Accueil > En finir avec le capitalisme
Rouge n° 2271, 23/10/2008
Alors que les chefs d’État et de gouvernement des principales places financières mondiales multiplient les réunions internationales pour faire croire qu’ils maîtrisent la situation et agissent contre la crise, le Bureau international du travail (BIT) a indiqué, le lundi 20 octobre, que le chômage pourrait toucher, d’ici à la fin de 2009, 20 millions de personnes supplémentaires dans le monde. Le nombre de ceux qui vivent avec moins de 1 dollar par jour pourrait augmenter, toujours selon les prévisions du BIT, de 40 millions, et ceux vivant avec moins de deux dollars par jour, de 100 millions. Et encore, ces chiffres ne seraient qu’un minimum !
Un minimum aussi, les 1 700 milliards d’euros que les États européens, emmenés par Sarkozy, Gordon Brown et Angela Merkel, se disent prêts à garantir, sur le dos des contribuables, pour « sauver » le système bancaire. « Il faut refonder le système, bâtir un nouveau capitalisme sur des valeurs qui mettent la finance au service des entreprises et des citoyens et non l’inverse », déclarait, sans rire, il y a quelques jours, Sarkozy, à qui la crise et les hasards de la présidence tournante de l’Union européenne offrent une occasion inespérée de se poser en moralisateur du capitalisme. Lui, le grand ami des Bolloré et autres Bouygues ! Mais ne vient-il pas de faire voter, à une écrasante majorité des députés et des sénateurs, un plan de 360 milliards d’euros pour les banques, jugé par tous les partis politiques représentés à l’Assemblée, à l’exception du PCF, « nécessaire » ? Nécessaire, mais « pas suffisant », a indiqué le premier secrétaire du PS, François Hollande, pour justifier l’abstention du groupe socialiste.
Car, au-delà de plates objections, le Parti socialiste n’a pas cru bon de rompre l’union sacrée en s’opposant au colossal détournement de fonds qui s’opère en faveur de la finance. Il accrédite, lui aussi, la fable d’une intervention salutaire des États quand ceux-là ne font que parachever leur fusion avec les prédateurs financiers qui parasitent l’ensemble de l’économie. Certes, les dirigeants des Caisses d’épargne, qui viennent de perdre 695 millions d’euros dans des spéculations hasardeuses, ont été contraints à la démission. C’était le moins que pouvait faire le gouvernement pour tenter d’étouffer le scandale. Mais un Daniel Bouton, président de la Société générale, la première banque française à avoir fait endosser à un de ses traders une perte de 4,5 milliards d’euros, reste, lui, à son poste, alors même qu’il a réalisé 1,3 million de plus-value, en pleine crise, en vendant une partie de ses stock-options.
Les grands discours contre les « parachutes dorés » et les « paradis fiscaux » ne sont qu’un baratin destiné à anesthésier l’opinion publique.
À tenter de le faire du moins. Car les faits sont là. D’un côté, 360 milliards pour les banques, 26 milliards pour racheter 30 000 logements devenus invendables aux grandes sociétés de construction immobilière, 22 milliards pour les PME, en attendant d’autres milliards que réclament les constructeurs automobiles pour la « voiture verte ». De l’autre, les sanctions pour les chômeurs, les 30 000 suppressions de postes programmées dans la fonction publique, la fermeture des hôpitaux, la privatisation de La Poste, 1000 licenciements à Renault-Sandouville, 300 à Peugeot-Mulhouse, 600 chez Adecco, pour ne citer qu’une partie des derniers annoncés… Et, comble du cynisme, ce que le gouvernement présente comme un effort sans précédent qu’il « faudra faire en faisant des économies par ailleurs », a précisé Fillon, la création de 60 000 contrats aidés supplémentaires – 768 euros pour un CAE, par exemple –, qui coûtera seulement… 150 millions d’euros !
Oui, il y a urgence et nous avons pleine légitimité à nous organiser pour refuser de faire les frais de la crise et de leur politique, pour imposer nos propres exigences, la garantie d’un emploi par le partage du travail entre tous, un salaire qui permette de vivre décemment... Les moyens existent largement, les profits qui ont été extorqués par l’exploitation de notre travail sont colossaux, les capacités de produire sont là.
La bourgeoisie et son État s’arrogent le droit de piller les richesses créées par notre travail, mais les seuls titres dont ils peuvent se prévaloir pour le faire sont leurs titres de propriété, la propriété privée capitaliste. Les travailleurs, avec ou sans emploi, les jeunes, la population n’ont aucune raison de craindre de mettre en cause ce prétendu droit. Si l’on veut sauver l’économie, c’est-à-dire les capacités de produire ce dont les Hommes ont besoin, il ne faut pas craindre d’imposer le contrôle sur les moyens de crédit, les banques, d’opérer une purge radicale, l’expropriation des gros actionnaires, du capital financier spéculateur.
