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Extraits sur "La dictature du prolétariat" (et le PCF)

par Joêl THALINEAU

Publie le lundi 27 février 2012 par Joêl THALINEAU - Open-Publishing
8 commentaires

Extraits du mémoire " Le Parti communiste français (PCF) et l’alternance"

par Joël THALINEAU

Université François RABELAIS - TOURS - DEA Droit Public 1979


(...) II - LA QUESTION DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT

La dictature du prolétariat a connu un curieux destin dans le mouvement communiste français. Conçue comme une forme qui conditionnait tout changement, elle est vouée aux gémonies un soir de télévision. Pour comprendre l’état du concept en France, ou du moins à l’intérieur du P.C.F., il faut remonter à la longue époque de diffusion idéologique du Komintern et du Kominform après la mort de Lénine.

C’est en effet avec l’arrivée au pouvoir de Staline, mais surtout à partir des années 1930-1940 que le concept a été nié dans sa base marxiste, et cette négation a marqué de son empreinte les P.C. occidentaux, à des degrés divers.

Christine BUCI-GLUCKSMAN (41) affirme que "pour comprendre notre propre histoire, il faut partir d’un point essentiel la déviation stalinienne ; le stalinisme n’est pas la réalisation de la dictature du prolétariat... Elle en est plutôt l’abandon". Cette affirmation de C. BUCI-GLUCKSMAN nous montre combien le P.C.F, a été marqué par l’idéologie de l’Internationale. On retrouve cette même idée chez Etienne BALIBAR (42) et chez de nombreux autres membres du P.C.F. Quelle est cette déviation ? C’est ce que nous allons brièvement décrire.

En 1936, l’U.R.S.S. adopte une nouvelle constitution (43) qui aboutit à proclamer la fin de la dictature du prolétariat, [?] du peuple entier. La lutte des classes était considérée comme terminée même si celles-d existaient encore. Or, selon Marx, Engels et Lénine, les classes ne peuvent exister que dans la lutte des classes, La dictature du prolétariat cessait dès lors que les classes en lutte étaient disparues.

(41) - C. BUCI-GLUCKSMAN, philosophe, membre du P.C.F., in DIALECTIQUES n°17 -.1977 - p.25.

(42) - E. BALIBAR, philosophe, membre du P.C.F., in "Sur la dictature du prolétariat" - Maspéro 1976.

(43) - Constitutions et Documents politiques. M. DUVERGER p.628 -Themis 1971.

L’apparition des classes coïncide avec leurs antagonismes, on ne saurait les imaginer telles deux équipes de rugby attendant le coup de sifflet de l’arbitre pour s’affronter (44).

En outre, Marx, Engels et Lénine montrent que l’Etat n’est que la résultante de la lutte des classes. Dès lors, s’il n’y avait plus lutte des classes en U.R.S.S., l’Etat devait disparaître. Or à cette époque, l’Etat soviétique connaissait un renforcement considérable, que l’on expliquait non pas par des luttes de classe intérieures, mais par le danger impérialisme. Ce qui ; à notre avis, n’est pas injustifié, dans la mesure où à l’époque de l’impérialisme les luttes de classe sont internationales et ne peuvent pas ne pas avoir de conséquences sur les pays en marche vers la société sans classe.

Le problème est que Staline a affirmé que l’Etat soviétique pouvait interdire de telles répercussions en se renforçant, et surtout en niant les luttes intérieures au moment où sévissait une vaste répression.

Ainsi présenté à l’Internationale, le socialisme apparaissait comme grand vainqueur en U.R.S.S., vainqueur menacé à l’extérieur par l’impérialisme, et dès lors il n’y avait plus grand chemin à effectuer pour que l’U.R.S.S. apparaisse comme un modèle.

Le P.C.F., comme beaucoup d’autres P.C. occidentaux, a accepté et "digéré" cette image dont le vernis a commencé à se craqueler avec le XXème congrès du P.C. U.S. qui dénonça les horreurs de Staline, mais aussi avec certains "coups de mains" de l’Etat soviétique à des Etats "amis" en instance de rupture de ligne.

