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La police a compté 1.000.000 personnes dans les rues, tandis que la CGT en revendique 3 millions (700.000 à Paris).
Des flots de manifestants ont défilé mardi 28 mars un peu partout en France à l’occasion du quatrième jour de mobilisation contre le contrat première embauche (CPE) pour exiger le retrait pur et simpl du dispositif. Les dirigeants syndicaux ont tablé sur une participation en forte hausse. La CGT a revendiqué le chiffre de 3 millions de manifestants, dont 700.000 à Paris, soit près du double de la précédente mobilisation nationale du samedi 18 mars.
La police a quant à elle dénombré 1.000.000 manifestants sur toute la France. Dans de nombreuses villes, les estimations policières restaient très inférieures à celles des organisateurs. Sur le fond du dossier, la situation est restée bloquée.Les cinq confédérations syndicales ont décliné la nouvelle invitation de Dominique de Villepin à discuter du CPE mercredi sans le retrait préalable du texte."Ou le gouvernement comprend qu’il ne peut pas laisser le pays sans réponse, ou on continue", a déclaré François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, lors de la manifestation parisienne. "On ne peut pas imaginer un mouvement si fort que ça et un Premier ministre qui ne change rien
"En raison de l’actualité"
Dominique de Villepin a rejeté "l’ultimatum" de la rue et renouvelé son offre de dialogue aux partenaires sociaux pour aménager ce nouveau contrat de travail destiné aux jeunes de moins de 26 ans.Le président Jacques Chirac, pour sa part, a décidé d’annuler le déplacement qu’il devait effectuer jeudi au Havre "en raison de l’actualité", a-t-on précisé dans son entourage.A Paris, des milliers de jeunes - étudiants et surtout lycéens - ont pris la tête de la manifestation placée sous un mot d’ordre unique : "Retrait du CPE".Sous un ciel gris et par moment, la pluie, des jeunes ont défilé sur le pavé parisien, de la place d’Italie jusqu’à République, habillés de parkas constellées d’autocollants "rêve générale" et "Jeunes et jetables".
Marseille mobilise En dépit de l’imposant dispositif policier déployé, des incidents ont éclaté en début de manifestation. La vitrine d’un café a été brisée près de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.Le carré de tête a été harcelé tout au long du parcours par des bandes de jeunes gens masqués qui tentaient de passer en force, a rapporté une responsable syndicale.A Marseille, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé.Les syndicats ont estimé qu’il s’agissait "sans doute de la plus grosse manifestation de ces derniers mois".Selon les organisateurs, 250.000 personnes ont manifesté dans la cité phocéenne alors qu’elles étaient 200.000 au plus fort du conflit des retraites en 2003. L’estimation de la police était de 28.000 manifestants.Selon les syndicats, 60.000 personnes ont défilé à Grenoble, 20.000 à Toulon et 40.000 à Pau, des niveaux très supérieurs à ceux habituellement signalés dans ces villes moyennes.
Strasbourg, Toulouse, Lyon...
Strasbourg a également connu sa plus importante manifestation depuis le début du mouvement anti-CPE avec près de 9.000 personnes qui ont défilé dans le centre-ville, selon les estimations de la police.Elle était également plus animée que les précédentes, les manifestants n’hésitant plus à suppléer les sonos syndicales pour entonner "Retrait du CPE" ou "Villepin démission".A Toulouse, les manifestants étaient 35.000, selon la police, 55.000 selon les organisateurs. A Lyon, le défilé rassemblait de 20.000 à 35.000 personnes selon les sources.La mobilisation était également notable en Normandie où plus de 50.000 manifestants ont défilé contre le CPE dans les trois principales villes, Rouen et Le Havre (Seine-Maritime) et Caen (Calvados), selon des comptages effectués par la police.Selon les syndicats, il s’agissait de la plus forte mobilisation de ces dernières années dans la région.
