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Frappes contre l’Iran : Israël enquête sur les fuites
par Adrien Jaulmes
Publie le samedi 5 novembre 2011 par Adrien Jaulmes - Open-Publishing1 commentaire
Les rumeurs évoquant un projet d’attaque divisent la classe politique.

Les fuites qui ont lancé le débat en Israël autour de possibles préparatifs d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes coïncident parfaitement avec le calendrier diplomatique. Un nouveau rapport de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) consacré à l’Iran doit être rendu public mardi. Il devrait contenir de nouvelles révélations sur les progrès réalisés par Téhéran dans son programme de recherche nucléaire militaire. Les services de renseignements occidentaux auraient aussi rassemblé ces derniers mois des informations alarmantes sur les avancées iraniennes dans ce domaine.
Les rumeurs d’une éventuelle action unilatérale israélienne surviennent donc à point nommé pour inciter les Occidentaux à faire preuve de fermeté à l’égard des Iraniens. Voire même pour inciter le Conseil de sécurité de l’ONU à voter de nouvelles sanctions contre l’Iran. Les bruits de préparatifs militaires israéliens n’ont pas non plus suscité de mises en garde particulières à Israël de la part des Occidentaux, et notamment des Américains. Nicolas Sarkozy, qui a réaffirmé le soutien de la France à Israël sur ce dossier, a été le seul à refuser d’envisager une attaque préventive contre l’Iran. Selon plusieurs médias israéliens, Nétanyahou et son ministre de la Défense Ehoud Barak auraient déjà décidé de recourir à l’option militaire, et chercheraient à convaincre les autres responsables israéliens.
Presque au même moment, des exercices de raids à longue distance de l’aviation israélienne ont eu lieu à la fin du mois dernier au-dessus de la Méditerranée, et Israël a procédé à des essais d’un nouveau missile balistique.
Avertissement à l’Iran, message destiné aux Occidentaux ou bien divergences d’opinion dans les sphères dirigeantes israéliennes, il reste difficile de savoir dans quelle mesure ces rumeurs sont fondées, ni si elles ont été répandues à dessein, et dans quel but.
Les discussions houleuses qui ont opposé ces derniers jours, par médias interposés, des officiels de tous bords sont typiques de la politique israélienne. Les phrases assassines et les informations judicieusement révélées aux journalistes sont une façon de porter sur la place publique des dissensions internes.
Aventure militaire
Le cabinet de Nétanyahou est resté silencieux ces derniers jours sur ce sujet. Une enquête interne aurait été confiée au Shin Beth pour découvrir les responsables de ces fuites, selon des révélations d’un journal koweïtien qui a déjà par le passé servi à relayer ce type d’informations. L’entourage de Nétanyahou soupçonnerait Meir Dagan et Yuval Diskin, les anciens chefs du Mossad et du Shin Beth, les services de renseignement extérieurs et intérieurs, tous deux opposés à une aventure militaire contre l’Iran, d’avoir fait part à la presse de discussions secrètes.
Mais il n’en reste pas moins certain que les Israéliens prennent très au sérieux la perspective de voir l’Iran se doter à terme d’une capacité nucléaire. En visite à Chypre, qui occupera en 2012 la présidence tournante de l’Union européenne, le président israélien Shimon Pérès a rappelé que la question du programme nucléaire militaire iranien ne concernait pas seulement Israël, mais le monde entier. Il a appelé les dirigeants des principales puissances à s’opposer fermement à la perspective d’un Iran nucléaire.
Messages
1. Frappes contre l’Iran : Israël enquête sur les fuites, 6 novembre 2011, 08:13
TF1 NEWS
Attaquer l’Iran, "de plus en plus vraisemblable" pour Israël
le 06 novembre 2011 à 08h08
Quelques jours avant la remise d’un rapporte de l’AIEA sur programme nucléaire de l’Iran, que les experts israéliens jugent "alarmant", le président israélien prépare sa population à cette éventualité.
Le président israélien Shimon Peres a averti samedi qu’une attaque était "de plus en plus vraisemblable" contre l’Iran. "Les services de renseignements des divers pays qui surveillent (l’Iran) s’inquiètent et pressent leurs dirigeants d’avertir que l’Iran est prêt à obtenir l’arme atomique", a affirmé Shimon Peres à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne. "Il faut se tourner vers ces pays pour qu’ils remplissent leurs engagements. Ce qui doit être fait, et il y a une longue liste d’options", a-t-il encore dit.
Shimon Peres a tenu ces propos alors que l’AIEA (l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique) doit publier le 8 novembre un rapport sur le programme nucléaire de l’Iran, que les experts israéliens jugent "alarmant". Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman a estimé que ce rapport prouvera "au-delà de tout doute" les objectifs militaires du programme nucléaire iranien. Il a émis l’espoir que l’Iran serait frappé d’une nouvelle série de sanctions internationales. Selon le quotidien israélien Haaretz, le rapport de l’AIEA aura "une influence décisive" sur le gouvernement israélien.
Israël disposerait de 200 ogives nucléaires
L’hypothèse d’une frappe préventive d’Israël contre les installations nucléaires de l’Iran a repris corps ces derniers jours, à la faveur de fuites organisées vers les médias d’un débat qui divise les membres du cabinet de Benjamin Netanyahu. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a démenti lundi des informations selon lesquelles il aurait d’ores et déjà décidé avec Netanyahu d’attaquer l’Iran. Mais, il a ensuite ajouté qu’"il peut se créer des situations au Moyen-Orient dans lesquelles Israël devra défendre ses intérêts vitaux de façon indépendante, sans avoir à s’appuyer sur d’autres forces régionales ou autres". Selon Haaretz, la majorité des 15 membres du cabinet israélien de sécurité est pour l’heure opposée à une attaque contre l’Iran. Seule cette instance peut arrêter une décision aussi grave.
Beaucoup de responsables israéliens soulignent qu’Israël n’est pas en mesure de lancer une telle opération sans la coordonner préalablement avec les Etats-Unis et sans le feu vert de ces derniers. L’opinion israélienne est divisée pratiquement à égalité entre partisans (41%) et opposants (39%) d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, selon un sondage. Israël est considéré comme une puissance atomique dans la région mais n’a jamais confirmé ou démenti disposer du feu nucléaire. Selon des sources étrangères, il disposerait d’un arsenal de 200 ogives nucléaires et des vecteurs adéquats pour les larguer.
Toujours est-il qu’Israël a procédé jeudi à un vaste exercice de défense passive simulant une attaque de missiles conventionnels et non-conventionnels dans la région de Tel Aviv, et a tiré mercredi avec succès un missile balistique doté d’un nouveau système de propulsion. Les médias israéliens ont également fait état d’un exercice mené ces derniers jours par 14 avions israéliens en Sardaigne (Italie) en coopération avec l’aviation italienne pour s’entraîner à des missions "à longue distance" nécessitant notamment des ravitaillements en vol. L’Iran a menacé de "punir" Israël en cas d’attaque contre ses installations nucléaires
http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/attaquer-l-iran-de-plus-en-plus-vraisemblable-pour-israel-6809380.html