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H&M : évacuation des grévistes qui bloquaient l’entrepôt du Bourget

Publie le mercredi 29 décembre 2004 par Open-Publishing
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La police a délogé mardi au Bourget, à quelques jours du début des soldes d’hiver, les grévistes H&M qui bloquaient depuis trois semaines l’unique entrepôt français du groupe de confection suédois, notamment pour réclamer une revalorisation des salaires.

"Honte à vous ! Notre direction nous paye 800 euros par mois et nous envoie la police plutôt que négocier" : peu après 11H30 mardi, l’"expulsion" vient d’avoir lieu, une gréviste crie sa colère et sa frustration tandis qu’une poignée d’autres scandent "Tous ensemble, tous ensemble !".

Les salariés d’H&M bloquaient depuis le 13 décembre l’entrepôt d’approvisionnement des 63 magasins français du groupe, pour obtenir la réouverture de négociations avec la direction sur des revalorisations de salaires et le rétablissement d’une prime d’intéressement.

Ils sont une trentaine à tenter de résister aux force de l’ordre, mardi devant la grille. En face, derrière un cordon de police, les camions du groupe d’habillement prêts à partir font ronfler leur moteur en attendant le signal.

Juste après l’intervention, qui a donné lieu à une bousculade d’environ cinq minutes sans faire de blessés, les poids-lourds sortent de l’entrepôt libéré pour aller livrer les magasins de la marque, à quelques jours des soldes de janvier.

"L’intervention a eu lieu pour permettre les soldes !", ironise Jean-Jacques Karman (PCF), vice-président du conseil général de Seine-Saint-Denis, en écharpe tricolore, venu soutenir les grévistes.

Avant d’intervenir, la police avait demandé sans succès aux grévistes de libérer d’eux-mêmes l’accès aux lieux.

"Ce n’est pas fini. On ne peut pas laisser l’employeur agir en toute liberté. Il faut que les négociations commencent dès à présent", prévient Bébé Luckembo-Cyprien, porte-parole du mouvement et délégué Force Ouvrière.

"H&M donne des centaines de millions d’euros à Lagerfeld et on n’arrive pas à boucler nos fins de mois, il y a vraiment un retour en arrière", s’indigne Fofana, gestionnaire des stocks dans l’entrepôt et qui gagne 870 euros net par mois.

"On ne demande pas une augmentation des salaires, mais le rattrapage du pouvoir d’achat que nous avons perdu !", ajoute-t-il, désemparé.

Une indignation relayée par des représentants politiques arrivés sur place, dont Olivier Besancenot (LCR), qui se dit "révolté" : "Il y a deux poids deux mesures, on n’a jamais vu la justice s’en prendre aux patrons voyous qui délocalisent".

L’évacuation des grévistes a également suscité la colère du PCF, qui par la voix de Marie-George Buffet, l’a qualifiée de "réponse insupportable" à de "justes revendications". Le PS a "exigé" l’ouverture de négociations entre syndicats et direction, de même que la CGT.

De son côté, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a estimé "nécessaire que les pouvoirs publics, qui ont donné satisfaction à la direction d’H&M" en expulsant les grévistes, "exigent publiquement une ouverture immédiate des négociations".

Le groupe H&M emploie près de 300 personnes sur le site du Bourget, et près de 3.000 en France.

 http://www.lexpress.fr/info/infojou...

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