Grèves suivies
Sur le front des grèves, le mouvement a été suivi à l’Education nationale à un niveau comparable à celui du 10 mars 2005, au plus fort du mouvement sur le pouvoir d’achat.Sans surprise, les transports ont été parmi les plus affectés par l’appel à la grève interprofessionnelle lancée par l’ensemble des organisations syndicales. La banlieue parisienne et les dessertes régionales ont été les plus perturbées. La SNCF et la RATP ont cependant signalé des conditions de trafic conformes et parfois supérieures à leurs prévisions.Dans les aéroports, environ un tiers des vols ont été annulés, selon la direction de l’aviation civile.
Messages
1. > Gigantesque mobilisation, 28 mars 2006, 22:04
montpellier 50000
eric
1. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 00:15
Vitry-le-François 500 !
NOSE
2. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 00:16
Et ne soyez pas méprisants, siouplaît !
Sans nos 500 (et des bons, des très bons), vous n’atteindriez pas 3 millions ce soir !
NOSE
3. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 08:08
PAU : 40 000, CE CHIFFRE N’A JAMAIS ÉTÉ ATTEINT, MÊME EN 1995, mais il faudra faire mieux en ce qui concerne les grèves ; si elle ne se proclame pas, LA GREVE GENERALE se profile peu à peu. Notre Peuple ne se sent désormais plus représenté tant au niveau du Pouvoir politique que médiatique. La propagande du mensonge libéral continue en lieu et place de l’information et finalement, cela nous renforce et dans la réalité que nous vivons et dans nos propositions de changement. Continuez, gens de pouvoir, à nous traiter de "rigides", de "figés", "arqueboutés sur nos acquis" (lesquels ?) Continuez, journalistes complaisants et corrompus à étouffer ou à noyer la parole des "anonymes", dans le flot des leçons données à longueurs de colonnes et d’émissions, des oracles délivrés par vos grands-prêtres spécialistes économistes et sociologues, professeurs d’université toujours prêts à se vendre, en insultant leurs propres étudiants (émission de télé "c dans l’air" d’hier sur france 5) Continuez à nous mépriser en vous bouchant les yeux , les oreilles et le nez, ça nous renforce en légitimant chaque jour notre révolte et les désagréments qui vous guettent : vous allez enfin connaître pour vous-même la précarité que vous prêchez pour nous à longueur de journée. JdesP
2. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 08:52
"WE SHALL NEVER SURRENDER". Cette banderole qui bat le pavé parisien depuis au moins le 7 mars (et qui illustre cet article) était la devise de Churchill face à l’Allemangne nazie : "nous ne capitulerons jamais". Je crois que ces auteurs avaient intuitivement parfaitement compris la situation. A la blitzkrieg du 49.3, du bombardment médiatique et des provocations policières, il a fallu répondre par l’opiniatreté, le courage, le sang (nos amis grièvement blessés) et les larmes... Il nous faut continuer jusqu’au bout , jusqu’à la victoire : "WE SHALL NEVER SURRENDER"
1. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 10:02
"WE SHALL NEVER SURRENDER" C’est marrant, ce slogan a été repris par pas mal de journaux internationaux (Guardian, El Pais). Dans les forums de certains de ses journaux, on peut lire, que pas mal de revendications des Anti-CPE sont portées en Anglais : « la langue de l’entreprise » pour reprendre l’expression de l’ancien président du MEDEF actuel patron des patrons Européens Ernest-Antoine Seillière au dernier Conseil Européen.
2. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 10:39
C’est aussi la langue dans laquelle les manifestants du monde entier (palestiniens par exemple : "all ways leed to Jerusalem", au moment de l’évacuation de Beyrouth en 1982) s’expriment pour se faire entendre dans le monde entier. Nous emmerdons le Baron et Chirac. Et s’il faut causer anglais pour se faire entendre, et bien nous causerons anglais. Nous attendons d’illeurs que les étudiants de l’Europe, de l’Afrique, l’Amérique... rejoignent le mouvement anti-précarité. (je trouve le message précédent insinuant et pour tout dire "fielleux")
3. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 10:58
NEVER SURRENDER !
