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Grenoble 3 : Seconde occupation de fac, seconde expulsion par CRS et BAC
Publie le vendredi 16 novembre 2007 par Open-PublishingJeudi 15 novembre, après une journée de blocage des trois universités qui avait commencé bien tôt (autour de 6 heures du matin), entre 130 et 150 personnes ont tenté de se réunir en comité de grève en fin d’après-midi, dans une petite salle de l’Agora... Mais serrés comme des sardines, on a vite décidé de prendre un amphi.
La situation étant de toute manière relativement insultante pour tous les étudiants en lutte : mardi, après avoir voté en AG à plusieurs centaines l’occupation de la fac, on s’en fait expulser quelques heures après le début de l’occupation, à Stendhal / Grenoble 3.
Ont suivi des promesses de nous laisser les petites salles de l’Agora plus un amphi. On a eu difficilement quelques salles de l’Agora... et l’amphi ? Non non, pas d’amphi.
Alors jeudi soir, ça devenait plus que logique d’occuper un amphi, ne serait-ce que pour tenir un comité de grève dans des conditions correctes. Nous sommes donc allés sur Grenoble 1, seule fac non "administrativement" fermée à ce moment-là, et nous sommes emparés d’un bout du DSU, après avoir soigneusement choisi l’endroit (pas de matos précieux ou dangereux, etc.). Installés en amphi à environ 120 de 18h45 à 22h, nous avons pu tenir le comité de grève dans de meilleures conditions. Mais vers 22h, justement, le président de l’université de Grenoble 1 est arrivé, accompagné du directeur du DSU. Il nous a demandé avec un grand sourire de quitter les lieux. Pourquoi ? "Raisons de sécurité", bien sûr. Hé oui.
C’est amusant pendant un temps d’être pris pour des enfants de trois ans qui marchent dans un équilibre incertain au bord d’une falaise, mais au bout d’un moment, c’est lassant.
Là encore, nous avons décidé de rester. En toute logique.
Mais chacun sa logique... Donc le président de Grenoble 1, avec son grand sourire, a fait recours aux forces de l’ordre. Des étudiants lui ont répondu que "pour des raisons de sécurité, ce serait mieux qu’il ne fasse pas venir les flics". Ce qui a rendu hilare l’ensemble des étudiants présents, mais pas le pourtant souriant président.
Les flics sont donc arrivés, d’abord avec une brigade de femmes-flics (on s’est cru un instant sous un gouvernement féministe-républicain style Fadela Amara présidente), puis comme ça ne suffisait pas, sont arrivés les CRS casque-bouclier-matraque et tout ce qu’il faut. Quelques coups de matraques partent, pour la forme, dans les escaliers, ça fait mieux pour les photos dans le Dauphiné Libéré, après.
En bas, des tas d’autres flics attendent, notamment la BAC, bien sûr. Des slogans moqueurs ou ironiques sont lancés par les étudiants expulsés. Le face à face est amusant, mais encore une fois, il ne fait pas rire tout le monde : les CRS chargent sur quelques mètres, attrapent un étudiant par les cheveux et l’embarquent, complètement arbitrairement.
Le rassemblement se rapproche des véhicules où l’étudiant est détenu. La tension est palpable mais ça ne dégénère pas. Plus tard, on apprend que l’étudiant interpellé est relaché aux bords de l’Isère... Ha, les vieilles techniques d’intimidation policière !
Ce soir, la fatigue se fait sentir. L’Etat continue de montrer sa face répressive et semble l’assumer. Ce qui ne semble pas déranger les présidents d’université. Y’a pas de raison, vous me direz, eux ils sont bien en place, ils s’en foutent de toutes ces histoires.
Pourtant, on sait que partout en France la mobilisation augmente. Alors on reste optimistes et on sera là vendredi pour bloquer et les jours suivants pour mener des actions, continuer à mener nos luttes et à les faire connaître !