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Fidel Castro un mythe vivant

Publie le vendredi 26 janvier 2007 par Open-Publishing
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L’une des plus grandes personnalités du XXIe siècle
• Interview de l’acteur français Pierre Richard

PAR HERNANDO CALVO OSPINA

L’ACTEUR français Pierre Richard, l’une des gloires du cinéma, a eu une conversation profonde et intéressante avec le journaliste et écrivain colombien Hernando Calvo Ospina, sur la pauvreté dans le monde, Che Guevara et Fidel Castro.

Ospina déclare que l’acteur comique, qui a fait tant rire dans ses films, est apparu, au bout de quelques minutes d’interview, comme une personne d’une grande simplicité et d’une grande humanité, qui lui a révélé être tiraillé, depuis son enfance, par une espèce d’obsession pour la justice.

« Je suis né dans un monde entouré de richesses, au milieu d’une ‘bourgeoisie aristocratique’. Je me rappelle étant enfant que je volais des pommes dans un château pour les donner aux travailleurs. Je le faisais d’une façon spontanée. Personne ne me disait si c’était bien ou mal, mais je sentais instinctivement que je devais agir ainsi car ces personnes en avaient besoin », raconte t-il.

Pour Pierre l’injustice régnante dans le monde, commise contre les peuples latino-américains et les nations pauvres par les nations puissantes, dont les Etats-Unis, transforme la planète en quelque chose d’absurde, une situation qui provoque chez lui l’indignation.

« Alors aujourd’hui, jour après jour, je suis indigné par les innombrables injustices qui règnent dans le monde. En France seulement je vois dix injustices par jour. Je vois celles qui se commettent en Amérique latine où le fossé se creuse chaque jour davantage entre les riches et les pauvres.

Les injustices commises par les Etats-Unis contre les peuples latino-américains et contre d’autres nations pauvres du monde, sont incessantes depuis plus de cent ans, et cela m’indigne terriblement. Le monde, à cause de cela, est devenu quelque chose d’absurde », indique t-il.

Il avoue se sentir un peu coupable de ne pas s’être engagé plus fermement et admet : « Lorsque je fais le bilan de ma vie je remarque que je n’ai pas défendu de grandes causes. C’est peut-être pourquoi j’ai voulu donner dans mes films une touche humaine. Bien que je dise toujours ce que je pense, je n’ai jamais été à l’avant-garde d’un combat politique, ni à la tête de manifestations pour protester. En revanche je suis toujours indigné par les injustices qui m’entourent. Et cela ne devrait pas m’arriver car j’ai assez d’argent et je suis assez connu pour fermer les yeux ».

Animé d’un sentiment de justice, Pierre Richard, avec ses yeux bleus resplendissants, qui malgré le fait d’être assis semble toujours en mouvement, indique qu’il aurait aimé être comme Che Guevara, l’un des leaders de la révolution cubaine dans les années soixante, et grâce auquel il a eu l’honneur de connaître Cuba, qui, selon lui, est une terre merveilleuse et qui n’a rien n’a voir avec la présentation faite par certains médias.

« J’aurais peut-être aimé être Che Guevara, mais je n’ai pas été Che Guevara. Et c’est grâce à lui que je suis venu à Cuba, et ce fut un pur hasard. Un jour de 1987 un ami journaliste français qui venait de visiter l’île et de rencontrer des parents et des personnes proches du Che, m’a proposé de faire un documentaire sur lui. Je n’ai pas hésité une seconde. Dès que j’ai foulé le sol cubain j’ai été surpris par l’amabilité de son peuple. Je n’avais jamais imaginé le degré de popularité de mes films sur cette terre que les médias présentaient comme remplie de dangereux communistes ».

