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Gaza : l’impasse de la force

Publie le jeudi 15 janvier 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Pour le Comité de Dor HaShalom (contact@dorhashalom.org )

Gaza : l’impasse de la force

Le Soir (Bruxelles), jeudi 15 janvier 2009, 09:51

http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/carte-blanche-gaza-l-impasse-2009-01-15-681754.shtml

A nouveau résonnent au Proche-Orient le bruit des bombes et la fureur du désespoir. Avec la guerre entamée à Gaza le 27 décembre, le conflit israélo-palestinien a atteint un nouveau degré de violence et de brutalité.

Nous sommes affligés par la situation de nos proches, de nos amis, de tous ceux qui habitent Israël et vivent dans la peur des tirs de roquettes du Hamas ; et dans le même temps la vision des centaines de civils palestiniens tués au cours de cette offensive nous remplit de douleur et d’indignation.

L’urgence est bien sûr à l’arrêt des hostilités. Mais ce drame doit aussi conduire à reconnaître l’impasse dans laquelle se sont placés les acteurs du conflit.

Certes, l’Etat d’Israël a le devoir de protéger ses citoyens. Mais tout indique qu’un traitement militaire du différend qui l’oppose au peuple palestinien, approche suivie par les gouvernements israéliens successifs, ces dernières années et ces derniers jours, n’aboutit ni à la sécurité ni à la paix.

Certes, les organisations politiques palestiniennes doivent porter les revendications légitimes de leur peuple, mais les actes de violence ne font que prolonger le conflit et les souffrances de leurs concitoyens.

Quant à la communauté internationale, si elle a le devoir de porter assistance aux victimes, une approche purement humanitaire et épisodique du problème ne peut se substituer à la recherche d’une véritable solution à long terme.

Le confit israélo-palestinien est un problème politique, qui ne peut avoir de solution que politique, c’est-à-dire par la conclusion d’un accord de paix basé sur le droit international.

L’éruption de violence actuelle trouve précisément sa source dans l’épuisement de la dynamique du processus de paix : l’absence de perspective offerte par les négociations entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien a largement contribué à la victoire aux élections de janvier 2006 d’un Hamas hostile au processus de paix et coupable d’attaques criminelles sur des civils israéliens.

Il est tentant de voir dans la suite des événements un engrenage inexorable : la prise du pouvoir par le Hamas aurait forcé Israël à imposer un blocus militaire sur la bande de Gaza, le maintien de ce blocus aurait contraint le Hamas à multiplier les lancements de roquettes sur des civils israéliens et ce sont ces tirs de roquettes qui n’auraient laissé d’autre choix au gouvernement israélien que de lancer l’offensive militaire actuelle. En réalité, ce qu’indique cet enchaînement de faits, c’est que tant qu’il n’y aura pas de solution politique au conflit, la violence sera inévitable.

Si l’absence de progrès vers une solution tient en partie à la stratégie mortifère du Hamas, stratégie aussi inacceptable qu’improductive sur le plan politique, elle tient également à l’inconséquence de la politique des dirigeants israéliens.

Ils admettent le caractère inévitable d’un Etat palestinien mais encouragent l’extension des colonies en Cisjordanie, imposent un blocus sur la bande de Gaza et poursuivent la construction d’un mur qui empiète en terre palestinienne.

Ils prétendent vouloir la paix, mais excluent d’office toute négociation avec le Hamas, pourtant devenu le premier parti palestinien. Dans le même temps, ils ne font pas le moindre geste pour faire avancer les négociations avec le président Mahmoud Abbas, privant les figures modérées de toute crédibilité sur la scène politique palestinienne.

De même, ils ignorent l’initiative de paix de la Ligue arabe alors que seule l’implication des différents acteurs de la région permettrait d’asseoir la sécurité et la stabilité.

Le contraste est saisissant entre les buts déclarés de cette politique (sécurité, affaiblissement du Hamas, stabilité et paix) et ses conséquences avérées (insécurité, renforcement du Hamas, instabilité et poursuite du conflit). D’aucuns pourraient même imaginer que ces effets délétères constituent précisément les objectifs recherchés par certains dirigeants israéliens, décidés à maintenir un climat de peur et à décrédibiliser les partenaires potentiels d’une négociation, comme s’ils préféraient s’accommoder d’un conflit « gérable », qui leur permet de préserver leur emprise sur les territoires palestiniens, plutôt que de faire les concessions politiques qui permettraient à Israël d’en sortir.

La guerre actuelle reflète cet état de fait. Elle se veut une démonstration de force mais les « victoires » qu’elle offre sont infamantes et sans lendemain.

Parce que nous sommes attachés à Israël, parce que nous ne voulons plus voir les habitants de Sderot et d’ailleurs vivre et mourir sous les bombes, parce que nous ne nous résignons pas à la fatalité du sang et des larmes, nous réclamons un changement de cap.

Pour cela, il serait propice que les partis israéliens de gauche actuellement dans l’opposition sortent renforcés des prochaines élections et que les acteurs palestiniens favorables à une solution négociée regagnent une véritable crédibilité politique. Mais cela ne suffira pas : la communauté internationale doit intervenir.

Les Etats-Unis, dont la politique pourrait changer avec l’arrivée du nouveau président, et l’Union européenne, dont on ne désespère pas qu’elle fasse preuve un jour d’un peu de courage, doivent prendre leurs responsabilités. L’histoire du processus de paix a montré que la logique de la violence l’emporte lorsque les acteurs sont laissés à eux-mêmes.

Aussi, le déploiement rapide d’une force d’interposition internationale dans les territoires palestiniens s’impose. Cette intervention démontrerait par ailleurs la détermination de la communauté internationale à faire pression sur tous les acteurs du conflit pour les amener à reprendre et à conclure enfin les négociations sur le statut définitif des territoires palestiniens.

Aujourd’hui, dans un camp comme dans l’autre, ceux qui prétendent être pour la paix mais mettent des conditions ou se refusent à des négociations visant à parvenir à une solution du conflit fondée sur le droit international font preuve d’une hypocrisie criminelle : ils portent la responsabilité politique de la violence qui a cours. Ceux qui veulent un autre avenir pour les enfants d’Israël et de Palestine doivent rappeler cette évidence : seule une paix juste et durable peut offrir la sécurité.

Signataires : Julia Cincinatis, Jim Dratwa, Marc Daugherty, Pascale Falck, Melissa Frojmovics, Stephane Ginsburgh, Gérald Goldstein, Lisa Kriwin, Nicolas Kriwin, Uriel Levy, Noé Martens, Sandrine Resler, Julie Ringelheim, Michael Rusinek, Christophe Soil, Rachel Solomon, Ilan Tojerow, Jérémie Tojerow, Micha Wald, Sharon Weinblum.

L’ASBL Dor Hashalom a été créée voici sept ans pour soutenir Israël en diffusant un message de paix et non en soutenant inconditionnellement son gouvernement. www.dorhashalom.org

Messages

  • tout simplement ahurissant,c est le meme discours depuis les accords d’Oslo,alors que le probleme est tres simple a résoudre,pourquoi attendre des pressions de l’UE des USA ou d’ailleurs si l’etat d’israel veux vraiment la paix il suffit qu il se retire des terres volées et occupées par la force-et il a les moyens de se defendre et defendre ses citoyens a l interieur de ses frontieres reconnues et le monde entier lui reconnaitra ce droit d ’exister en paix.Mais le probleme c est que israel ne veux pas de la paix et le seul d entre eux qui a essayé de le faire serieusement a été froidement assassiné....tout le reste n est que pur mensonge et tromperie.ILLIES