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Eurodisney - Marne-la-Vallée (77) : grève pour 200 euros d’augmentation !

Publie le mercredi 13 septembre 2006 par Open-Publishing
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Plus de 300 salariés de la Maintenance d’Eurodisney (elle compte 1000 personnes, sur les 12000 qui travaillent sur le parc Eurodisney de Marne-la-Vallée) et de plusieurs autres services ont entamé leur deuxième journée de grève pour les salaires, mercredi 13 septembre. Leur revendication : une augmentation mensuelle de 200 euros pour tous.

Le lundi 11 au soir, 50 techniciens de l’équipe de nuit, soit la quasi-totalité, avaient entamé le mouvement. Au terme de leur première nuit de grève, ils ont rejoint, sous les applaudissements, l’assemblée générale du mardi matin. Après avoir décidé de se retrouver en assemblée générale le lendemain, les grévistes sont allés aux entrées du parc pour permettre aux visiteurs d’y entrer gratuitement. Drapeaux syndicaux, haie d’honneur, slogans, pancartes et klaxons ont constitué pour la clientèle du parc un accompagnement insolite et joyeux pendant plusieurs heures.

La grève a été revotée le mercredi matin, une nouvelle assemblée était prévue le jeudi pour décider la poursuite du mouvement.

Ce mouvement révèle un mécontentement qui couve depuis plusieurs mois. En décembre dernier, la direction supprimait une prime annuelle de 100 euros. Une pétition de protestation, recueillant plusieurs milliers de signatures, était partie de la Maintenance et avait fait en quelques jours le tour de tout Eurodisney. Loin de céder, la direction en rajoutait une couche en mars en annonçant sa politique salariale de l’année : à peine 15 euros d’augmentation générale, plus une pincée d’augmentations individuelles.

En juillet, période des rallonges individuelles, chacun s’est retrouvé avec, au maximum, 30 euros de plus sur la paye. Avec la hausse des prix, celle de l’électricité, de l’essence, cela ne fait le compte pour personne. D’autant plus que les dix plus hauts salaires de l’entreprise ont été augmentés, en moyenne, de 1800 euros mensuels, et cela se sait. On a appris aussi que les banques ont perçu en 2005 pour 88 millions d’euros d’intérêts, et que la maison mère américaine, The Walt Disney Company, a ponctionné 65 millions de redevances. De l’argent, il y en a, malgré le déficit dont on nous parle régulièrement !

Durant l’été, plusieurs petits secteurs ont manifesté leur mécontentement. Une vingtaine de salariés de la Maintenance Cuisine et autant d’électriciens, suivis quelques jours après par les photographes dont la presse a parlé, et aussi par les conducteurs du train à vapeur (qui promène les visiteurs autour du parc), ont obtenu diverses primes allant de 50 à 100 euros mensuels par personne.

Tout cela avait abouti à une assemblée générale le mercredi 6 septembre, convoquée, sur le temps de pause à la Maintenance, par l’ensemble des organisations syndicales. Malgré les menaces de sanctions ce fut un succès, puisque près de 300 personnes étaient présentes au rendez-vous. Cela fut complété par un débrayage sur le même sujet en équipe de nuit, regroupant une quarantaine de salariés.

C’est là que les participants, applaudissant les orateurs, votant avec enthousiasme la revendication de 200 euros, prirent la décision de la journée de grève du 12. Ce mouvement pose publiquement la question des salaires en rassemblant nombre de travailleurs autour d’une revendication salariale unanime : 200 euros pour tous !

Messages

  • Ancien employé de Disneyland Paris, je suis heureux de voir que les gens commencent à bouger. Car ça n’a pas toujours été ainsi... Difficile en effet de féderer des gens d’origines et d’âges si différents. Le mécontentement est pourtant là depuis bien longtemps. Mais une bonne moitié des troupes opérationnelles des parcs est composée de jeunes européens désireux de se faire une petite expérience à l’étranger plutôt humaine que professionnelle. Ils mettent donc de côté certains aspects "désagréables" du travail au profit de l’amusement éphémère d’un séjour dans un pays qui n’est pas le leur. Ce qu’on peut comprendre.
    Et c’est là la grande force des dirigeants. Espèrons qu’un jour cela changera. Et surtout condamnons ensemble ces brigants des temps modernes que sont les grands chefs d’entreprise. Méprisant le monde en se servant alégrement là où ils le peuvent. Ces gens là ne méritent rien et n’ont souvent même pas le mérite d’avoir mis sur pied quelque chose. Ils ont juste de bons carnets d’adresse et souvent, il faut bien l’avouer, un beau diplôme. C’est bien là leur seule qualité.
    Heureusement tout n’est pas si noir. On peut encore trouver des gens de bonnes volontés soucieux de la vie d’autrui. Mais ne nous égarons pas !
    Bon courage à tous ceux qui mènent ce combat dans le "monde merveilleux" et surtout ne vous laissez pas tomber !
    De toute façon, chez Mickey ou ailleurs, il y a toujours moyen de s’en sortir !