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Faits et Fantasmes

Publie le lundi 25 septembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

L’exigence de responsabilité.

Le projet des collectifs se laisse définir facilement : donner une suite au vote NON de 2006.

Un tiers au moins de l’électorat est disponible, en ce sens qu’il est mal, très mal représenté par les partis ayant pignon sur rue et députés à la chambre.

Nous voulons, avec eux, nous bâtir de quoi peser sur la politique de ce pays. Cela passe par une candidature unitaire aux élections présidentielles, des candidatures unitaires aux législatives, et "plus, si affinités", c’est à dire une nouvelle formation politique, une vraie gauche anti libérale.

Nous voilà à la fin du mois de septembre, sept ou huit mois avant la première élection, et certains se montrent inquiets : la campagne n’est pas commencée, le mouvement des collectifs n’a pas de dimension populaire, leur fonctionnement n’est pas véritablement démocratique, nous n’avons pas de candidat et les "chefs" se bouffent le nez...

Je crois au contraire que la situation est plutôt normale. Nous n’avons pas encore de candidat, mais il y a à cela de bonnes raisons. De ce fait, la campagne ne peut pas commencer, et pour le même motif, les collectifs ne regroupent que des militants motivés. Nous ne fonctionnons pas encore de manière démocratique parce qu’il faut tout d’abord que les positions de base, celles qui fonderont l’adhésion à notre mouvement, soient établies, et elles ne peuvent l’être que par voie de consensus.

Le 10 septembre, le Collectif National a adopté un texte important sur la stratégie, en octobre, nous aurons, j’espère, le texte-programme qui concrétise la Charte : nous ne partons pas de rien. Et vers la mi-novembre, nous aurons notre candidat. C’est alors que la campagne pourra commencer et les collectifs se tourner largement vers la population. Nous devons franchir ces étapes dans cet ordre.

Sur un seul point, je partage l’inquiétude des pessimistes : il me semble que le débat sur les candidatures dérape. Début septembre, nous n’avions que deux candidats à la candidature, aujourd’hui, nous en avons au moins cinq. Il est possible de dire, comme font les socialistes dans une situation analogue : "cela prouve la vitalité de notre mouvement". Reste à savoir si cela ne démontre pas quelque chose de moins reluisant.

En ce qui concerne cette question, je voudrais rappeler des faits que, me semble-t-il, nous ne devons pas perdre de vue.

Premièrement, un seul parti présent à l’assemblée a soutenu le NON, c’est le parti communiste français. Même si les électeurs de ce parti ne constituent plus aujourd’hui que 4 à 5% de l’électorat (alors qu’ils étaient 27% au début des années 1950), le PCF reste une clé de la situation, tout simplement parce que l’idée communiste est encore vivante en France.

Par sa position, par ses militants, par son appareil et par le talent de la secrétaire générale, Marie Georges Buffet, le PCF est un acteur déterminant du mouvement des collectifs anti libéraux. Il est également possible (mais c’est à ses dirigeants d’en juger) que notre mouvement soit un élément décisif de l’avenir du PCF.

Par conséquent, premier principe absolu : le candidat unitaire sera choisi avec l’accord de la direction du PCF, avec l’assentiment de Marie Georges Buffet.

Deuxième fait, notre candidat sollicitera les suffrages de dix millions de français. Ce sera donc une personnalité ayant cette surface politique là .

Des noms ont été avancés qui sont ceux de valeureux militants (ou militantes) inconnu(e)s du public. Ce manque de réalisme est inquiétant. Certes, une campagne peut faire connaître une personnalité (et on cite Besancenot, qui, parti de rien, est arrivé à 4%), mais ce serait faire le choix de s’imposer un handicap, comme d’engager un match de boxe avec un seul bras, ou une partie d’échecs en offrant une tour avant de commencer. Nous n’avons pas besoin de cela !

Seuls Marie Georges Buffet et José Bové ont l’envergure nécessaire à nos objectifs, seuls ils ont déjà fait leurs preuves.

Certes, on peut leur trouver des défauts. Bové, leader altermondialiste connu dans le monde entier ne passe pas pour avoir un caractère facile. On peut admirer qu’il ait bravé la loi en démontant des Mac Do et fauché des champs de maïs transgénique, mais on peut aussi trouver cela contestable. Bové ne laisse pas indiférent...

Marie Georges Buffet, secrétaire générale du PCF, hérite de l’expérience de ce parti, avec ses lumières et ses ombres. Elle même a l’expérience des ministères, mais aussi le poids d’une politique sociale-libérale qu’elle a acceptée à l’époque.

Avoir agi implique d’avoir pu faire des erreurs. Et avoir acquis l’expérience nécessaire pour en éviter la répétition. Rechercher un candidat "vierge" relève du fantasme.

