Accueil > Et pourquoi pas 35 annuités ?
Actuellement, la durée moyenne de cotisation est de 152 trimestres, soit 37,66 annuités ! C’est dire le nombre de travailleurs qui ne parviennent pas à obtenir leurs 40 annuités ! Ce sont 24% d’hommes et 40% de femmes.
Et il faudrait obtenir 41 annuités ??
Les Français sont très attachés au droit de partir à la retraite à 60 ans, ils y aspirent arrivés à la cinquantaine, lorque les effets de l’usure au travail commencent à se faire ressentir.
Cette mesure de 1981 a été réclamée depuis des années, notamment par la CGT au sortir de la Seconde guerre mondiale, qui trouvait scandaleux le droit à une retraite à partir de 65 ans, compte tenu de l’espérance de vie à l’époque.
Jusqu’en 1971, année de la loi Boulin, un actif devait justifier d’au-moins 120 trimestres de cotisations pour prétendre à la retraite, même si ce n’était pas avant 65 ans. Mais, parallèlement, aujourd’hui, des personnes de 65 ou 66 ans n’ont pas les 160 trimestres requis. Bien sûr, on ne pas revenir aux 30 annuités, car cela se justifiait par le fait que la Sécurité Sociale existait depuis peu, et qu’avant, la très grande majorité des travailleurs ne cotisaient pas. Mais 160 trimestres : pourquoi être aussi exigeant avec les actifs, alors que les richesses existent, du fait de la multiplication de la productivité et des
richesses produites depuis un demi-siècle ?
De plus, il sera difficile pour les jeunes d’aujourd’hui de rassembler 164 trimestres à 60, voire 65 ans, à cause de l’emploi stable qu’on ne trouve pas avant des mois, voire des années, à cause des contrats précaires, du chômage frictionnel qui se multiplient, et du risque élevé de chômage de longue durée.
Pour se dire qu’une mobilisation d’ampleur peut réussir, malgré l’entêtement de la droite qui a déjà mis à mal les régimes spéciaux, on peut se souvenir qu’en 1953, une grève rassemblant 4 millions de personnes a fait reculer le gouvernement Laniel qui voulait faire passer l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires à...70 ans !! et ce, en plein été !
Des solutions existent pour remédier au financement des retraites : modulation de la fiscalité, c’est-à-dire surtaxer les entreprises qui spéculent et/ou licencient (faire le travail à un robot à la place d’hommes, ce sont des cotisations injustement en moins), encourager à l’embauche pour insérer beaucoup plus facilement les jeunes dans le monde du travail, et laisser les anciens profiter de temps libre, ne plus stresser à cause des cadences, des directives... et pour ceux au chômage, ne plus à avoir à faire des démarches pour un emploi qu’ils ne trouveront pas à cause de leur âge.
Tant qu’il y aura de la précarité, un chômage aussi élevé...le minimum de 140 trimestres (35 annuités) pour une retraite à 60 ans est ce qu’il y a de mieux dans l’intérêt des actifs pour une retraite digne de ce nom, à taux plein, sans décôte, et pour une pension qui ne doit pas être inférieure au SMIC ! Cette durée pourra être relevée à 37,5 annuités si l’emploi des seniors s’est amélioré, et le chômage et la précarité fortement diminués !
Enfin, que les détracteurs de la retraites à 60 ans se mettent dans la tête que ce n’est pas obligatoirement à cet âge qu’on prend sa retraite, mais une protection juridique pour ceux qui prétendre à ce droit à partir de cet âge.
Messages
1. Et pourquoi pas 35 annuités ?, 30 avril 2008, 11:35, par darius
Tout à fait, c’est un excellent slogan !
