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Guadeloupe : LA THESE DE LA BAVURE POLICIERE RELANCEE

Publie le mercredi 25 février 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

de Frédéric Gircour

Dans un précédent article, je rapportais un témoignage faisant état d’une fusillade entre jeunes de la cité Henri IV et policiers avant l’arrivée de Jacques Bino dans le quartier. Je rappelais que le procureur de la République, M. Prêtre, avait affirmé que la balle ayant été à l’origine de la mort de Jacques Bino était de type brenneck, des munitions utilisées pour la chasse au sanglier.

Je m’étonnais qu’on puisse se procurer ce type de balle en Guadeloupe où il n’existe aucun gros gibier mais, naïvement, j’ajoutais que cette information semblait de nature à innocenter la police, puisqu’on l’imagine mal avoir recours à ce type de calibre. Un lecteur attentif de Chien Créole vient de me faire parvenir le lien d’un article paru le 24 août 1995 dans l’express, pas franchement une feuille subversive comme le souligne mon informateur.

L’article relate une bavure policière ayant entraîné la mort d’un petit Bosniaque de 8 ans dans le massif du Mercantour :

http://www.lexpress.fr/informations...

Interrogé sur le fait que le sous-brigadier responsable de la bavure avait fait usage d’un fusil à pompe, un de ses collègues répondait :
"C’est tout à fait réglementaire. Il y a quatre ou cinq ans, pour les contrôles routiers, le fusil à pompe a remplacé le MAT 49, tombé en désuétude. Il s’agit d’une arme de défense collective. Quant aux cartouches, la première est toujours en caoutchouc, les suivantes sont des Brenneck(...)"

Cet article date de 1995, il faut à présent savoir si cet usage s’est poursuivi officiellement, ou non.
Plus que jamais, la nécessité d’une enquête sérieuse pour faire toute la lumière sur la mort de Jacques semble impérieuse.
Chacun doit garder son sang-froid afin qu’elle puisse se réaliser dans la sérénité si on veut que la vérité se fasse.

La seule chose que nous disons est que le doute est permis, qu’une enquête doit avoir lieu, mais Chien Créole se sent un peu seul pour réclamer qu’une commission internationale des Droits Humains accompagne cette enquête et en garantisse l’impartialité.

C’est à mon avis là que doivent porter les efforts de tous ceux qui veulent que justice soit rendue.

http://chien-creole.blogspot.com/20...

Messages

  • était de type brenneck

    si les images montrées a la tv de ce drame sont exactes, effectivement ils s’agit bien de brenneck ,impact identifiable sans equivoque.
    reste donc a determiner si ce type de munition est aisée a se procurer en guadeloupe...pour le reste vigilance et enquete a suivre...

    Makhno

  • Fine mouche Chien Créole et autres intervenants ! Vous allez voir qu’on fait mieux que la police pour élucider les affaires criminelles ! Trop fort ! Sincèrement, vous m’épatez !

  • En même temps personne n’est dupe. Comme par hasard, le tué n’est pas un petit jeune sans histoire, un passant qui passait, c’est étrangement un syndicaliste connu et reconnu.
    D’un point de vue statistique, uniquement, c’est louche, par rapport au nombre d’habitant de la Guadeloupe.

    Cet assassinat semble prendre la forme d’un message d’avertissement au LKP en réponse aux barrages et leur prise de pouvoir face à l’administration "traditionnelle".

    Les barbouzes ont encore remis ça... Les mêmes qui ont posé les explosifs au printemps et dont l’enquête, comme c’est étonnant, n’a pas avancé d’un iota.

    • Justement, frapper un syndicaliste, comme de par hasard, c’est en fait hautement symbolique parce qu’il représente non pas un seul homme, lui, mais une multitude d’adhérents. Au travers de ce syndicaliste, c’est la parole assassinée des travailleurs qui a été visée. C’est une menace.

      Ce drame est loin d’être anodin. Et ce qui me surprend encore plus, c’est le peu de cas qui en a été fait dans les médias et le si faible écho au niveau de l’Etat. Et aussi comment cette affaire a été détournée, en portant l’accusation sur des jeunes de quartier. Ni vu ni connu, ça passe comme une lettre à la poste. C’est pourtant énorme et gravissime. C’est justement l’étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres !

    • Et le projectile de la munition "Brenneck", dite "balle à ailettes", a une particularité essentielle par rapport à la munitin de 9mm Parabellum de la "MAT 49" : C’est qu’ele est tirée dans un canon lisse et donc qu’on ne peut pas identifier le projectile par rapport aux rayures laissées par le canon de l’arme. Lesquelles rayures sont uniques pour chaque exemplaire d’arme.

      D’où anonymat total pour l’assassin... Ou le représentant de l’"ordre" si c’est lui qui a tiré. Ou le "barbouze" de service.

      Pratique... Non ?

      G.L.