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Grève à l’hôpital américain de Paris

Publie le vendredi 17 février 2006 par Open-Publishing

de Anne-Sophie Stamane

Santé . Les soignants sont mobilisés pour réduire le temps de travail de nuit. Ils rencontraient hier leur direction.

Les personnels de nuit du prestigieux hôpital américain (American Hospital of Paris), situé à Neuilly (Hauts-de-Seine), ont enfin eu des nouvelles de leur direction. Après quatre nuits d’arrêt de travail total, leurs représentants avaient rendez-vous avec elle, hier soir, une heure et quart avant l’horaire habituel du service. À l’issue de la réunion, et comme chaque jour, les grévistes - infirmiers, brancardiers, laborantins, aides-soignants - devaient se prononcer sur une éventuelle reprise.

Le mouvement a couvé tout le mois de janvier, avant de se déclencher vendredi dernier. 68 des 73 soignants de nuit se sont soudainement mis en grève illimitée, en dehors de tout mot d’ordre syndical. Et pour cause : ils dénoncent un accord sur le temps de travail signé en décembre 2005 par trois des quatre syndicats en place. « Cet avenant ignore la situation des personnels de nuit », souligne une salariée de l’hôpital, en blouse blanche. « Nous travaillons actuellement 35 heures par semaine, nous réclamons de passer à 32 h 30. C’est la durée du travail de nuit en vigueur dans les hôpitaux publics et dans la plupart des cliniques », détaille un de ses collègues. Les grévistes considèrent que cet hôpital privé à but non lucratif qui a réalisé 72 millions d’euros de bénéfices en 2004 peut faire l’effort. « D’autant que pour fêter le centenaire, créer un nouveau logo, il y a de l’argent », note l’un d’eux. Autres revendications : le respect des règles de récupération des jours fériés et des garanties liées à la pénibilité du travail de nuit.

À l’entrée de l’établissement, qui compte un peu moins de 200 lits, les soignants mobilisés ont installé un piquet de grève. D’abord la nuit. Puis le jour. Les banderoles et la bâche qui leur sert d’abri donnent une allure inédite à l’avenue bordée de demeures et immeubles planqués derrière de hautes grilles. C’est la première fois que la grève est effective. Et les personnels ne peuvent être réquisitionnés : l’hôpital américain ne fait pas partie de ces établissements privés participant au service public. À l’intérieur, la direction demande aux cadres de jour d’assurer le service de nuit, et complète avec des intérimaires. La permanence médico-chirurgicale est fermée et les admissions sont bloquées.

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