C’est aussi ce que dit le poète communiste turc Nâzim HIKMET :
"... être captif,
Là n’est pas la question,
La question est de
Ne pas se rendre" !
Et nous ne nous rendrons pas !!!
Ni CPE, ni CNE ! À bas l’UMP et ce gouvernement inique (tout le monde) !
NOSE
4. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 13:30
L’utilisation de l’Anglais n’est jamais neutre ! Chaque langue véhicule une culture et possède une épaisseur « historique ». Exemple : Avant la création de l’état d’Israël, la Palestine était sous mandat Britannique. Il est donc logique que les revendications destinées à l’extérieur se fassent en Anglais ! Sinon le plus important reste de se faire comprendre par tout le monde et la phrase « Nous ne rendrons jamais » aurait eu le mérite d’être comprise par un plus grand nombre de personnes. « The yes needs the no, to win agains the no »
5. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 14:14
Au Liban, qui a été sous mandat français, comme la Palestine sous la tutelle britannique, les pancartes de manif aujourd’hui sont aussi en anglais. De même en Algérie, il y a des pancartes en français et en anglais. Cette dernière est devenue la "lingua franca" de notre époque. C’est ainsi, et cela s’explique aisément par la domination économique des USA. Pourquoi se priver de s’adresser dans un idiome compréhensible par le plus grand nombre à l’échelle mondiale ? De plus je trouve toujours un peu suspect les adeptes de la "francophonie". On trouve vraiment trop de gens de mauvaises fréquentations dans ces parages.
Enfin le "nous ne nous rendrons jamais" ne sonne pas du tout de la même façon en français ! Cela renverrait plutôt à "la garde meurt mais ne se rend pas", dont on sait dans quelle piteuse débandade cà s’était terminé à Waterloo. Alors que le mot de ce vieil ivrogne et vieil crapule de Churchill, sonne tout autrement par sa référence historique : oui en 1940, l’Allemangne nazie était terriblement menaçante, et l’Angleterre bien isolée. Il y avait de puissant courant capitulationniste en GB (Chamberlain, l’entourage de la famille royal, un puissant courant pro-nazi...), favorable à une paix séparée (et que Hitler se retourne contre l’URSS). "Nous ne capitulerons jamais", en anglais dans le texte, pose, toute proportion gardée, un parallèle métaphorique. Oui le mouvement social anti-libéral en France a pris plusieurs raclées ces dernières années. Oui il est hélas bien isolé dans une Europe qui subit les tsunamis néo-libéraux. Mais si nous ne nous rendons pas, alors, la situation à terme pourra se retourner... C’est cela le message, et il n’y a qu’en anglais, qu’il peut ainsi être connoté ! Chaque langue a en effet son "épaisseur historique". et à cette dernière que se réfère : "WE SHALL NEVER SURRENDER".
6. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 14:41
Parmi les adeptes de la francophonie, il y aussi des gens qui sont profondément de gauche et qui sans être nationalistes pensent qu’une langue qui ne véhicule plus d’idées, n’as pas d’avenir.
7. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 18:17
Franchement, à force de parler anglais, on finit par avaler la sous culture qui soutent l’imposition forcée et commerciale de leur langue : macDo, rap à 2 balles et casquette à l’envers en se prenant pour un newyorkais. Je ne parle même pas dans les boites capitalistes où on ne comprend même plus le discours des dirigeants qui emploient un mot sur 2 en anglais.
Et les gars, Vous savez donc pas qu’on peut lutter dans sa langue sans être un nationaliste ? "Tous debouts" ca me parle mieux que "Never surrender". Les peuples en lutte qui emploient la langue des autres, c’est pas des résistants, c’est des colonisés.
8. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 19:03
Ouais… mais encore, il faudrait bien la connaître, sa langue… A ma connaissance, « debout » est un adverbe, et par conséquent invariable, pas de pluriel donc !
Enfin, « We shall never surrender » est très bien, c’est le message immédiat que cette phrase véhicule qui compte, et celui-ci « fits in » (hehe) parfaitement notre mouvement.
