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Effondrement des bourses mondiales : "Nous ne sommes pas loin d’un potentiel krach"

Publie le vendredi 27 juin 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

de Claire Gatinois

Les marchés financiers, dont beaucoup d’experts soulignaient la capacité de résistance à la crise bancaire et économique, ont lourdement chuté, jeudi 26 juin.

A Paris, Londres et Francfort, les indices ont cédé près de 2,5 %, finissant à des niveaux inférieurs à leur plancher du mois de mars 2008, atteint juste après l’annonce de la quasi-faillite de la banque d’affaires américaine Bear Stearns. Depuis le début de la crise, à l’été 2007, la baisse du CAC 40 atteint maintenant près de 30 %.

La déconfiture européenne a accompagné celle des Bourses américaines. Jeudi 26 juin, le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu plus de 3 %. La dégradation s’est aussi prolongée en Asie. Vendredi, le Nikkei japonais a cédé 2,01 % tandis que sur les marchés chinois la place de Shanghaï a reculé de 5,29 %.

" J’ai 40 ans, j’ai vécu plusieurs crises, le choc pétrolier des années 1980, l’éclatement de la bulle Internet post-2001, mais je n’avais jamais vu ça ! Les marchés baissent sans cesse, plus personne ne veut acheter ", s’inquiète Steven Grasso, courtier au parquet de New York.
La nervosité est extrême. " Nous ne sommes pas loin d’un potentiel krach ", estime Alexandre Capez, trader à Londres chez Lehman Brothers. " Il n’y a plus de logique, plus de raison, tout devient un jeu de psychologie, il suffit d’un souffle " pour que tout craque, s’inquiète-t-il.

Pour les analystes, la sanction du marché est étonnante. " Les valorisations des actions sont à des niveaux inédits depuis vingt à trente ans ", calcule Vincent Treulet, responsable de la stratégie actions chez Natixis.

En Bourse, le secteur bancaire en particulier est devenu " toxique ", poursuit-il. Les investisseurs redoutent que leurs pertes liées aux subprimes, ces crédits immobiliers à risque, ne s’aggravent encore dramatiquement. Leurs inquiétudes semblent fondées. Jeudi 26 juin, la direction du groupe belgo-néerlandais Fortis a annoncé un " plan de solvabilité " pour récolter 8 milliards d’euros. Son titre s’est effondré de 18,9 % provoquant la débâcle de tout le secteur.

Quelques jours plus tôt, la banque britannique Barclays a annoncé une levée de fonds de 6 milliards d’euros. Quant à la plus grande banque américaine, Citigroup, elle a averti qu’elle serait contrainte de passer de nouvelles dépréciations " substantielles " au deuxième trimestre.
Pis, le secteur financier n’est plus le seul sujet de préoccupation. Les investisseurs redoutent la contagion de la crise au secteur industriel. Les rumeurs délétères s’accumulent sur les secteurs les plus fragiles en particulier l’automobile. Jeudi, elles visaient le groupe automobile Chrysler suspecté d’avoir recours au " chapter 11 ", la loi américaine de protection des faillites.

" Ça craque de partout ", ajoute Vincent Treulet. A la crise financière et immobilière s’ajoute l’impact inflationniste d’un troisième choc pétrolier. Le cours du pétrole, installé depuis plusieurs mois au-dessus de 130 dollars, a franchi jeudi à New York un nouveau record historique à plus de 140 dollars le baril. Les prix pourraient même atteindre 150 à 170 dollars " au cours de l’été " a averti Chakib Khelil, président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), interrogé sur la chaîne France 24.

Désormais, la grande crainte est celle d’une stagflation, c’est-à-dire la conjonction d’une croissance molle et d’une inflation incontrôlable liée à la flambée de l’or noir et des autres matières premières. Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a d’ailleurs souligné ce risque. Prise en étau entre une croissance chancelante et des pressions inflationnistes inquiétantes, l’autorité monétaire a décidé de maintenir le niveau des taux d’intérêt aux Etats-Unis à 2 %, en restant évasive sur l’attitude à adopter dans l’avenir.

De fait, la lutte contre la stagflation est, pour une banque centrale, très délicate à mener. Baisser ses taux pour soutenir la croissance, c’est prendre le risque d’attiser la flambée des prix. Les relever pour contrer les tensions inflationnistes, c’est au contraire prendre le risque de casser la consommation et l’investissement.

La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, a choisi de privilégier la lutte contre l’inflation et devrait durcir sa politique monétaire dès le début du mois de juillet.

Une perspective qui affaiblit encore le dollar. " Cela rappelle ce qui s’est passé en 1987 ", indique Anton Brender, directeur des études économiques chez Dexia. En 1987, l’effondrement du billet vert et un désaccord entre autorités monétaires avaient contribué à un krach boursier historique.

Une répétition de 1987 est-elle possible ? " On pense un jour que c’est la crise de 1929, et le lendemain que c’est fini ", philosophe M. Brender. Pour l’économiste, une chose est néanmoins certaine : " Rien n’est réglé. "

 http://www.lemonde.fr/economie/arti...