Le P.C.F., ayant adopté une stratégie de chargement démocratique avec la naissance de la [?]ème République, ne pouvait pas, en poussant jusqu’à son terme cette stratégie, ne pas se démarquer de ces "errements". Comment allait-il le faire ? En analysant en marxiste ces événements ou en supprimant les phénomènes qui faisaient problème, en particulier la dictature du prolétariat ?

Il utilisa jusqu’en 1970 environ, les termes de dictature du prolétariat dans sa présentation de la phase de transition au socialisme. La dictature du prolétariat était une des lois essentielles du passage au socialisme, telles que les avaient définies en 1960 les P.C. à l’occasion du 40ème anniversaire de la révolution d’Octobre de 1917 (45).

En 1964, la cellule Rabelais proposa la suppression de ces termes en raison de leur consonance particulière. G. MARCHAIS répondit que ce "serait une grave erreur politique (46)".

En termes beaucoup plus imagés, c’est ce que dit G. COGNIOT en affirmant que "Renoncer à la dictature du prolétariat comme le demandent les révisionnistes, c’est châtrer le mouvement des ouvriers, c’est le rendre impuissant (47)",

En présentant la dictature du prolétariat comme une forme institutionnelle quelconque menant au socialisme, le P.C.F. posait comme distinct socialisme et dictature du prolétariat, et définissait la dictature du prolétariat en fonction du seul socialisme. Or, pour Marx, Engels et Lénine, la dictature du prolétariat est la "constitution du prolétariat en classe dominante" pour construire la société sans classe le communisme.

Comme l’explique E. BALISAR, le socialisme seul c’est une ’Auberge espagnole" (48).

(45) - Voir Thèses et résolution XVème congrès précité p.33 Manifeste de Champigny précité p.17.

(46) - G. MARCHAIS XVIIème congrès in supplément à France Nouvelle n°970.

(47) - G. COGNIOT in "Qu’est-ce que le communisme" p.49

Ed. Soc. (3ème Ed. revue et mise à jour 1969).

(48) - E. BALIBAR "Sur la dictature du prolétariat" p.26 et s. précité.

Le socialisme c’est cette période transitoire où le "capitalisme vaincu, mais non anéanti et le communisme déjà né, mais encore très faible" (49) sont en lutte. Or cette période de transition, les marxistes classiques l’ont appelé dictature du prolétariat pour répondre en quelque sorte à la dictature bourgeoise que les travailleurs venaient d’abattre. Comme la dictature bourgeoise qui peut-être une démocratie au sens juridique du terme, la dictature du prolétariat n’est pas un régime constitutionnel, mais la reconnaissance d’un état de fait, d’un certain rapport de forces (50) qui va et doit se traduire dans et par une nouvelle légalité. Briser l’Etat, c’est instaurer la dictature du prolétariat qui institutionnellement se traduira selon des formes qui lui seront propres, et qui en tout état de cause ne pourront être entièrement celles de la bourgeoisie. La dictature du prolétariat diffère fondamentalement de la dictature bourgeoise, car son instauration entraîne immédiatement le début de son dépérissement dans la mesure où il s’agit de construire la société sans classe. La dictature du prolétariat disparaît avec les classes et leurs antagonismes.

Lorsque les événements passés et présents dans les pays de l’Est devinrent trop gênants, eu égard à sa stratégie de changement pacifique basée sur la théorie du C.M.E. (un Etat immédiatement utilisable et 80 % d’objectivement mécontents !), le P.C.F. abandonna la dictature du prolétariat pour prouver sa bonne foi et sa volonté démocratique.

Plutôt que d’analyser en marxiste les événements en question, il fait l’autruche en abandonnant ce qui/ croit faire problème, et attribue ces phénomènes à des erreurs et des insuffisances dans un "bilan globalement positif" (51). Bel escamotage !

(49) - Lénine cité in BALIBAR précité p.144.

(50) - Voir MIAILLE "L’Etat du Droit" p.185 et s. Maspéro 1978.

(51) - Bilan des pays socialistes. Résolution du XXIIIème congrès 9-13 Mai 1979 in Humanité p.VI.