Hasta la victoria siempre (l’espagnol ça te va je suppose, langue de longue tradition révolutionnaire…)
Un linguiste ;-)
9. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 19:29
Tape "tous debouts" dans Google et ca te renvoie vers des tas de pages anti-CPE. Donc avant d’aller bloquer les facs, faut retourner en classe ?
Mieux vaut faire des fautes dans sa langue debout, que de croire que c’est révolutionnaire d’employer la langue des idées qui nous imposent le CPE (logique libérale fortement dispensée par les donneurs de pensée anglo-saxons).
Pas besoin d’avoir des slogans en anglais pour que le monde entier comprenne ce qui se passe en France. Si demain, faut que j’aille manifester derrière un slogan en anglais ’parce que ca passe mieux dans le monde" alors je rentrerais chez moi jardiner mon potager en français. La mondialisation ne connait qu’une langue, la langue des affaires. La langue des révoltes ne doit pas être l’anglais. Révolte basque en basque, révolte bretonne en breton, révolte corse en corse, révolte québécoise en québécois et révolte française dans la langue des affaires ? Y’a pas un léger problème ?
10. > Gigantesque mobilisation, 29 mars 2006, 22:20
« alors je rentrerais chez moi jardiner mon potager en français »
Dans ce cas, n’oubliez pas de parler anglais à vos patates, car ça les fait pousser plus vite.
Si vous perdez vos cheveux, l’anglais est aussi très efficace pour les faire repousser.
L’anglais, c’est magique.
Torsade de Pointes
11. > Gigantesque mobilisation, 30 mars 2006, 07:04
Ah que j’aime bien aller dans les pays qui défendent leur langue (Pays basque ou Québéc). Ca fait plaisir à voir des gens qui ne veulent pas parler la langue des dominateurs alors que dans le reste du monde, on laisse l’anglais s’insérer partout et qu"on trouve même cela bien.
L’anglais serait-il la novlangue ?
12. > Gigantesque mobilisation, 30 mars 2006, 10:38
Les slogans en Anglais pour les manifs sont incompréhensibles pour une majorité de personnes ! Prendre une référence historique Anglo-Saxonne qu’une minorité de gens connaissent (en prétendant que celle-ci possède un caractère universel) est une choix qui relève plus du snobisme publicitaire petit bourgeois que de la volonté de se faire comprendre par TOUS. Demandez autour de vous ce que les gens comprennent quand ils lissent le slogan "WE SHALL NEVER SURRENDER". J’ai demandé à un vieux syndicaliste et il pensait qu’il s’agissait du logo d’une pub TV ! Choisir l’Anglais pour manifester en prétendant que cette langue est aujourd’hui universelle est vraiment une soumission idéologique servile ! Voici une petite citation de Pierre Bourdieu dans un article sur l’imposition du modèle américain et ses effets : « L’économie (que le discours néo-libéral constitue en modèle) doit un certain nombre de caractéristiques, prétendument universelles, au fait qu’elle est immergée, dans une société particulière (les sociétés anglo-saxonnes), c’est-à-dire enracinée dans un système de croyances et de valeurs et une vision morale du monde ».... RESISTANCE DANS TOUTES LES LANGUES !
13. > Gigantesque mobilisation, 30 mars 2006, 11:11
ARRETEZ !!!
Arrêtez les manifestations franchouillardes ! Comme si on n’était pas des citoyens du Monde !
Toutes les langues véhiculent des cultures, et en fin de compte la culture...
Dans tous les langues apparaissent les êtres humains qui souffrent et qui espèrent en un Monde meilleur.
En 1968 Joan BAEZ chantait déjà, et on reprenait en coeur, "we shall overcome"... alors gardez vos forces pour les combats utiles !
Tous ensemble, tous jusqu’à la victoire finale contre le CPE, ses frères et ses parents putassiers !
