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Henin-Beaumont futur "fief" du Front National ? : Une réponse républicaine s’impose !!!

Publie le mardi 9 juin 2009 par Open-Publishing
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C’est le sud de la France, qui a connu les premières victoires municipales du FN. On se souvient d’Orange, Toulon, Vitrolles et Marignane.

Depuis, ces "précurseurs" ont pour certains préféré rejoindre des partis ayant "pignon sur rue" (UMP, MPF) ou tout simplement quitter la politique.

Embourbés dans des affaires et pour la majorité d’entre d’eux, malmenés par des candidats UMP "musclés" comme Christian Estrosi ou Thierry Mariani, l’expérience du grand sud s’est arrêtée là.

Mais le FN a des ressources et a décidé de créer un nouveau bastion : Le Nord.

C’est effectivement dans le Nord Pas de Calais fief socialiste de longue date, que Marine Le Pen, espère bien lancer les prochaines offensives et entamer la "reconquête". Le scénario se joue à Hénin-Beaumont.

Vous connaissez Hénin-Beaumont ?

C’est une petite ville comme on en voit beaucoup dans le Nord Pas de Calais. La fiche descriptive affichée sur le site Web de la mairie indique :

Fusion de la ville Hénin-Liétard et Beaumont en Artois le 1 janvier 1971. D’où le nom Hénin-Beaumont.

Superficie
 Hénin Liétard : 1 350 ha
 Beaumont : 724 ha
 Superficie totale : 2 074 ha 44

Population
 27 000 habitants

C’est aussi un des endroits de France où les "restructurations" et fermetures d’usines et d’entreprises de tous types ont été les plus "violentes". Même si les élus essayent de faire croire à un avenir, le texte qu’ils affichent dans la rubrique "Vie économique" de leur site, montre bien les difficultés de faire vivre un territoire, où un peu plus qu’ailleurs le chômage est endémique et les perspectives d’emploi rares.

Dans un secteur durement touché, la reconversion économique est un souci permanent chez les élus locaux qui ont créé un service de l’emploi fonctionnant en partenariat avec la Mission locale et l’ANPE. Grâce à la politique menée ces dernières années, les différentes zones d’activités se sont étendues et diversifiées. De nombreuses enseignes se sont implantées ou vont s’installer. Quant aux commerces de proximité et marchés hebdomadaires, sous la houlette de la Maison du commerce, ils ont su garder leur attrait et prouver, si besoin était, le service irremplaçable qu’ils procurent

Henin-Beaumont resterait inconnu de la majorité des français si elle n’était pas devenue le siège des ambitions politiques de Marine Le Pen. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est ici que la fille de Jean-Marie espère lancer sa conquête du FN et trouver une stature politique nationale.

Car, Henin-Beaumont a plusieurs problèmes et certains sont si douloureux que le FN n’a qu’à argumenter à sa façon habituelle pour gagner chaque jour de nouveaux supporters.

Niveau de vie et pouvoir d’achat : Comme beaucoup de villes de cette région, le niveau de vie est en dessous de la moyenne nationale.

L’emploi : Le taux de chômage est d’environ 20% (plus dans certains quartiers) et les entreprises de la région si elles ne sont pas légions, sont toutes frappées par la crise économique.

Exemple : FAURECIA

Ce sous traitant automobile (filiale à 71% de PSA) a été frappée de plein fouet par la chute des ventes de voitures. Après avoir dès 2008 mis en place des "plans de sauvegarde de l’emploi" (nom pudique qui remplace le terme "plan social") envisage de réduire encore la voilure. En clair, alléger les effectifs dans la région.

Nord Eclair (23 mai 2009 ) explique le climat dans lequel cette énième restructuration se passe :

Le groupe Faurecia, producteur d’équipements automobiles, annonçait hier, via un communiqué de presse, le succès de son augmentation de capital, lancée le 30 avril dernier, par émission de plus de 65 millions de nouvelles actions. Une opération plus que réussie puisqu’elle a même enregistré une sursouscription, c’est-à-dire qu’il y a eu plus de demandes des actionnaires que d’actions offertes.

L’objectif d’une telle opération ?

