Accueil > Ghislenghien : 37 longues minutes

Ghislenghien : 37 longues minutes

Publie le mardi 3 août 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

Des voix s’élèvent à Ath. Des vies auraient pu être sauvées : 37 minutes ont séparé l’annonce de la fuite et la fermeture de la vanne. Suffisant en théorie pour évacuer les ouvriers.

Si l’activité a repris ce lundi dans la majorité des entreprises du zoning industriel de Ghislenghien, l’enquête ouverte pour déterminer les causes de la catastrophe qui a coûté la vie à dix-sept personnes, vendredi, est loin d’être achevée. L’analyse des entailles décelées sur le tronçon de gazoduc qui a été soufflé par l’explosion pourrait se prolonger plusieurs semaines. Des devoirs sans doute utilement complétés par un document important détenu par l’intercommunale Ideta : un dossier retraçant le fil des différents chantiers intervenus sur le terrain incriminé, au cours des dernières semaines.

Un scénario semble toutefois tenir la corde : un chantier aurait pu être à la base d’une détérioration accidentelle de la canalisation. Un chantier qui serait même, selon certaines sources, antérieur aux travaux de voirie qui ont été effectués sur le site de Diamant Boart jusqu’au 16 juillet dernier. Fluxys, le gestionnaire du réseau, atteste que la conduite aurait pu tenir, jusqu’à ce vendredi maudit : peu avant le drame, la pression de service avait été exceptionnellement portée à 90 % des capacités de l’équipement, pour cause de travaux d’entretien ailleurs sur l’enchevêtrement des conduites qui jalonnent le sous-sol du royaume.

En outre, des voix s’élèvent pour déplorer le délai entre l’annonce à Fluxys de la fuite et la décision de l’entreprise de fermer la vanne en amont de Ghislenghien. Plus de trente longues minutes durant lesquelles on aurait pu sauver de nombreuses vies. D’autant que d’après un rescapé français de la tragédie de Ghislenghien, les ouvriers présents sur les lieux ont été mis au courant dès 8 h 30 de la perte de gaz. Mais aucune évacuation n’aurait été ordonnée dans l’intervalle qui a précédé l’embrasement du site. Le bilan humain de la catastrophe est, de toute manière, beaucoup trop lourd. Et la chape de tristesse qui est tombée sur cette ville du Hainaut occidental ne s’est pas évaporée. Solidaires dans la douleur, au travers du surnom de leur ville - cité des Géants -, les Athois n’usurpent pas la grandeur de leurs mascottes. Mercredi à Ath, un jour de deuil national entourera les funérailles des victimes de la tragédie du 30 juillet.

http://www.lesoir.be/rubriques/belg/page_5168_240911.shtml

Messages