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Globalisation : le pire est à venir.

Publie le dimanche 29 juin 2008 par Open-Publishing
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Patrick Artus et Marie-Paule Virard ont publié en mai 2008 « Globalisation : le pire est à venir » aux éditions La Découverte. Je recopie la page 15 :

« Comment être optimiste lorsqu’on observe l’impuissance des Etats-nations, voire des ensembles régionaux comme l’Europe, et l’inadaptation des grandes organisations internationales ? Certes, les autorités de régulation (notamment la Réserve fédérale américaine, la FED, banque centrale américaine) ont tout fait pour que la crise des subprimes soit surmontée et pour que la crise du système financier international soit évitée. Mais cette crise n’était sans doute que le signe avant-coureur de ce que nous réserve l’avenir si nous persistons collectivement dans la voie actuelle.

Or, que voyons-nous depuis que cette nouvelle alerte – d’une gravité inédite puisque pour la première fois, elle est partie du cœur même du système – s’est déclenchée, sinon la poursuite des mêmes errements que ceux qui ont servi de détonateur à la crise de 2007-2008 ?

Déjà, la fuite en avant a repris, attisée par la course au rendement. Une autre bulle s’est formée sur les matières premières, expression même de la stupidité d’une spéculation qui n’hésite pas à s’enrichir sur le prix du riz, du blé, et sur la ruine des plus pauvres, tandis que les autorités monétaires semblent se résigner à réguler les cycles économiques par la liquidité, c’est-à-dire par les bulles, quel qu’en soit le prix pour les acteurs de l’économie réelle. La banque centrale américaine sauve les banques, mais elle se moque d’inonder le monde de liquidités.

Le gaspillage des ressources rares se poursuit comme si de rien n’était, aiguillonné par les exigences d’une croissance de plus en plus insoutenable. Les capitalismes s’opposent dans un affrontement des valeurs qui ne dit pas son nom. C’est dire si la bataille pour un monde global stable, pacifique et démocratique est loin d’être gagnée.

Il faut le redire une dernière fois : il ne s’agit pas ici d’endosser et d’argumenter un quelconque plaidoyer anti-globalisation. Mais de montrer que celle-ci nous conduit droit dans le mur si, au nom de l’efficacité, l’équité est finalement sacrifiée parce que nos dirigeants politiques renonceront à se donner les moyens d’assumer leurs responsabilités et de réguler collectivement le système. »

Messages

  • Pour compléter votre appréciation sur le livre de M Artus , vous auriez pu copier les pages 125 à 130 dans lesquelles il dit son admiration pour l’Allemagne qui a su bloquer les salaires ouvriers pendant 10 ans pour pouvoir afficher des excédents commerciaux records..alors que nous , nous créeions des emplois de service et donnions des augmentations ( faibles) de pouvoir d’achat .
    Et vous pourriez citer son article paru dans "Challenges" de MAI 2007 ,, dans lequel il prédisait un formidable potentiel de développement aux Bourses mondiales avec un CAC à 7000pts à la fin 2008 , puisque l’inflation était définitivement jugulée !
    Vive les prédictions des économistes !