En soulignant à quel point cela a été formidable de travailler avec les Cubains à la réalisation du documentaire sur le Che, il qualifie sa visite dans l’île antillaise comme l’une de ses plus belles expériences vécues durant sa carrière ; ce grand acteur français raconte : « les trois semaines de tournage ont été très émouvantes. Le problème s’est posé au retour car nous avions plusieurs kilomètres de pellicules, vu que quand les Cubains commençaient à parler du Che il était presque impossible de les arrêter. Ce furent des jours de grandes émotions. Je suis ensuite revenu plusieurs fois. Lors de mon dernier séjour en 2002 je suis resté presque trois mois pour tourner une version de « Robinson Crusoé ».

Visiblement ému il raconte que quelques mois après la sortie du film sur le Che, il a pu rencontrer le président de Cuba, Fidel Castro – bien que les engagements de l’un et de l’autre ont failli empêcher la rencontre –, mais celle-ci a finalement eu lieu.

« Et un jour j’ai pu rencontrer Fidel Castro. Quelques mois après le film sur le Che. Je ne me rappelle pas si c’était fin 1987 ou au début de 1988. J’étais revenu comme touriste dans ce pays qui m’avait tant surpris. On m’a dit alors que Fidel voulait me voir. J’étais d’accord, mais les jours passaient et rien n’arrivait. Juste le jour avant mon départ on m’a annoncé qu’il m’invitait à une réception. J’ai alors expliqué que je partais le lendemain, et que les vols suivants ne me permettraient pas d’arriver à temps. Avec beaucoup de tranquillité on m’a dit une phrase qui m’a paru étrange mais que j’ai acceptée ‘Restez, nous ferons quelque chose’. Et je ne sais comment, mais ils ont fait quelque chose. Lors de cette activité je me suis trouvé au milieu de 600 personnes environ, dont des chefs d’Etat. Et je sentais que je n’avais rien à leur dire. Fidel est apparu et il a commencé à nous saluer. Il s’est dirigé vers moi et ma traductrice, m’a salué, m’a parlé trois minutes et à continué à saluer d’autres personnes ».

Pierre déclare avoir exprimé à l’interprète sa joie d’avoir rencontré Fidel Castro. Il estimait cependant qu’il devait continuer ses activités, mais elle, quelque peu complice de la soirée merveilleuse qui l’attendait, lui a dit d’attendre.

« Je me suis alors adressé à mon interprète et je lui ai dit : je suis heureux de l’avoir rencontré, mais je ne pense pas que cet instant valait la peine d’avoir désorganisé tout mon voyage. On part ? et elle m’a répondu : ‘pas encore’. Une demi-heure après il n’y avait plus que 400 personnes, et j’ai dit à ma traductrice qui était la seule à parler avec moi : ‘On part ?’, et elle m’a encore répondu ‘pas encore’. Une demi-heure après il restait environ 200 personnes dans la salle : Nous partons ?. Et elle me répétait toujours ‘pas encore’. La salle était maintenant presque vide, quand elle m’a dit que nous devions passer dans une autre salle, qui était plus petite, mais où il y avait quelque 50 intellectuels latino-américains, parmi lesquels Gabriel Garcia Marquez. J’étais terrifié et muet comme une carpe, sans oser parler avec quiconque. Je voulais m’envoler de là-bas, mais la traductrice insistai : ‘pas encore’, et elle m’inventait des sujets de conversation. Nous partons ? et la même réponse. Alors qu’il ne restait plus que 15 latinos, j’ai posé la même question et elle m’a répondu la même chose. Nos étions plus que trois dans la salle. Ensuite elle et moi seulement. Après être resté longtemps au même endroit je me dirige alors vers le fond de la salle », raconte t-il.

Durant sa rencontre avec le journaliste colombien Calvo Ospina, le célèbre acteur ajoute : « Quand je l’ai vu arriver par le fonds du couloir et avancer vers moi, j’ai encore plus paniqué. Je crois que nous avons parlé environ 45 minutes. Je voulais qu’il me donne son avis sur le film sur le Che. Il n’a rien dit à ce sujet mais j’ai su ensuite qu’il l’avait vu et qu’il lui avait plu. Nous avons parlé de la nourriture cubaine et de la mer ».