Pourquoi abandonner la dictature du prolétariat ? Parce que "la voie française au socialisme ne saurait être comparable à une voie de type soviétique (52)". Parce que les communistes veulent une voie pacifique et que la dictature du prolétariat c’est la violence, l’illégalité. Or si Lénine a défini la dictature du prolétariat comme "un pouvoir qui s’appuie directement sur la violence et n’est lié par aucune loi (53)", c’est pour bien montrer qu’il s’agit là de la domination d’une classe sur une autre. Domination qui par hypothèse ne peut pas reposer sur une loi, mais sur un certain rapport de forces qui lui donne son caractère violent.

Dès l’instauration de cette domination, une certaine légalité va lui donner un caractère de normalité, d’universalité, mais ce n’est pas cette légalité qui peut expliquer cette domination, tout comme Engels remarque que "la violence peut certes déplacer la possession, mais ne peut pas engendrer la propriété privée en tant que telle (54)".

Finalement, on constate donc que l’État n’a pas à être brisé parce que les fonctions qui sont les siennes, permettent son utilisation immédiate, par un gouvernement démocratique soutenu par une large majorité de français objectivement intéressés par le changement. En conséquence, la dictature du prolétariat, présentée sous l’influence idéologique de l’Internationale comme une voie de passage au socialisme, ne correspond plus aux réalités françaises qui permettent un changement pacifique par la construction d’une démocratie avancée, forme de transition vers le socialisme.

Pour que l’alternance soit possible, il faut, disions-nous en introduction, que l’État puisse "servir" indistinctement les intérêts de la classe ouvrière et ceux de la bourgeoisie. Quel est cet Etat ? LEtat bourgeois ou l’Etat prolétarien ? Tel était notre problème. Au cours de nos développements, nous avons vu que le P.C.F. en raison des analyses qu’il effectuait, refusait de briser l’Etat bourgeois et de ce fait développait une conception de "l’Etat en soi’,’ de l’Etat doté d’un pouvoir propre. Il oubliait ainsi que l’Etat était toujours l’Etat d’une formation sociale donnée, caractérisée par une lutte des classes déterminée et donc par la domination d’une classe déterminée. En un mot, il oubliait que l’Etat, comme toute chose, était situé.

(52) - Les communistes et L’Etat précité - p.146.

(53) - Lénine cité par E. BALIBAR précité - p.51-52.

(54) - F. ENGELS in "le rôle de la violence dans l’histoire". p. 12 - in Ed. Soc. 1976.

Il ne s’agit pas de revenir à une vision instrumentaliste, ou à une quelconque fusion Etat-classe ou fraction de classe dominante, mais de traduire l’état de la lutte des classes en reconnaissant l’Etat comme la "condensation" (55) de cette lutte, c’est-à-dire marquer l’autonomie relative de l’Etat à l’égard du rapport d’exploitation. Autonomie relative qui impose que /Etat ne peut-être un instrument docile dans les mains de la classe dominante en raison des luttes de classe et des intérêts divergents des différentes fractions de la bourgeoisie, mais qui en même temps ne peut pas ne pas être un instrument mais cette fois-ci "l’instrument d’un rapport d’exploitation" (56).

Le P.C.F. ne peut reconnaître cette autonomie relative en fondant Etat et monopoles dans un "mécanisme unique" et en considérant un "Etat en soi" ("l Etat en général’).

Nos développements précédents nous permettent d’affirmer que "l Etat du changement" pour /e P.C.F., n’est rien d’autre que l’Etat bourgeois. Etat qui est présenté comme pouvant ’Servir" les intérêts de la classe ouvrière. C’est donc dans ce cadre que l’alternance reconnue et acceptée par le P.C.F. aura vocation à jouer.

Mais l’acceptation de l’alternance pose aussi la question de savoir, si deux sociétés aussi différentes, aussi opposées et donc contradictoires, que le capitalisme et le communisme peuvent se succéder alternativement ? C’est ce que nous allons essayer de déterminer maintenant.

(55) - N. POULANTZAS in "Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui" précité p 28 et s

Voir entretien in DIALECTIQUES n°17-Avril 1977- p.55 et s.

(56) - M MAILLE in "L’Etat du Droit" - précité - p 231.