Les interventions en faveur d’autres candidatures me paraissent inutiles et dangereuses. Elles sont parfois accompagnées d’arguments assez stupéfiants. J’ai lu dans un plaidoyer largement répandu que Yves Salesse était le candidat "qui peut le plus facilement réaliser le consensus". Est-il possible que nous en soyons là , au même point que des "courants" socialistes en train de chercher le plus petit dénominateur commun ? La personnalité qui ne trouble personne ?

Nous ne devons pas choisir le candidat qui réalise le consensus, mais choisir le meilleur candidat et réaliser autour de lui le consensus.

Il n’y a donc, à mon avis, que deux candidats sérieux, et ceux de nos amis qui se sont laissé aller à poser également leur candidature ont peut-être eu tort. Cette démarche fait diversion. Elle est démoralisante pour les militants, elle favorise de sourdes manoeuvres.

Nous devrons, je crois, choisir entre MGB et José Bové dans les collectifs.

Le principe selon lequel un représentant d’un parti ne peut pas être un candidat unitaire n’est pas correct d’une manière générale. Lorsque nous aurons construit notre organisation, si nous y parvenons, celle d’une gauche véritable, incluant le PCF et les autres composantes de notre mouvement, qu’est-ce qui empêche dans une prochaine élection que notre candidat (à telle ou telle responsabilité) soit l’un de nos représentants ?

Mais il est exact que, dans la situation actuelle, la candidature de MGB n’est peut-être pas la mieux venue.

C’est que les 3.6% de voix de son prédécesseur à l’élection de 2002 ne constitue pas une bonne base de départ. La candidature de MGB pourrait difficilement être perçue autrement que comme celle du PCF.

On peut penser que José Bové peut mieux créer la surprise. La bonne solution serait donc, à mon avis, que Marie Georges Buffet ne se présente pas et que notre candidat commun soit José Bové.

Le fait qu’un sondage, publié par l’agence Reuters le 15 septembre, paraisse indiquer que José Bové est aussi populaire que MGB parmi les sympathisants du PCF (et même un peu plus) suggère que cette perspective n’est pas absurde.

Nous devons, aussi bien à la base, dans les collectifs, qu’au sommet, je veux dire au collectif national, aborder les prochaines étapes dans un esprit de responsabilité.

Notre frêle esquif devra naviguer sur une mer pleine d’écueils, par gros temps. Le pire est à venir. Mais un mauvais choix en matière de candidat mettrait un terme à l’aventure. On ne quittera pas le port ! Notre entreprise menace trop de situations acquises. Nous n’avons pas droit à la faute.

JP Boudine, collectif des quartiers sud de Marseille

Messages

  • ..JP, je ne vois pas pourquoi notre esquif à droit également au récif cocoralien de ta présente tirade... qui sous couvert de raison ( ... ) se permettrait de nous dire quels candidats sont les "bons".

    Avec cette intervention, tu te substitues, ni plus ni moins, au choix que feront les membres des collectifs lorsqu’ils seront consultés sur le sujet.

    Que des candidatures ne te conviennent pas, force est de comprendre que tu ne fais pas exception de ce point de vue, mais il y a autre chose que l’on pourrait comprendre au travers de ton écrit, ce serait que, si le candidat finalement élu ( élu ! ) n’était pas un des deux que tu désignes ( les candidats boudine ?...) il se pourrait que ce soit toi qui n’embarque pas ! ! !

    Rassure nous et cesse stp de tenter de décider à la place de tous, nous n’en avons pas besoin.

    C.E.

    P.S. : de mon point de vue, ce sera moins le nom du ( de la ) candidat(e) qui fera la différence que l’abnégation de tous les militants à suivre un candidat qui n’était pas le "leur"...je veux dire ici, celui (celle) qu’ils auraient aimé soutenir.

    • Boudine tu commence à nous fatiguer sérieusement avec tes affirmations péremptoires qui changent même à l’intérieur du début à la fin de ton texte.

      Moi au moins je suis cohérent en posant les mêmes questions simples, depuis le début, mais bizarrement, personne ne veut donner de réponses précises à ces questions.

      Tu nous reparle encore une fois des candidatures, bien que je pense que le débat prioritaire c’est le projet et le problème des alliances, je veut te rappeler que José Bové et Olivier Besancenot se sont prononcés sans équivoques sur la volonté de ne pas être le prochain président Monarque, mais pour mettre en chantier la réforme des institutions qui redonneras le pouvoir au peuple. les candidats SOCIALISTES,UMP,UDF,FN ont au contraire siginifiés qu’ils étaient prés à assumer la responsabilité de conduire le destin de la France.

      J’aimerais être assuré que les candidats succéptible de représenter l’alternative unitaire soient aussi clairs sur ce sujet que Bové et Besancenot.

      A te lire et à lire les réponses des différent camarades qui s’expriment sur Bellaciao.

      Raymond LCR