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Que cela réjouissent les cinéphiles, je n’en doute pas une seconde, mais que notre ministre de la culture s’épanche sur le sujet en poussant un « cocorico » un brin déplacé, cela me désole. Hier soir, la remise de la palme d’or à Cannes a montré combien le clivage existait encore entre une France qui travaille, respire, aime et vit aux rythmes de ses enfants et les discours lénifiants de certains qui n’ont vu dans cette attribution que le retour tant espéré de l’objet de convoitise ans l’hexagone, vingt et un ans après…
Finalement, ils n’ont été que trop peu à porter l’accent sur le contenu de ce film primé avec raison et passion. C’est ainsi que le président du jury a porté l’estocade en parlant de l’universalité des rapports entre enseignants et élèves et le même qui a souligné la qualité du travail collectif engagé dans cet établissement jugé difficile entre un réalisateur, un écrivain et les acteurs incontournables de ce documentaire à la limite de la fiction.
Ainsi, c’est un américain pur jus qui a souhaité rendre hommage à un système éducatif, le notre, traité avec respect mais dans toutes ses contradictions par le 7ème art. Et là, où bien des ministres concernés ne voient que matière à élaguer, réduire, contraindre, réformer sans cesse, culpabiliser et rentabiliser, l’œil de la caméra a su nous donner à rire et à pleurer, à nous interroger et à nous émouvoir avec des images qui sont autant de tranches de vie faisant appel aux souvenirs de tout un chacun…
Quand un gouvernement, celui là ou l’un des précédents (parfois il y a peu de différences), s’en prend aux fondements même d’une nation, son système d’éducation et les acteurs qui le font vivre, il remet en cause l’essence même de la légitimé de ce système.
Lorsque la palme fut remise au cinéaste, j’eu une pensée pour tous, ces enseignants qui croient encore aux valeurs de l’école de la république, ces élèves qui croient encore que l’école est utile pour eux et pour leur future place dans la société, ces parents qui gardent l’espoir d’une monde meilleur pour leur descendance.
Après ce coup de tonnerre dans le landernau culturel j’oserais dire que nous devrions assister au même engouement que celui suscité par un récent film adoubé depuis qu’il a réhabilité les gens du nord si chers au poète. C’est alors que nous pourrions clamer haut et fort : bienvenue à l’école !!!
Gageons que nous serons nombreux à nous rendre dans les salles obscures dés sa sortie comme nous serons nombreux à ouvrir un œil neuf sur les établissements scolaires de nos enfants ! Après tout cette école tant décriée, si malmenée, elle n’est que ce que nous voulons bien en faire, alors, bâtissons là ensemble sans l’enfermer « entre les murs ».
Démocrite
http://democrite.over-blog.org/
et
http://moissacaucoeur.elunet.fr
Le 26 mai 2008
Messages
1. Entre les murs, 26 mai 2008, 09:28, par ANGEL
D’accord avec Maximilien pour l’ensemble de son article , sauf a propos de Sean PENN ce dernier à prouvé en s’affichant comme anti-Busch qu’il etait loin s’en faut un " americain pur jus " sous entendu "yankee " s’il
s’agit d’un malendendu de ma part , alors pardon !
Pour mémoire , et à propos du Festival de Cannes, cette importante manifestation mondiale du 7 e art prit
un virage a quasi 100% dés 1969 avec des films indépendants , et à mini- budjets , telles des palmes d’ors
décernées à "Z ", à " M.A.S.H. " ... ect ."Soixante -huit " était passé par là .
1. Entre les murs, 26 mai 2008, 13:09, par Maximilien Alias Démocrite
OK Angel, mais être anti-bush ne veut pas forcément dire que l’on est pas américain pur jus... je crois quand même qu’avec tout le respect que j’ai pour cet homme et son œuvre, je n’en ferais pas un révolutionnaire....
l’intérêt de cette palme réside en ce formidable pied de nez par ricochet fait par le monde des paillettes à ceux qui nous gouvernent et qui n’nt qu’une envie, c’est de réduire à néant notre grande maison éducative.
ce matin en rentrant dans la salle des profs, j’ai félicité mes collègues et devant leurs airs surpris j’ai expliqué pourquoi à mon sens cette palme va plus loin qu’une récompense pour un film.... nous avons alors engagé le débat... depuis longtemps nous n’avions pu parler de la sorte tellement nous subissons le poids d’une société qui nous accuse de tous les maux...
En revenant dans ma SEGPA, j’avais alors le sentiment de faire avancer un peu les choses...
en espérant que chacun se prenne en main et bouge...
2. Entre les murs, 26 mai 2008, 22:46, par BR
Je m’étonne Maximilien Le Démocrite !
Tu écris :
"être anti-bush ne veut pas forcément dire que l’on est pas américain pur jus américain" !?
Tu veux dire sans doute :
"être anti-bush ne veut pas forcément dire que l’on ne soit pas étasunien pur jus" !?
Tu notes la différence ?
Elle est de taille... Non ?
Allez-va... y a pire en ce bas monde !
Courage et rage au cou !
BR
3. Entre les murs, 27 mai 2008, 17:05, par Maximiien alias Démocrite
en ce sens pourquoi pas et j’ai toujours tendance à vouloir séparer les peuples de ceux qui les dirigent même si les premiers font les seconds.
peut-être trop d’humanisme de ma part.....
en attendant, continuons à faire grandir les révolutions......