Parlant de son entrevue avec le dirigeant cubain, Pierre Richard qualifie le président cubain de personnage très charismatique, d’une des personnalités les plus importantes du XXIe siècle.

Il ajoute : « À chacune de ces 45 minutes je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un personnage très charismatique. Je le regardais fasciné, car il est fascinant, très grand et très expressif dans ses gestes. Mais que l’on aime ou non Fidel Castro, celui-ci est bien un mythe. Je connais des personnes qui ont eu la même sensation devant lui, et qui me l’ont dit : je n’avais pas particulièrement de sympathie pour lui, mais après une demi-heure de conversation il m’avais retourné comme une crêpe. Fidel Castro a un charisme extraordinaire, qui fascine. C’est l’une des plus grandes personnalités du XXIe siècle. En France personne n’arrive à sa cheville, pas même Charles de Gaulle. Cet homme est un mythe vivant¼ » conclut-il. (Tiré de Telesur)

Messages

  • L’entrevue avec Nixon

    "Tous ne tombent pas sous le charme. Ou plutôt tout en le reconnaissant restent assez politique restent assez politiques pour le releguer au second plan. Tel a été le cas du vice président Nixon chargé par Eisenhower de sonder les reins et les coeurs du jeune révolutionnaire qu’il reçoit le 19 avril dans son bureau de l’aile ouest du Capitole, de 19h à 21h20 en tête à tête. A leur sortie, lesjournalistes interrogent Fidel (...) Selon des confidenhces recueillies parles envoyés spéciaux de Revolucion auprès de la délégation cubaine, Fidel a donné à Nixon, entre autres, sonopinion sur les relations avecles Etats-Unis quidoivent être "cordiales, justes et équitables" et sur la démocratie "Elle doit être plus qu’un simple mot. Il ne saura y avoir de démocratie véritable tant que la faim régnera à cepoint,qu’il y aura des hommes sans travail et que l’injustice sévira" Quant à Nixon, il affirme auxjournalistes "le désir des Etats-Unis de coopérer à la solution des actuelles difficultés économiques de Cuba... Cuba et son peuple occupent une place spéciale dans nos coeurs" (... )

    Mais nous sommes là en plain langage diplomatique, voici ce que disent réellement les deux protagonistes, commençons par ce que dit Fidel de cette conversation en 1978 dans un interviewà peter Wyden : "je lui ai dit que nous pensions adopter toutes leslois économiques et sociales indispensables pour liquider le retard et la misère régnant dans notre pays... Nixon n’a exprimé ausune sympathie à ce sujet, simplement de l’intérêt. Il se contentait d’écouter... Je n’ai pas parlé à Nixon dans les termes du marxisme,je lui ai parlé de la réalité objective de Cuba et des mesures que nous devions prendre, mais à ce qu’il semble, toute mesure sociale adaptée à notre pays coïncidait avec les conceptions qu’il se faisait du communisme. je crois que c’était quelqu’un bourré depréjugés, incapables de comprendre les problèmes d’un petit pays latino-américain pauvrez, comme Cuba, quelqu’un possédant l’orgueil et l’arrogance propres d’un pays impérial....

    Si Nixon paraît terne aux yeux de Fidel, celui-ci fait en revanche trés grosse impression sur son interlocuteur qui note sa vitalité débordante, l’intensité de sa voix, ses yeux noirs petillants, qui le trouve intelligent, fin, parfois éloquent. sa sincérité apparente semble toutefois démentiepar les réponses presque de perroquet qu’il donne aux questions sur lesquelles Nixon a discuté avec de nombreux dirigeants communistes. Au terme de l’entretien, le vice-président adresse un memorendum secret de quatre pages à Eisenhower, à Christian Herter et à Allen Dulles. il n’est pas parvenu à convaincre Castro du fait que le communisme était bien plus qu’une idée politique et économique et que ses agents étaient trés bien entraînés dans l’art de s’emparer des gouvernements en les noyautant. Il s’est montré incroyablement naïf au sujet de la menace communiste, il ne semble absolument pas redouter que le communisme puisse éventuellement s’emparer du pouvoir à Cuba... Mon impression sur lui, en tant que personne , est complexe. la seule chose dont nous pouvons être sûrs, c’est qu’il possède ces qualités indéfinissables qui, pour le mailleur ou pour le pire, font les meneurs d’hommes. Qoique nous puissions penser de lui, il sera un facteurimportant dans le développement de Cuba et, trés probablement dans les questions latino-américaines en général. il semble être sincère, et il est soit incroyablement naïf en matière de communisme, soit d’obédience communiste."(...) sortant de son bureau, Nixon sera comme il l’avoue lui-même, "le partisan le plus passionné et le plus constant de constituer et de soutenir une force militaire secrète" pour renverser Castro".