Au-delà, c’est la question du pouvoir qui est posée, de qui contrôle le fonctionnement de la société : une poignée de parasites dont le seul critère est la rentabilité de leurs capitaux, ou les travailleurs et la population organisés démocratiquement en vue d’assurer la satisfaction des besoins de tous ?
Messages
1. En finir avec le capitalisme, 24 octobre 2008, 14:54, par RC31
Oui, mais comment ? Avec le NPA ? Allons , allons soyons sérieux !
1. En finir avec le capitalisme, 24 octobre 2008, 15:06
Oui, mais comment ? Avec le pcf ? Allons , allons soyons plaisantins !
2. En finir avec le capitalisme, 24 octobre 2008, 15:14
Bien sûr pas avec le PCF non plus, et cela depuis longtemps d’ailleurs. J’ai parlé du NPA parce que l’article est de ROUGE. Reste tout de même ma question : comment ?
RC31
3. En finir avec le capitalisme, 24 octobre 2008, 15:49
Avec le NPA ou un autre machin ou ce que tu veux, tant que ça ravive une conscience de classe. Putain y en a marre de vos querelles de chapelles, vous nous faites chier, et vous enterrez tout espoir de mouvement.
2. En finir avec le capitalisme, 24 octobre 2008, 15:54
Oui...Mais comment ..Grève générale insurectionnelle ou bien grève des bras fermés dés 8 heures du matin au pied des machines et des bureaux..Les capitalistes en ce moment essayent de s’unir pour sauver leur système,mais les travailleurs agissent en ordre dispersé,chacun dans son coin comme nous le voyons dans l’automobile.Pour l’instant c’est plutôt la débandade syndicale face au défi de combattre le capitalisme dans l’urgence.Le coup n’est pas encore assez dur pour passer à l’offensive.Chaque révolution ne peut prendre que dans des conditions extrêmes comme la Commune de Paris qui a échoué malgré tout,comme la révolution bolchèvique,chinoise,cubaine,vietnamienne et coréenne,népalaise qui ont réussi mais se sont dévoyés ensuite comme l’URSS et ses satellites de l’est européen.Ce qui se passe en Amérique Latine se fait aussi plus ou moins violemment car les possèdants résistent par tous les moyens.Tous les révolutionnaires africains,à l’image de Lumumba,ont été exécutés même par des frères de combat car la bourgeoisie paye grassement pour éliminer ses adversaires.Le parcours révolutionnaire est jonché de cadavres de militants comme Guévara-Trotsky-Sankara sans parler des communistes abattus dans le moyen-orient et surtout l’indonésie qui sont de véritables crimes contre l’humanité.La bourgeoisie n’a pas peur des meurtres,y compris de masse,pour garder son pouvoir et l’anglo-saxonne est la plus cruelle,ses racines protestantes de lutte contre le catholicisme du temps du schisme Luthèro-Calviniste lui ont laissé le goût du sang .....
Ces bourgeois anglophones,moins perturbés par la grâce du ciel que les bourgeois catholiques,mènent le monde au désastre par égoïsme pur de leur supériorité comme nous le voyons avec l’équipe Bush.Obama sera du même tonneau s’il est élu avec peut-être un temps de grâce avec une autre stratégie moins violente mais aussi dévastatrice ....Il est si facile d’illusionner un peuple aux abois..Aux révolutionnaires américains de sortir de leur réserve d’indiens pour renforcer leurs rangs dans ce peuple désemparé ........
La branche bourgeoise européenne méditerranéenne,aux origine catholiques tout aussi horribles comme l’inquisition,la saint-Barthélémy ou la liquidation des populations aztèques,mayas,incas de la conquête espagnole et portugaise des terres andines, est peut-être moins rapace mais tout aussi efficace pour garder son pouvoir en alliance avec la social-démocratie.Pourtant le mouvement révolutionnaire est plus fort que chez les anglo-saxons par l’idée installé par les révolutionnaires bourgeois de 1789 sur le thème idyllique de "LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE",alors que l’amérique s’est construit sur la liberté esclavagiste du commerce sans entraves avec les émigrés anglo-saxons d’origine vikings-saxons-angles,féroces guerriers des 9ème et 10ème siècles.Rappelons que l’essentiel des catholiques américains(50 millions environ) proviennent du peuple irlandais qui résista à ces guerriers en son temps .Les peuples qui se laissent asservir par l’avidité du gain et le mépris de ses voisins sont des peuples dangereux et colonisateurs sur lesquels règne une bourgeoisie encore plus avide et méprisable.
Lorsqu’on voit les meetings de Mac Cain avec des hordes de militants haineux,racistes on comprend mieux le pourquoi de cette vérité historique.L’homme pauvre et asservi est souvent très servile vis à vis de celui qui lui donne quelques miettes de son festin comme du temps de la féodalité et des rois .
Cela étant dit,entraîner les peuples vers une révolution n’est pas une sinècure car la bourgeoisie a plus d’un tour dans son sac historique..Il suffit peut-être qu’on soit plus intelligent comme Castro et Chavez aujourd’hui ou lénine-Mao-Ho chi minh hier......
le serpenseur