"Cette augmentation de capital permet un apport de liquidités (ou "d’argent frais") utiles aux dépenses de grandes sociétés comme la nôtre », précise Olivier Le Friec. Le responsable des relations presse du groupe tire deux conclusions de cette réussite : " Peugeot SA n’a pas eu à augmenter sa part dans notre capital, ni même à mettre en jeu sa souscription. Par ailleurs, la sursouscription prouve l’intérêt toujours grand des actionnaires malgré la situation économique actuelle" Voilà qui devrait faire une belle jambe aux 508 salariés de l’usine Faurecia d’Auchel ! Pour rappel, ces derniers ont appris en mars dernier la décision du groupe de fermer leur site en raison " d’un déficit structurel d’activité et de l’absence de perspectives économiquement viables "

Alors pour ne pas "crever", les salariés ont décidé de se battre :

Hier, la Voix du Nord relatait un mardi pas ordinaire sur le site Faurécia d’Hénin-Beaumont. Mal payés et, pour certains, sous le coup du chômage partiel, les salariés ont décidé de bloquer leur usine tôt le matin. A cela une bonne raison : un camion chargé de quoi équiper deux cents véhicules s’apprêtait à partir pour Sevelnord... à qui il ne restait de stock que pour assurer à peine trois heures de travail. Une occasion en or pour affoler les patrons, et ça n’a pas manqué de réussir.

Mise sous pression par ce blocus impromptu initié par l’intersyndicale CGT, CFTC, CFDT et FO, la Direction s’est d’abord montrée intransigeante. Mais elle a fini par céder, peu avant 18 heures, concédant de ne rien faire qui puisse diminuer les salaires et acceptant une négociation sur d’autres points d’achoppement. « S’ils nous mènent en bateau, on reprend », conclura un délégué CGT. L’avertissement est on ne peut plus clair.

Les revendications portaient notamment sur des salaires « à géométrie variable » - en fonction de la suppression du poste de nuit - et sur le paradoxe qui voit certains agents faire des heures supplémentaires pendant que d’autres sont mis au chômage partiel. « C’est n’importe quoi », a affirmé l’un des grévistes, questionné par le quotidien régional. On peut y voir, en effet, une façon d’opposer les uns aux autres. La méthode de la division est bien connue dans le milieu des multinationales et, chaque fois, ce sont tous les salariés qui en font les frais, quel que soit leur statut ou leur affinité syndicale. Ceux d’Auchel peuvent en témoigner, eux qui en ont déjà fait l’amère expérience... Source le blog Sauver Faurecia

Et enfin, Henin-Beaumont est au centre d’une affaire dans laquelle son maire vient d’être révoqué

Gérard Dalongeville a été mis en examen pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme. En cause : des fausses factures, dont le montant a été provisoirement établi à 900.000 euros mais qui pourrait atteindre pas moins de quatre millions d’euros.

Son premier adjoint de 2001 à 2008 Claude Chopin et un homme d’affaires, Guy Mollet ont été également mis en examen.

Cette décision a été relayée par le Conseil Fédéral du Parti Socialiste qui a prononcé sa suspension.

Puis le 27 Mai, on apprenait que : La révocation de Gérard Dalongeville (ex-PS) de sa fonction de maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a été prononcée mercredi en Conseil des ministres. M. Dalongeville est écroué dans une affaire de fausses factures présumées. Dans l a foulée, Marie-Noëlle Lienemann, première adjointe PS au maire, avait démissionné de ses fonctions avec neuf conseillers municipaux pour pousser à l’organisation de nouvelles élections. - Source Le Parisien

Qu’a t-on décidé au Parti Socialiste en vue de la nouvelle élection à venir ?

C’est la Voix du Nord qui nous l’explique :

"... / ... la situation est au summum de la confusion dans la ville où Marie-Noëlle Lienemann, depuis deux mois, était devenue l’unique représentante d’un parti complètement absent du terrain, L’ancienne ministre, emberlificotée dans une logique d’union de la gauche tournant petit à petit à l’affrontement des ego, aura au final payé plein pot l’absence de soutien des siens. Mais aussi l’étiquette « dalongevilienne » collant aux basques d’un PS n’ayant pas jugé bon de faire son mea culpa.

La goutte d’eau faisant déborder le vase, chez Mme Lienemann, aura sans doute été d’apprendre que, jeudi, une réunion parisienne entre PS et certaines formations de gauche avait désigné le PRG Éric Mouton comme le candidat idéal pour mener une liste d’union ... / ....