Messages

  • L’intégralité de ce très intéressant mémoire, qui replace bien des problématiques du PCF (et d’une partie du mvt communiste) en perspective, est consultable ici

    http://www.memoireonline.com/02/09/1942/m_Le-Parti-communiste-franais-PCF-et-lalternance0.html

    Le mémoire s’intitulait "Le PCF et l’alternance".

    C’est très bon.

  • Il n’est pas dit comment fût noté, en 1979, ce mémoire. En tout cas "beaucoup de lacunes" me parait une critique minimum.

    Comment traiter ce sujet sans définir le prolétariat, la bourgeoisie, la dictature, l’état, l’état bourgeois, l’état prolétarien etc...etc ?

    • Euh t’as pas lu le titre du mémoire je crois amigo :-D

      Le titre c’est le PCF et l’alternance :-D

      La DdP c’est seulement une sous partie

      Et c’est un mémoire de DEA (donc maximum 80 à 100 pages à l’époque ;-)) pas une thèse.

    • Ok j’avais quand même compris, sauf que bien des notion abordées méritent quelques précisions pour les profanes :

      Lorsque les événements passés et présents dans les pays de l’Est devinrent trop gênants, eu égard à sa stratégie de changement pacifique basée sur la théorie du C.M.E. (un Etat immédiatement utilisable et 80 % d’objectivement mécontents !), le P.C.F. abandonna la dictature du prolétariat pour prouver sa bonne foi et sa volonté démocratique.

      CME = Capitalisme Monopoliste d’Etat, notion toujours valable mais a quand même beaucoup vieilli depuis la mondialisation.

       "80% d’objectivement mécontents", je vois pas la relation avec le CME

      Or si Lénine a défini la dictature du prolétariat comme "un pouvoir qui s’appuie directement sur la violence et n’est lié par aucune loi (53)"

      Sortie de son contexte, cette phrase est illico interprétée comme décrivant le pouvoir d’une mafia succédant à une autre. Or que veut dire Lénine : que l’état prolétarien, en dernier ressort est, comme l’état bourgeois, au dessus des lois. Y a-t-il une loi en France qui autorisait l’assassinat de Kaldafi ? et aux USA, qui autorise ne serait-ce qu’une des innombrables ingérences, parfois criminelles, dont ils se sont fait une spécialité ? Hier soir, à la télé, Poutou faisait justement remarquer que les licenciements sont légaux mais que la réquisition des entreprises fermées arbitrairement ne l’est pas...l’état prolétarien renverse la situation et exerce sa violence (réquisition) contre le capital !

      En fait, quand on parle de la DdP, c’est de l’état, et de son "dépérissement" qu’il est question, mais en 1976, les acrobates du PCF poursuivaient un tout autre objectif. Ils voulaient, dans la perspective de la victoire de la gauche, recrédibiliser, suite à la dérive stalienne en URSS, le parti aux yeux des prolos tout en leurrant la bourgeoisie. Comme si celle-ci pouvait être assez idiote pour oublier que le rôle d’un parti communiste est avant tout de représenter les intérêts des prolos.

      En fait, aujourd’hui, je pense que la victoire sur le capitalisme, passera forcément par la dictature sur la bourgeoisie jusqu’à ce que celle-ci ne soit plus capable de reprendre le pouvoir. C’est à dire quand elle ne contrôlera plus qu’une minorité de la force de travail disponible sur la planète !

    • "80% d’objectivement mécontents", je vois pas la relation avec le CME

      Tu n’étais donc pas membre du PCF à cette époque et peut être même pas né alors ;-) ? Ou tu as des problèmes de mémoire ?

      C’est ce que disait le PC, qu’il y avait "80 % d’objectivement mécontents" (sous -ent. "à cause du CME", donc ça plus le CME c’était bonnard pour la "transition démocratique", ancêtre de la "révolution par les urnes") etc)

      Quant à la "théorie du CME toujours valable", selon toi, si on parle de celle de Boccara (ce qui est le cas de ce mémoire) et pas de celle de Lénine et de Marx, parlons -en ....

