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Et si les "touristes roumains" ne volaient pas plus que les policiers français, M. Blanc ?

Publie le samedi 8 juillet 2006 par Open-Publishing

COMMUNIQUE

Les « « fameux « touristes » roumains » ne chapardent pas plus que les policiers placés sous votre autorité, M. le directeur de la police générale !

Le Centre AVER de recherche et d’action sur toutes les formes de racisme dénonce le propos de M. Yanick Blanc tenus au journal « Le Monde », édition du 7 juillet 2006. Interviewé par le journal, M. Blanc a dit : « la scolarisation d’un enfant depuis plusieurs années manifeste en soi la "réelle volonté d’intégration" inscrite dans la circulaire. Rien à voir avec les fameux "touristes" roumains dont les enfants chapardent dans le métro ».
Nous tenons à faire savoir à M. Blanc que :

1. Son propos est discriminatoire à l’égard des citoyens roumains qui, dans le cadre des conventions entre la Roumanie et l’espace Schengen sont dispensés de visa pour un séjour inférieur à trois mois, mais qui n’ont pas le droit de travailler en France ou ailleurs, dans l ?espace
Schengen.
2. Les chapardages dont il fait mention ne sauraient pas être imputables exclusivement ou particulièrement à des Roumains et qu’en plus, des agents de police se livrent à des rackets à l’égard de Rroms de citoyenneté roumaine dans les transports au commun, sous prétexte de contrôle d’identité.
Le Centre AVER se réserve le droit de saisir la justice pour propos racistes.

Dans l’édition du 7 juillet 2006, le journal « Le Monde » a publié une interview de M. Yannick Blanc, directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris. Dans cette interview, M. Blanc distingue d’un côté les étrangers sans papiers dont les enfants sont scolarisés en France et de l’autre côté les « fameux « touristes » roumains dont les enfants chapardent dans le métro ». Cette distinction est contraire à l’égalité de traitement et montre une claire discrimination en raison de la nationalité.
Contraire au principe d’égalité, ce propos représente aussi un danger de voir la violence policière à l’égard de certains étrangers se poursuivre et se renforcer. Ainsi, très régulièrement, des Rroms roumains se font contrôler par la police, le plus souvent dans les transports en commun et leurs passeports sont saisis sans qu’aucun papier délivré par la police n’officialise cet acte. De plus, à l’occasion de telles interpellations, des Rroms sont tout simplement rackettés. En effet, même lorsque les papiers d’identité sont rendus,- ce qui n’est pas toujours le cas- très souvent les sommes d’argent saisies ne sont pas restituées. N’est-ce pas au moins aussi grave que les vols dont certains Roumains, comme d’autres personnes, peuvent être coupables ? Est-il digne de la police d’un pays démocratique de racketter des personnes sous prétexte de contrôles d’identité et en toute impunité ? En tant que directeur de la police générale, M. Blanc serait le mieux placé pour répondre à cette question, au lieu d’accuser les Roumains d’être chapardeurs.