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Français prenez garde, vous êtes cernés d’extrémistes de gauche !

Publie le vendredi 22 septembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

cf altermonde le village

Français prenez garde, vous êtes cernés d’extrémistes de gauche !

mercredi 20 septembre 2006, Sandrine

Il parait, d’après le ministre de l’intérieur, que je suis d’extrême gauche... Nous sommes donc plusieurs millions d’extrémistes en France.

Pour ma part, je suis quadragénaire et mère de famille, je travaille dans une compagnie d’assurance, je suis locataire dans le XXème arrondissement de Paris et pense faire partie de la classe moyenne : Ni riche, ni pauvre, j’ai la « chance » d’être en bonne santé, d’avoir un emploi, un logement, une famille et la nationalité française.

Mes débuts en politique, je les ai faits au sein d’une association locale de parents d’élèves. Je me souviens encore de nos grandes luttes.... Pour défendre le statut ZEP de notre groupe scolaire, en 99 ! Depuis je continue à militer pour des « causes qui me causent », qui me touchent ou touchent mes proches. Depuis un an, les familles privées de papiers sont entrées dans mon quotidien. Pourtant, les sans papiers ne sont que des clandestins qui n’ont rien à faire en France puisque l’administration leur a dit de quitter le territoire.... Alors qu’ils partent ! Les clandestins.... Masse anonyme, sans visage, sans personnalité... Quel rapport avec Jianwa, Jianqin, Délissoire, Ruoli, Dalila et tous les autres que j’ai rencontrés ? Aucun ! Eux ont un prénom, un nom, une histoire.... Pourquoi partiraient-ils ? Pour aller où ? Pour quoi ?

Vous dites qu’ils n’ont pas vocation à rester en France, monsieur Sarkozy, au nom de quoi ? Et pourquoi les français qui décident de s’installer à l’étranger auraient-ils vocation à vivre en France dès qu’un conflit éclate dans le pays où ils ont fait leur vie ? Pourquoi ?

Les Histoires, l’histoire de ces familles privées de papier, l’histoire de leur voyage, de leurs conditions de vie, de leur renoncement ont eu raison de mes convictions, et, comme beaucoup d’autres, je suis devenue marraine, j’ai aidé à constituer les dossiers, j’ai accompagné à la préfecture, j’ai tenu une permanence, le mercredi soir cet été, et des liens se sont créés et ces familles sont sorties de l’ombre et maintenant, lorsque nous nous croisons dans la rue, nous nous parlons, en bons voisins et l’obstacle de la langue s’efface, progressivement.

Mon engagement politique s’arrête aux limites de mon quartier.... Mes idées ne vont pas plus loin que le bout de mon nez et ne sont jamais gravées dans le marbre. Elles évoluent au gré de mes sentiments mais sont toujours gouvernées par le cœur, une idée un peu judéo-chrétienne bouddhiste d’extrême gauche ?

Messages

  • quadragenaire, femme, militante dans ma ville. je me suis retrouvèe, devant une telle situation.
    J’ai mis un visage sur un sans-papier. Je ne savais rien de la machine administrative, nous avons gére cette situation
    avec mon ami sans papier, allant taper à toutes les portes. Sans complexe, nous avons interpellé nos élus,
    maire, conseillé génèral régional député association nous avons constitué un comité, nous sommes allés au TA à nice.
    Mon ami sans papier a pu être régularisé.
    Aujourd’hui, je milite toujours dans ma ville, sans difficultés, non, mais nous y arrivons.
    Je pense que si j’avais connu à lépoque le site de bellacio, nous aurions eu plus de facilité, nous nous serions sentis entourés
    Mais aujourd’hui, je pense savoir assez bien me débrouiller dans ces méandres préfectoraux, et autres.
    Car il n’y a pas que la situation d’être sans papier, mais aussi tous les affres de l’incertitude, ainsi qu’une remise en question
    suis-je un être humain pour être si peu pris en considération ? mes peurs, mes angoisses, que sont-elles face à une personne
    obéissant à une circulaire. Ne suis-je qu’un numéro ? Comment prouver toutes les horreurs, dont j’ai étè la victime, quand mon pays
    se trouvent à des milliers de KM. 
    Oui tous les hommes et les femmes aspirent à vivre dans leur pays, avec leur famille, leur coutume etc...
    Mais quand la vie devient impossible, il faut partir.
    Mes grand-parents sont partis, eux aussi. aujourd’hui la cinquiéme génèration, vit dans cette ville. Nous sommes tous des français
    fier de ce pays. Alors pourquoi ne pas donner l’envie a ces familles de construire a leur tour la france de demain.
    BRIgitte B.

  • Comment cela, votre engagement s’arrête aux portes de votre quartier ?
    Pour écrire ce que vous écrivez, il faut avoir une vraie (et bonne) conscience du Monde tel qu’il est, tel que notre Humanité le construit, jour après jour, et ce n’est pas joli-joli !
    Etes-vous d’extrême-gauche ? peut-être après tout, mais ce n’est pas cela qui compte : L’important, c’est d’avoir la conscience des choses, de pouvoir réfléchir, de prendre du recul, d’avoir les quelques clés qui permettent de mieux comprendre les grands enjeux de la planète. Du local au global en sorte, du quartier à la planète.
    Celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui prennent la défense des familles sans-papiers, ont cette richesse... n’en déplaise à notre futur ex-Ministre de l’Intérieur et je l’espère futur jeune retraité de la politique...