Accueil > FRANCE / COMORES : J’ACCUSE
Considérant que l’article 1 de la constitution comorienne, stipule que « L’Union des Comores est une République, composée des îles autonomes de Mwali (Mohéli), Maoré (Mayotte), Ndzuwani (Anjouan), N’gazidja (Grande Comore).
Considérant que l’article 7-1 de la constitution comorienne stipule que « Toute sécession ou tentative de sécession d’une ou plusieurs îles autonomes est interdite. Est qualifié de sécession, tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale et à l’Unité Nationale. Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l’Unité de la République ou à mettre en péril l’intégrité territoriale nationale prise par une autorité d’une île autonome ou de l’Union. Nonobstant les poursuites judiciaires, la nullité est constatée par la Cour Constitutionnelle, saisie par le Président de l’Union ou par le Président de l’Assemblée de l’Union ou par cinq Députés de l’Assemblée de l’Union ou par tout citoyen »
Considérant que l’article 12 de la constitution comorienne stipule que « ¬Le Président de l’Union est le symbole de l’Unité nationale. Il est le garant de l’intangibilité des frontières telles qu’internationalement reconnues ainsi que de la souveraineté de l’Union. Il assure la plus haute représentation de l’Union dans les relations internationales. Il est le garant du respect des traités et accords internationaux. Le Président de l’Union détermine et conduit la politique étrangère »
Considérant que l’article 13 de la constitution comorienne stipule que « les vice-présidents prêtent serment devant la Cour Constitutionnelle selon la formule suivante et en comorien : Je jure devant Allah, le Clément et le très Miséricordieux de fidèlement et honnêtement remplir les devoirs de ma charge, de n’agir que dans l’intérêt général et dans le respect de la Constitution »
Considérant que la résolution de l’ONU n° 3385 (XXX) du 12 novembre 1975 stipule que « L’Assemblée générale,
Ayant reçu la communication du Conseil de sécurité, en date du 17 octobre 1975, recommandant l’admission des Comores à l’Organisation des Nations Unies, (Documents officiels de l’Assemblée générale, trentième session, Annexes, point 22 de l’ordre du jour, document A/10302)
Ayant examiné la demande d’admission des Comores, (A/10293-S/11848. Pour le texte imprimé, voir Documents officiels du Conseil de sécurité, trentième année, Supplément d’octobre, novembre et décembre 1975), réaffirmant la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli, comme le soulignent la résolution 3291 (XXIX) du 13 décembre 1974 et d’autres résolutions de l’Assemblée générale,
Décide d’admettre les Comores à l’Organisation des Nations Unies.
Considérant les multiples résolutions onusiennes demandant à la France de quitter l’île comorienne de Mayotte,
Considérant l’article 33 de la charte des nations unies, qui stipule que « Les parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d’autres moyens pacifiques de leur choix »
Considérant l’article 92 de la charte des nations unies, qui stipule que « La Cour internationale de Justice constitue l’organe judiciaire principal des Nations Unies. Elle fonctionne conformément à un Statut établi sur la base du Statut de la Cour permanente de Justice internationale et annexé à la présente Charte dont il fait partie intégrante. »,
Considérant que la ligue Arabe et l’union africaine rejettent « l’occupation française » de Mayotte,
Moi, BARAKA INZOUDDINE, citoyenne comorienne originaire anjouannaise, à la manière d’Emile Zola, J’ACCUSE.
J’accuse l’Etat comorien d’être complice de crime contre l’humanité pour avoir fermer les yeux sur les traitements humiliants dont sont victimes des citoyens comoriens sur leur sol.
J’accuse l’Etat comorien de collaborer aux déplacements forcés des comoriens de Mayotte, qui sont un crime contre l’humanité.
J’accuse le ministre des relations extérieures des Comores, M. Jaffar Ben Said Ahmed de privilégier des intérêts égoïstes, au détriment de la vie du peuple comorien. Sur la levée de la mesure gouvernementale qui interdisait l’expulsion à Mayotte des ressortissants comoriens des autres îles, il déclare : ’’Si nous avons suspendu cette mesure, ce que les intérêts de l’Etat étaient, à un moment donné, gravement compromis’’, alors que c’est le seul et unique moyen, dont disposent les Comores pour sauver des vies humaines étant donné que la plupart des comoriens qui périssent dans le bras de mer séparant Mayotte d’Anjouan sont des résidents de Mayotte expulsés illégalement par l’administration française.
J’accuse le silence coupable de l’Etat Comorien et des partis politiques qui se disent de l’opposition et qui acceptent que des comoriens soient tués gratuitement sur leur territoire comme des rats, sans aucun jugement. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 2007, une collision entre une vedette de la police française et une embarcation de fortune transportant des comoriens avait fait plusieurs morts parmi eux des bébés. Une enquête menée par une commission française la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) avait mis en cause la police française demandant qu’il soit impérativement mis fin, conformément à la réglementation internationale en vigueur, à la pratique de la navigation en dérive feux éteints lors des opérations de recherche en mer des clandestins. Qu’a-t-il fait alors l’Etat comorien ? Quel pays au monde peut-il accepter qu’on tue gratuitement ses concitoyens ?
J’accuse l’Etat comorien d’encourager une sorte de génocide culturel dans l’île comorienne de Mayotte, une aliénation culturelle qui est entrain de gagner progressivement l’ensemble de l’archipel.
J’accuse l’Etat comorien et toute la classe politique comorienne de contribuer à la désintégration du pays.
J’accuse l’Etat comorien et toute la classe politique comorienne de non assistance à personne en danger.
J’accuse l’Etat comorien de la mise à mort d’innocents désirant regagner leurs résidences habituelles après une expulsion illégale.
J’accuse de non assistance à « peuple en danger » tous ceux qui, dans ce génocide « moderne » gardent un silence de cimetière
Aujourd’hui, on parle de plus de 7000 morts sur une population de 700 000 habitants, sous l’indifférence unanime de la classe politique comorienne. Sous d’autres cieux, on appelle cela : Génocide, holocauste, tragédie humaine et j’en passe.
Moi, BARAKA INZOUDDINE, je ne peux pas cautionner la politique du fait accompli, qui envoie presque quotidiennement des dizaines de comoriens au fond du lagon mahorais.
La vérité, je la dirai, car j’ai promis à ma conscience de la dire, si la justice internationale n’est pas saisie. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre des « petits » corps innocents ensevelis au fond du bras de mer séparant Mayotte d’Anjouan (île libre la plus proche de l’île occupée)
En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup de loi qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose.
Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom du peuple comorien qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire devant les tribunaux internationaux et non devant ceux vendus et qui n’ont de brillant que la soumission au plus offrant. J’attends. C’est un défi.
Mademoiselle BARAKA INZOUDDINE
MUTSAMUDU – ANJOUAN
COMORES
Cet article est volontairement inspiré de la lettre ouverte "J’accuse" d’Émile Zola.
Source : http://wongo.skyrock.com/