    J.F.Bonaldi L’empire US contre Cuba. tome I . L’harmattan. p.160 et 161.

    Notons que c’est cet immense personnage que les crétins des médias français s’amusent à attaquer y compris quand il se bat contre la maladie...

    Que des communistes français fassent chorus avec ces crétins prouvent jusqu’où a pu chuter le communisme français... Il serait temps de se reprendre...

    • Lamentable de rencontrer des militants et des élus ignorant TOUT,absolument TOUT de CUBA.Pitoyable de lesentedre reprendre les MENSONGES déversés par nos médias ;quant à l"HUMANITE",à part un article de temps à autre,elle ne contribue en rien à informer les camarades sur les avancees socialistes de CUBA.....Cette attitude m’a amené à faire part de ma deception mais "LE COURRIER DES LECTEURS" va la poubelle si on est trop critique :.Je sais avoir tort mais depuis j’ai demandé à ne pluS être sollicité pour les souscriptions(après 50 ans,ça fait mal) et ai décidé de ne plus acheter ce quotidien.Dommage.....MAIS JE NE POURRAI PAS FAIRE AUTREMENT QUE VOTER MGB Michel BORDE (AJACCIO)

    • j’en suis au même point, je vais voter et faire voter pour MGB mais j’ai mal au coeur de voir ce que l’humanité et les dirigeants communistes entretiennent comme mensonges et imbécilité sur Cuba...

      Ramarquez l’avantage dans l’affairez c’est que les autres sont encore pires dans ce domaine, de Sarkozy à José Bové en passant par Ségolène, Fabius et Olivier Besancenot, il n’y en a pas un pour racheter l’autre dans le genre crétins se moquant d’un homme qui les vaut des millions de fois... Donc au moins Marie georges a un petit côté honnête, limité, ignorant du vaste monde mais honnête et sincère... C’est ce que tous les gens que j’ai réussi à convaincre de voter pour elle me disent "elle est touchante ! Courageuse !" Ca vaut mieux que les outres gonflées de vent...

      Danielle Bleitrach

  • POURQUOI UN MYTHE ?

    Un mythe, çà veut dire une image déformée tantôt positive (pour ceux qui "l’"adulent") et tantôt négative (pour ceux qui l’abhorent).
    Mais Fidel, qui porte un si beau et juste prénom, est un homme, un honnête homme (au sens du Moyen Âge), un homme engagé dans son siècle, qui l’a compris mieux que beaucoup, un homme solidement engagé aux côtés de son peuple, identifié à son peuple... Cela lui donne une force qui fait hurler de rage tous ceux qui veulent réintégrer Cuba dans leur grand marché égoïste et inhumain !

    C’est cela qui fait que les peuples d’amérique latine se reconnaissent dans son exemple et sa trajectoire. C’est cette capacité de résistance obstinée, opiniâtre et superbement intelligente qui reçoit la reconnaissance de ces peuples, parce que çà leur a permis d’y appuyer la leur, de résistance.

    C’est cela que nos ennemis de classe, auxquels nous avons eu le tort de faire confiance contre nos propres intérêts, veulent à tout prix flétrir pour pouvoir violenter les peuples.
    Mais c’est cela, et les réalisations gagnées avec lui, que l’histoire retiendra.
    Adelante Fidel !

    NOSE DE CHAMPAGNE