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Examen de la plainte en diffamation déposée par le Bureau Veritas

Publie le mercredi 27 octobre 2004 par Open-Publishing
3 commentaires

de Jo Le Guen

Bonjour,

Vendredi, le 29 à 13h30, la 17ème chambre correctionnelle du TGI
de Paris examinera la plainte en diffamation déposée par le Bureau
Veritas contre votre serviteur.

J’aurais bien aimé avoir à la barre le soutien du Président de notre
République, qui avait traité tous ces gens de voyous des mers, mais son
statut...

Dès qu’un manant ose appeler un chat, un chat, et un
certificat de complaisance, un certificat de complaisance, on sort
l’artillerie.

Par contre quand il s’agit d’amener ces gens à la barre d’un tribunal, c’est une autre histoire.

Les bateaux coulent, le pétrole coule à flots et les juges rament.

Malgré le travail de la juge d’instruction, quelle issue juridique pour
l’Erika, 5 ans après le naufrage ?

Le Fipol lui-même vient de renoncer à poursuivre ABS, l’autre société de classification impliquée dans le naufrage du Prestige.

Motifs : trop cher, issue incertaine.

Pour la petite histoire, le Bureau Veritas s’occupait de l’Erika de 1993
à 1997, avant que n’intervienne le RINA, son alter ego italien.

Extrait d’un rapport concernant l’Erika :

"Ainsi voyons nous le Bureau Veritas surveiller des travaux effectués à
Ravenne en 1997 pour supprimer deux ballasts. On relève avec surprise,
que l’état déplorable du navire, en particulier les zones de corrosion
sévères, la pollution des ballasts, les cloisons percées qui seront
soulignées dans un rapport critique cinq mois plus tard n’ont pas retenu
l’attention de l’inspecteur chargé de cette surveillance."

Un autre repère :

Lorsque la Commission européenne publie une
liste noire des navires poubelles en 2002, il apparaît que le Bureau Veritas a délivré un
certificat concernant leur structure à 9 navires de cette liste noire,
lesquels navires cumulaient 693 déficiences officiellement constatées,
soit une moyenne de 77 déficiences par bateau.

Pour couronner le tout un extrait des conditions générales de la
direction marine du Bureau Veritas :

"Article 6.1 : Ni la société, ni aucun de ses collaborateurs ou agents
ne garantit l’exactitude des informations et avis fournis à l’occasion
de la prestation par la société de ses services."

Ca a l’avantage d’être clair.

Alors si le Bureau Veritas et ses avocats arrivent à démontrer que, sur
le plan juridique, je les ai diffamés en déclarant qu’ils avaient établi
un certificat de complaisance pour le Prestige, quelle importance !!

La vérité vraie est que l’Erika a coulé, que le Prestige a coulé, et
qu’un paquet de bateaux poubelles continuent à naviguer grâce aux certificats fournis par ces sociétés de classification.

Il serait souhaitable que le Bureau Veritas et leurs copains d’ABS et du
reste consacrent leur énergie à mettre de l’ordre dans leur boutique et
dans leur profession.

Dans le même registre, on a vu il y a 2 mois, des ostréiculteurs de
Marennes condamnés à verser des dommages et intérêts au Fipol, au
propriétaire du Prestige et à son assureur.

Ils avaient osé les attaquer en justice !!!

No comment.

Cordialement

Jo Le Guen

http://www.keepitblue.net

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