Messages

  • Le CAC 40 au bord du trou noir — comme le pétrole

    par Philippe Béchade

    Vendredi 27 Juin 2008

    ** L’ambiance sur les marchés financiers en cette fin de mois de juin 2008 est probablement la plus sombre observée depuis l’automne 2002 ; le coup de blues du mois de mars 2003 était lié à l’invasion de l’Irak et n’a rien de comparable. Les investisseurs sont submergés par une avalanche de rumeurs, de statistiques, d’études macroéconomiques et d’annonces d’augmentation de capital dans l’urgence qui sont perçues comme extrêmement négatives.
     
    Nous avons assisté à une fin de journée catastrophe sur les places européennes (qui plongent de 2,5% en moyenne), avec des écarts allant jusqu’à -3% ou -3,1% à Madrid et Amsterdam. Si les indices ont clôturé au plus bas du jour, de la semaine et du mois de juin, c’est parce que Wall Street semblait complètement perdre pied, avec un Dow Jones affichant à mi-séance -2,3% — sous 11 640 points, le plancher annuel des 22 et 23 janvier est largement enfoncé —, le S&P 500 -2,4% et le Nasdaq -3%, sous 2 330 points.
     
    Quand la spirale baissière s’emballe, quand un vent de panique souffle sur les indices, il ne sert à rien de ressortir les vieux dictons boursiers et de se retrancher derrière le "pas vendu, pas perdu". L’expérience démontre que c’est dans ce genre de situation qu’il convient de choisir son camp... et l’analyse technique constitue un précieux auxiliaire de prise de décision, sinon le seul auxquels se réfèrent les opérateurs sur les marchés dérivés.
     
    Le concept de cours massacré n’a plus guère de pertinence aujourd’hui : un titre, un secteur, un indice survendu peuvent hélas se désintégrer dans des proportions qui apparaissaient impensables, même après 20% de repli en quelques semaines.

    A la mi-janvier, le CAC 40 perdait 10% mais il n’en était encore qu’à mi-parcours. Revenu sous les 4 500 points le 17 mars, une majorité d’analystes le virent dévisser inexorablement vers les 4 000 points... mais un mois plus tard, plus personne ne doutait de le voir refranchir les 5 000 points.
     
    A certains moments charnières — et ce 27 juin en constitue bien un fameux exemple — les thèses les plus antinomiques pourront être soutenues avec la même conviction par des opérateurs disposant d’outils comparables : c’est ce que l’on peut décrire comme le moment psychologique... et il se présente lorsque le potentiel du scénario initial le plus extrême (nous parlons d’un scénario de rupture sous les 4 500 points) vient de se matérialiser

    .................

    http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080627-1002.html

    • Il n’y a plus de logique, plus de raison, tout devient un jeu de psychologie, il suffit d’un souffle " pour que tout craque, s’inquiète-t-il.

      Là on voit qu’on touche au coeur du capitalisme le plus dur et ses dessous sans oublier aussi bien-sûr ses limites ! Je pense également que les riches vont y perdre, car il y a nulle part où aller planquer ses billets puisque la crise est mondiale, les paradis fiscaux vont morfler sérieusement.

      Tout ça pour dire que le système capitaliste n’est vraiment pas la bonne réponse pour l’humanité entière. L’argent c’est un bon moyen d’échange mais pas plus.

      Heureusement que nous les petits nous avons droit à l’épargne maigrelette certes mais garantie par l’Etat en cas de crach boursier ! Quant aux Bill Gates et autres Bolloré, ben je leur souhaite que leurs billets de banque érigés en "château de cartes" s’effondrent brutalement emportés par un vent de folie qui soufflera de la bête immonde incontrolable, ne laissant dans les mains des nantis voleurs que le livret A pour toute fortune !

  • Bourses : Wall Street trébuche, par Paul Jorion

    27 juin 2008

    Depuis août dernier, quand la crise des subprimes a débouché sur un tarissement du crédit à l’échelle mondiale, la bourse a servi de refuge pour les fonds fuyant les zones de combat. Mais nul ne se faisait d’illusion : le moment viendrait où elle serait rattrapée et subirait elle aussi les bombardements. Chacun se dit aujourd’hui que ce moment est arrivé.......

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2102

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=639

  • Le principe c’est toujours le même, mettre les populations au crédit ainsi que les compagnies les mines les bâtiments les usines etc etc puis fabriquer une crise avec pour résultat de rafler le tout aux profits de messieurs MORGAN ROTHSCHILD ET ROCKFELLER.
    Pour les citoyens les boursicoteurs du dimanche ils sauront que les bonnes affaires c’est pas pour eux et si ils n’auront toujours pas compris ils pourront largement essayer de réfléchir en faisant du tourisme devant les soupes caritatives !
    Il n’aura pas fallu longtemps pour que les libéraux mettent les gens à la rue.

  • Ce qu’il y a de bizarre c’est qu’ on dit que le prix du pétrole favorise la décroissance et d’autre part on veut faire envoler le prix du baril en faisant une nouvelle guerre à l’iran dont les conséquences pour les prix serait catastrophiques avec a terme la fin de la classe moyenne.