NOSE
14. > Gigantesque mobilisation, 30 mars 2006, 11:37
"Si nous vivons c’est pour marcher sur la tête des rois". En voilà de la culture mac do ! C’est du Shakespeare. Je suis atterré par le chauvinisme qui se dégage de cet anti-britannisme primaire, digne de l’époque de Vichy ("L’Angleterre comme Carthage doit être détruite" disait la radio vichyste, à l’époque de vos parents et grand-parents. Tout ne s’est pas perdu de cette immonde propagande).
WE SHALL NEVER SURRENDER, ONE MORE TIME !
15. > Gigantesque mobilisation, 30 mars 2006, 11:59
Et vive le nationalisme ethno-linguistique , pendant que vous y êtes !
16. > Gigantesque manipulation linguistique, 30 mars 2006, 20:56
Il y a bien plus con que de parler l’Anglais, c’est de parler les "langues" régionales, Breton, Basque, Occitan, Corse..., qui ne sont que des dialectes qui n’ont jamais connu l’écrit et ont été réinventés presque de toutes pièces par des frustrés faisant preuve d’un sentiment d’infériorité par rapport aux personnes cultivées pratiquant la langue dominante.
(Je sais que certains vont gueuler, mais la Vérité est toujours bonne à dire !)
17. > Gigantesque mobilisation, 31 mars 2006, 21:37
En ce qui me concerne, l’usage de l’anglais est rédhibitoire. Vous avez dit Vichy ? Parler l’anglais aujourd’hui, c’est comme parler allemand pendant l’occupation. Pour une fois, Seillère disait vrai, quand il affirmait que l’anglais est « la langue des affaires ». J’éprouve chaque jour, à mon travail, à quel point cette langue-là est utilisée comme langue de domination, d’outil de pouvoir aux mains de prédateurs apatrides. Il m’est donc difficile de considérer l’anglais autrement que comme une agression, en particulier quand il est utilisé intempestivement, comme c’est le cas ici, et en dehors de toute nécessité. Alors, si les slogans du mouvement anti-CPE « sont portés en anglais », moi, je me désolidarise aussi sec. Certaines choses ne sont pas compatibles entre elles.
Bien sûr, l’insulte « franchouillard » ne pouvait pas manquer à l’appel, insulte d’autant plus stupide et vulgaire qu’elle est prévisible. En France, on passe pour quelqu’un d’autant plus éclairé qu’on parvient à blesser efficacement ses compatriotes, plus particulièrement les plus humbles d’entre eux, dans leur sentiment d’appartenance nationale. Ne pouvait pas manquer non plus : l’accusation d’appartenir à l’extrême droite. A-t-on, ici, entendu parler de l’affaire GEMS ? Ou des syndicats de la firme AXA, protestant contre l’abus qui était fait de l’anglais dans leur entreprise, où il était utilisé ni plus ni moins que comme moyen d’oppression, où il constituait un véritable enjeu de pouvoir ?
Le problème est que la gauchisterie soixante-huitarde vieillissante n’est pas capable de penser la nation, spécialement la nation française (je vous entends ricaner) autrement qu’en termes négatifs. Le travailleur n’est pas qu’une machine à consommer (ingestion-digestion-défécation), préoccupé seulement de son pouvoir d’achat. Je veux croire que les biens immatériels doivent bien l’intéresser un peu également — dites-moi si je me trompe ! L’identité nationale, la culture du pays, est un de ces biens immatériels, qui donnent de la substance à sa vie, et concourt à fonder sa dignité (voyez : je vous donne une deuxième occasion de ricaner). Donc continuez à blesser les gens dans leurs sentiments profonds, rajoutez-en d’un air goguenard (« one more time »), et soyez étonnés ensuite que les voix des travailleurs fichent le camp vers De Villiers.
Je précise une chose : je ne suis pas Français ; j’ai, en quelque sorte, deux langues maternelles (français et néerlandais), ma mère est allemande, et je lis couramment cinq langues. Alors, pour me donner des leçons d’internationalisme, il faudra vous lever plus tôt.
Torsade de Pointes,
Antwerpen.