    • Or si Lénine a défini la dictature du prolétariat comme "un pouvoir qui s’appuie directement sur la violence et n’est lié par aucune loi (53)"

      Sortie de son contexte, cette phrase est illico interprétée comme décrivant le pouvoir d’une mafia succédant à une autre. Or que veut dire Lénine : que l’état prolétarien, en dernier ressort est, comme l’état bourgeois, au dessus des lois. Y a-t-il une loi en France qui autorisait l’assassinat de Kaldafi ? et aux USA, qui autorise ne serait-ce qu’une des innombrables ingérences, parfois criminelles, dont ils se sont fait une spécialité ? Hier soir, à la télé, Poutou faisait justement remarquer que les licenciements sont légaux mais que la réquisition des entreprises fermées arbitrairement ne l’est pas...l’état prolétarien renverse la situation et exerce sa violence (réquisition) contre le capital !

      Ce que Lénine veut dire (si on prend les passages cités en entier) c’est que le la source de la loi n’est pas "le droit" qu’il n’y a pas de "droit naturel", universel, comme source de la loi. C’est une critique au courant jusnaturaliste, alors dominant mais en voie de perte de domination. C’est également une critique au positivisme juridique comme issu de Kelsen, qui pose comme principe fondamental que la source du droit c’est le droit et que la justification de la loi, c’est la loi (en résumé).

      Ce que Lénine veut dire, c’est que la source du droit c’est la lutte de classe. On le voit bien en renversant la phrase de Lénine et en mettant "bourgeoisie" à la place. C’est une proposition vérifiée.

      Car qu’est ce qui, pour un marxiste, peut justifier la place et la valeur de la propriété privée comme norme fondamentale ? ;-) La violence d’une classe, transformée en droit, issue de la révolution française et des "Lumières"...

      LL

    • En fait, quand on parle de la DdP, c’est de l’état, et de son "dépérissement" qu’il est question, mais en 1976, les acrobates du PCF poursuivaient un tout autre objectif. Ils voulaient, dans la perspective de la victoire de la gauche, recrédibiliser, suite à la dérive stalienne en URSS, le parti aux yeux des prolos tout en leurrant la bourgeoisie. Comme si celle-ci pouvait être assez idiote pour oublier que le rôle d’un parti communiste est avant tout de représenter les intérêts des prolos.

      En fait, aujourd’hui, je pense que la victoire sur le capitalisme, passera forcément par la dictature sur la bourgeoisie jusqu’à ce que celle-ci ne soit plus capable de reprendre le pouvoir. C’est à dire quand elle ne contrôlera plus qu’une minorité de la force de travail disponible sur la planète !

      Oui évidemment, la DdP c’est la théorie marxiste de l’Etat prolétarien, nous sommes tout à fait d’accord !

      Malgré ses contorsions, et son rôle pas du tout "neutre", le bouquin de Balibar montre bien ça, il ne se plante pas (même si je ne partage pas toutes les positions théoriques qu’il adopte dans son livre notamment son concept de l’Etat bourgeois - mais enfin je comprends bien quelle querelle tout à fait personnelle , pour le coup, il poursuit ici en refusant d’adopter l’analyse - juste selon moi- de Poulantzas de la "condensation" - alors que finalement, celle-ci découle logiquement de ses autres prises de position), et en plus, il met bien à jour les "acrobaties" du PCF comme tu dis.

      C’est pour ça que je trouve que ce mémoire de DEA était intéressant comme base de discussion (pas tellement pour refaire l ’histoire du PC (ou du 22e) mais plutôt pour analyser l’histoire actuelle et tracer les perspectives futures) et parce que c’est une bonne mise en lumière de l’électoralisme et du mythe catastrophique de l’alternance etc. En effet il permet de développer bien des concepts et bien des pistes, notamment sur la DdP.

      LL

    • 40 ans aprés le "double axel" de G Marchais sur A2 je pense :

       1 la DdP reste un pilier indispensable au raisonnement marxiste de la marche des sociétés vers le communisme !

       2 que la "déviance" stalinienne ne doit rien à la DdP, mais tout aux choix politiques, et économiques, qui se sont enchainés après la mort de Lénine, jusqu’à la prise, en 1927, du pouvoir par Staline !