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Forte de la victoire sur le CPE, la CGT ouvre lundi son 48e congrès à Lille
Publie le lundi 24 avril 2006 par Open-PublishingLa CGT réunit de lundi à vendredi à Lille son 48ème congrès placé sous le signe d’une volonté d’ouverture à l’international et une réforme financière contestée, au cours duquel Bernard Thibault devrait sans surprise être porté une troisième fois à la tête du syndicat.
A 47 ans, le leader de la première et plus ancienne confédération syndicale de France semble bénéficier d’un horizon dégagé à la veille d’un congrès qui s’annonçait encore délicat il y a encore quelque mois.
La victoire intersyndicale sur le CPE (contrat première embauche) a redoré le blason du secrétaire général, après le camouflet qui lui avait été infligé en février 2005 sur le référendum européen : le »parlement » (CCN) de la CGT avait rejeté à 82% la position de neutralité qu’il prônait.
Bernard Thibault estime que l’épisode du CPE a »légitimé » sa stratégie réformiste, contestée par les tenants d’un »syndicalisme de classe », après trois années marquées par une série de revers, du divorce avec la CFDT lors de la réforme des retraites à la privatisation d’EDF.
Unité syndicale, stratégie alliant propositions et contestation dans la rue, indépendance vis-à-vis du politique... le secrétaire général devrait longuement évoquer sa stratégie gagnante sur le CPE dans son discours d’ouverture lundi.
Karl Stoeckel et Bruno Julliard, présidents respectifs des syndicats lycéen UNL et étudiant UNEF, feront figure d’invités vedettes d’un congrès où tous les autres leaders syndicaux et les représentants des partis de gauche ont été conviés, comme c’est l’usage.
La maire de Lille Martine Aubry interviendra à la tribune mardi.
Le rapport d’activité — bilan de l’action de Bernard Thibault — et le document d’orientation — feuille de route pour les trois prochaines années —, seront soumis à l’approbation des 1.001 délégués mardi et jeudi.
En dépit du climat apaisé, ce 48e congrès ne devrait pas être exempt d’affrontements.
Dimanche, lors d’un débat précédant l’ouverture du congrès lillois, Bernard Thibault a défendu l’entrée de son syndicat dans une future internationale syndicale. Face à une mondialisation synonyme de »précarisation accrue de l’emploi », les syndicats doivent »reconstruire des solidarités internationales efficaces ancrées sur des exigences sociales fortes », a-t-il déclaré devant des syndicalistes du monde entier invités par la CGT.
»L’unification du syndicalisme à l’échelle mondiale est d’une absolue nécessité », a-t-il martelé.
Cette question, tout comme l’ancrage de la CGT à la Confédération européenne des syndicats (CES), contesté en interne par certains, pourrait toutefois donner lieu à de vifs échanges lors du congrès.
Un autre gros sujet de frictions, la réforme du système de répartition des cotisations des adhérents, sera débattu jeudi.
Engagée il y a sept ans, elle vise à mieux répartir les ressources de la CGT, afin de doter confédération et syndicats de base de plus de moyens pour améliorer l’implantation dans les déserts syndicaux du privé et des PME.
Mais certaines grosses fédérations (cheminots, agroalimentaire, chimie) y sont vivement opposées, craignant une diminution de leur ressources et un contrôle accru de la confédération.
N’excluant pas un scrutin serré sur cette question, Bernard Thibault a averti que son mandat »ne tenait pas à la question des cotisations ».
Seul candidat à sa succession, il devrait être réélu vendredi avec une équipe reconduite aux deux tiers, avec l’objectif de faire passer le nombre d’adhérents de 711.000 à un million.