, pour détention de très petites quantités de résine de cannabis. Ils ont été rapidement relâchés.

Tôt, dans la matinée, l’animateur d’une radio destinée aux jeunes avait pourtant alerté les consommateurs de hachisch...

Une vingtaine d’actions ont été menées en Haute-Garonne. "Nous pratiquons déjà un partenariat avec la police et l’opération d’aujourd’hui n’est donc pas une nouveauté pour nous ou nos élèves", a expliqué Dominique Garson-Houlié, principale du collège Stendhal de Toulouse, qui accueille 410 élèves dans le quartier "sensible" du Mirail.

Environ 60 des 200 élèves du Lycée professionnel du Moulin Fondu à Noisy-le-Sec (Seine-saint-Denis) ont été contrôlés dès huit heures par huit policiers. Les contrôles d’identité ont été suivis de fouilles au corps et dans les sacs, selon la police. Aucune arme ni produit illicite n’a été trouvé.

Professeur de lettres dans cet établissement, Sophie Cadot a évoqué "des relations étranges entre les flics et l’école". En revanche le proviseur, Mme Annick Mufraggi, s’est prononcé pour ce genre de mesure dont il a qualifié les détracteurs de "soixante-huitards" dépassés.

A Fosses (Val d’Oise), les gendarmes ont distribué aux collégiens des livrets de +Gendy+, leur mascotte, contre la violence scolaire. Aucun contrôle d’identité ni fouille n’a été effectué jeudi matin à l’ouverture du collège Stendhal à 08H00 par les trois gendarmes postés devant l’entrée de l’établissement en raison de l’"absence de groupe sensible" d’élèves, selon la brigade territoriale de gendarmerie.

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