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FRANCE/COMORES : ENTERREMENT DE COMORIENS DANS UNE FOSSE COMMUNE

Publie le mercredi 10 décembre 2008 par Open-Publishing

DECLARATION DU COLLECTIF COMORES-MASIWAMANE

Une fois de plus, le 20 novembre 2008, le naufrage d’un « Kwassa-Kwassa » en provenance d’Anjouan, au large de Mayotte, a endeuillé plusieurs familles comoriennes. Le bilan est de quatorze morts et sept disparus.

Le Collectif Comores-MasiwaMane tient d’abord à présenter ses condoléances aux familles de ces 21 nouvelles victimes du colonialisme français et de ses collaborateurs comoriens.

La commune de Bouéni (Mayotte) a refusé l’enterrement à douze des corps repêchés au large de la plage de Nguja le vendredi 21 novembre. Ils ont donc tous été inhumés dans une fosse commune, sans ablutions et sans prières, comme le veut l’Islam, le mercredi 26 novembre, au cimetière de Mgombani. Les proches des victimes, les journalistes et les musulmans émus par le sort de ces corps ont été tenus à l’écart, hors du cimetière par les forces de police françaises.

Le Collectif Comores-MasiwaMane condamne fermement cet acte ignoble, au regard de la religion musulmane, de la part des autorités françaises dans l’île comorienne de Mayotte. Le non-respect des corps des victimes relèvent d’une animosité comparable aux actions des Nazis à l’égard des Juifs ou des extrémistes Serbes à Srebrenica ou des criminels du Rwanda qui ont tous enterré des personnes dans des fosses communes, sans tenir compte de leur religion ou tout simplement de la dignité humaine.

Le CCMM est totalement indigné du manque totale de réaction de la part des autorités religieuses à Mayotte et dans les autres îles, et de la part du gouvernement du Président Sambi qui a décidé de poursuivre dans quelques jours les discussions au sein du Groupe de Travail dit de Haut niveau comme si de rien n’était et que ce sacrilège envers notre religion était banal.

Cela est d’autant plus paradoxal que le gouvernement comorien est présidé par un homme qui est un chef religieux, qui prétend défendre les valeurs de l’Islam.

On en vient à se demander si le silence du gouvernement n’est pas dû au fait que les victimes viennent toutes de couches sociales modestes.
Dans tous les cas, encore une fois, le gouvernement Sambi a fait la preuve du peu d’intérêt qu’il porte aux Comoriens qui sont contraints par la situation économique à risquer leur vie pour essayer d’échapper aux radars et à la marine française pour tenter d’arriver dans l’île comorienne de Mayotte.

Les gouvernements comorien et français ont la possibilité d’arrêter cette hécatombe en se conformant au droit international qui ne reconnaît aucune frontière légale entre Mayotte et les trois autres îles de l’archipel des Comores.

Le gouvernement comorien pourrait mettre fin à ces pertes de vies humaines en refusant les expulsions de Comoriens par la police française et en saisissant la Cour Pénale Internationale sur les cas de déplacements de populations à l’intérieur d’un même pays (ce dont se rend coupable l’Etat français), ce qui est dans les statuts de la CPI un crime contre l’Humanité.

Paris, le 8 décembre 2008
Collectif Comores-MasiwaMane
Comores_masiwamane@yahoo.fr

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