On aurait voulu, à gauche permettre au FN de gagner la ville, qu’on ne s’y serait pas pris autrement !!! Car, pendant que la rue de Solférino est incapable d’être le moteur de l’union de la gauche pour cette élection, Marine Le Pen elle n’a jamais cessé de s’activer sur le terrain :

Marine était le 13 Février à Faurecia Hénin-Beaumont pour apporter son soutien aux ouvriers de l’usine du groupe Faurecia actuellement frappé par une vague de licenciements massifs, conséquence directe de l’ultra-libéralisme et de la mondialisation dont l’Europe de Bruxelles est l’une des principales responsable, Peut-on lire sur son blog

Ce court texte est là, pour présenter une vidéo qu’on pourrait qualifier de surréaliste. Marine Le Pen accompagné de quelques militants et distribuant des tracts à l’embauche du petit matin à des salariés qui semblent bien désabusés.

Le tout ponctué par la logorrhée habituelle du FN : "Pour que les emplois restent en France", "Arrêt des licenciements", "Grands patrons = copains de sarkozy", "système de protection des emplois français", "On vient vous soutenir car vous en avez bien besoin", ...

Même si peu de gens de la région affichent des convictions FN et croient une seconde à ses propositions, ils sont un nombre non négligeable à utiliser ce vote "appel au secours".

En effet, abandonnés par les partis parlementaires qui n’ont aucune solution à proposer en termes de création d’emploi et obligés de constater que les délocalisations dont ils sont victimes se font majoritairement dans d’autres pays de l’Union, la solution de l’extrême droite (et non pas celle de l’extrême gauche comme le pense notre Président) devient crédible pour paniquer les états majors des partis de la majorité et d’opposition parlementaires.

Le résultat est là. Aux Européennes de dimanche : A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen arrive en tête avec 27,92 % des voix, loin devant le PS (16,34 %) et l’UMP (11,53 %) .

"C’est de bon augure, se gargarisait Steeve Briois, colistier. C’est le résultat d’une équipe d’inlassables militants... » Sauf que le Front national semble avoir atteint là son plafond, ne disposant d’aucune réserve de voix à droite. Dispersée sur sept listes différentes, la gauche peut, en revanche, multiplier son capital. A condition de se rassembler et surtout de séduire les écologistes. Ce n’est pas gagné. Hier, Marie-Noëlle Lienemann, ex-première adjointe, a déjà annoncé qu’elle jetait l’éponge

Va t-on laisser Hénin-Beaumont devenir un autre Vitrolles ?

Nos élus de la nation qui se gargarisent avec les mots "démocratie" et "républicain" à longueur de discours vont-ils, les uns pour cause de zizanie interne, les autres pour cause de poursuite du démantèlement de l’opposition de gauche, laisser l’histoire repasser les plats ?

A gauche comme à l’UMP on doit se dépêcher de réfléchir car, après la révocation de l’ancien maire d’Hénin-Beaumont, le premier tour a été fixé au 28 juin prochain.

Notre Président, grand pourfendeur du FN et Martine Aubry qui a la haute main sur la région feraient bien dans un premier temps de rengainer les armes afin que l’histoire, commencée au Sud, ne recommence pas, au Nord de la France.

Et, surtout, d’apporter un peu plus d’attention aux poches de précarité ou de misère qui se développent dans une région qui ne demande qu’à travailler et vivre dignement ...

Vous avez Madame, Monsieur encore quelques jours pour décider, pour savoir si le vote "appel au secours" doit devenir la seule façon de se faire entendre, et ne fasse ... tache d’huile !

Slovar les Nouvelles

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Nord Eclair

Messages

  • La plupart des mineurs des mines de Faye-Moreau dans le sud Deux-Sèvres partirent pour le Nord lorsque les mines fermèrent. Parmi ceux-ci des membres de ma famille s’établirent à Hénin-Liétard, ce qui fait que lorsque j’étais môme il m’est arrivé d’aller dans ch’nord pour des mariages ou autres circonstances. Dans le coron c’était la fête, mais aussi j’entendais les grands parler du Parti, des gars de la CGT qui préparaient des grèves et autres manifs. Il n’y en avait pas beaucoup à la Cfdt, quelques un étaient socialos, mais la plupart étaient sympathisant du PC ; il y a plus de mine, et ils votent extrème droite................