Tu as raison d’y ajouter les 35h, du fait qu’elles ne sont pas généralisées ! Pour remédier à cela, on peut trouver des solutions : abroger la détaxation des heures sup (car c’est un manque à gagner pour les caisses de la Sécu, les gens qui ont un emploi doivent s’user plus au travail pour essayer de maintenir leur pouvoir d’achat, ils sont très peu à en bénéficier...), embauches massives (par exemple, dans le public, les infirmières les policiers qui font des heures sup non payées), incitations fiscales dans le privé à l’embauche, notamment par une surtaxation des entreprises qui licencient (un robot réduit certes la pénibilité, mais ne cotise pas) ou qui privilégient la spéculation à l’embauche, l’investissement ou la hausse des salaires dans le partage de la valeur ajoutée..., et aussi en général faire cotiser les revenus financiers à hauteur des cotisations sur les salaires...!
Les 35 annuités pour tous, qu’on soit actuellement au régime général, au régime public, aux régimes spéciaux, au régime parlementaire, ou encore au régime militaire, et la généralisation des 35h sont plus réalistes qu’on ne pourrait penser. Le passage à 41 annuités, qui priverait le plus grand nombre du droit à la retraite à 60 ans est une contre-réforme de court terme qui ne résoudra pas les problèmes de pouvoir d’achat, car sans réforme du financement il continuera de se dégrader.
Pourtant les retraités ne devraient pas avoir à se priver pour manger (des retraités se privent de viande à cause de leur pension et des franchises médicales !), devraient pouvoir voyager..., en plus de l’aide à la famille, aux enfants, voire aussi aux parents qui vivent de plus en plus longtemps.
Pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, avant 20 ans, et qui très souvent font un métier pénible, le droit à la retraite à partir de 55 ans, pourquoi pasz non plus ?
Enfin, pourquoi je suis plus plus convaincu par les 35 annuités que par les 37,5 annuités ? Parce que la durée moyenne de cotisation effective à la retraite est estimé à 152 trimestres, ce qui signifie que nombre d’actifs ont obtenu moins de 150 trimestres, donc le seuil de 140 trimestres est un seuil plus aisément atteignable pour tous, c’est moins d’angoisse pour les quinquagénaires, usés, qui aspirent à se retirer de la vie active à 60 ans. De plus, les jeunes, de plus en plus nombreux à commencer à cotiser à 25 ans, pourront connaître s’ils le choisissent la retraite à 60 ans, une référence pour tous les Français qui veulent jouir des acquis obtenus par les luttes d’hier et d’aujourd’hui !
Donc 35 ANNUITES, 35 HEURES oui j’adhère !
2. Et pourquoi pas 35 annuités ?, 30 avril 2008, 15:35, par darius
Je voulais ajouter que la droite et le patronat disent que ces revendications sont à des années lumières de ce qui se passe en Europe, en nous citant volontiers les exemples de l’Allemagne ou du Danemark, où l’âge de départ s’établit respectivement à partir de 65 et 67 ans.
Or, en Espagne, bien que l’âge légal est de 65 ans, la durée de cotisations requis est de 35 annuités, de plus l’âge moyen de sortie du marché du travail y est de 62,4 ans ! Il paraîtrait donc logique que l’âge légal soit amené à 60 ans, comme en France, pour que les travailleurs espagnols n’aient plus de pertes de cotisations dûe à cette inactivité, et tout simplement dans le cadre d’une harmonisation dans le sens du progrés social et humain à l’échelle européenne !
1. Et pourquoi pas 35 annuités ?, 30 avril 2008, 18:09
L’argumentation qui consiste à s’appuyer sur les regressions sociales mises en oeuvre dans d’autres pays de l’UE pour justifier des regressions sociales en France est finalement assez surprenant : une apologie des moutons de Panurge. "Ils se soumettent, donc soumettez-vous ! "
Pour le moment, je crois qu’il ne faut pas rêver : il n’existe pas de luttes de travailleurs coordonnées au niveau européen, et la C.E.S bien mal nommée n’est pas un syndicat de travailleurs, mais un lobby bruxellois.
Hélas, il n’existe pas d’espérance d’harmonisation dans le sens du progrès social dans le cadre de l’UE : il faut quitter l’UE et défendre la protection sociale dans un esprit internationaliste, mais dans le cadre national pour le moment.