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Heurts entre kadhafistes et rebelles libyens près de Benghazi
par Benghazi
Publie le lundi 1er août 2011 par Benghazi - Open-Publishing1 commentaire
Un accrochage a opposé tôt dimanche des insurgés libyens à une bande armée dans les environs de Benghazi, attisant les craintes de l’opposition d’une infiltration d’agents à la solde de Mouammar Kadhafi dans ce fief de la rébellion.
Cet accrochage intervient dans un contexte tendu, après la mort jeudi près de Benghazi du chef militaire de l’insurrection, le général Abdel Fattah Younès, ancien compagnon d’armes de Mouammar Kadhafi qui a fait défection en février et qui aurait été tué par une faction proche des islamistes.
Selon Mahmoud Chammam, porte-parole de l’insurrection, les violences ont éclaté lorsque des rebelles ont attaqué une milice qui avait aidé quelque 300 partisans du Guide libyen à s’évader de prison vendredi.
Les forces insurgées ont encerclé la caserne dans laquelle ces miliciens, qui répondent au nom de "Brigade Nida", s’étaient retranchés. Six rebelles au moins ont péri lors de cet accrochage, au cours duquel des lance-roquettes RPG et des mitrailleuses sont entrés en action.
"A 08h00 locales, le cantonnement a été repris. Trente hommes se sont rendus et nous avons pris leurs armes", a indiqué le porte-parole, qui a parlé à propos des miliciens de "cinquième colonne". Les quelque 300 partisans du n°1 libyen qui se sont évadés seraient toujours en fuite.
Ces heurts alimentent la crainte de voir des kadhafistes profiter des désordres dans l’Est, alors qu’une trentaine de pays ont désormais reconnu le Conseil national de transition (CNT) comme le représentant légitime du peuple libyen et que des succès militaires ont été enregistrés par les rebelles dans l’Ouest.
La disparition d’Abdel Fattah Younès, qui porte un coup sévère à l’insurrection, a aussi suscité des doutes quant à l’homogénéité du mouvement, qui pourrait être miné par des rivalités de personnes, voire infiltré par des proches du Guide.
Certains Libyens pensent ainsi qu’il a été exécuté pour trahison sur ordre de la direction de la rébellion, beaucoup croient qu’il a été tué par des espions à la solde de Mouammar Kadhafi. D’autres enfin laissent entendre que l’ancien puissant ministre de l’Intérieur a été supprimé par un groupe dissident qui a agi seul.
Dans un apparent souci d’apaiser la colère des proches de Younès, les rebelles ont désigné Souleimane Mahmoud al Obeidi, membre de sa tribu, chef militaire par intérim du mouvement.
Sur le terrain, dimanche, des chars appartenant à la rébellion ont bombardé des positions kadhafistes à Tidji, situé à 200 km au sud-ouest de Tripoli, non loin de la frontière tunisienne. "Nous allons prendre Tidji, je le sais. Et cela nous permettra de libérer la route pour nous diriger finalement vers Tripoli", a déclaré un combattant Naji Shayboukh, porteur d’un lance-roquettes.
Samedi, les insurgés ont également avancé vers Zlitane, à 160 km à l’est de la capitale et qui est la plus grande ville située entre Tripoli et Misrata, tenue par les opposants à Kadhafi.
Selon des sources médicales, 14 rebelles ont été tués et vingt blessés au cours des plus violents combats de ces trois dernières semaines. Les insurgés ont confié avoir désormais atteint Zdou, banlieue Est de Zlitane.
Des images obtenues par Reuters montrent d’âpres combats dans des immeubles qui semblent être situés à Zdou, avec des rebelles tirant à la mitrailleuse contre les soldats de l’armée régulière.
"La plupart des victimes ont été touchées par des missiles Grad et des tirs de mortier. Nous avons bien avancé et si Dieu le veut, nous seront bientôt à Zlitane", a déclaré Ibrahim Bouathi, âgé de 24 ans, blessé à une épaule, et attendant de se faire soigner à l’hôpital.
A Misrata, plus à l’est, environ vingt explosions ont retenti samedi soir dans la ville lors d’une attaque attribuée aux loyalistes.
A Brega, ville située dans l’Est à la verticale de Benghazi, les rebelles ont indiqué qu’ils s’approchaient là aussi du port pétrolier toujours aux mains des loyalistes et qu’ils se trouvaient entre cinq et sept km à l’est de la ville.
Les combats ont marqué une pause ces deux dernières semaines à Brega, car les rebelles, souvent inexpérimentés et mal armés, éprouvent des difficultés à désamorcer des centaines de milliers de mines cachés par les soldats kadhafistes.
Les rebelles ont promis de lancer prochainement une offensive sur Brega, où 3.000 soldats bien armés les attendent.
Alors que la guerre civile perdure, les Libyens, qu’ils soient pro ou anti Kadhafi, confient que le ramadan, qui débute lundi, sera particulièrement éprouvant en raison des coupures d’électricité, de la hausse des prix, des températures caniculaires et de l’inquiétude des familles qui ont des proches partis au combat.
"Le ramadan va être terriblement dur pour nous. Nous avons déjà du mal maintenant. Le temps va être très chaud et nous n’allons pas avoir l’énergie de combattre lors du jeûne", a dit Abdelbadr Adel, rebelle de 19 ans combattant dans le djébel Nefoussa.
Jean-Loup Fiévet et Benjamin Massot pour le service français
Par Reuters
Messages
1. Heurts entre kadhafistes et rebelles libyens près de Benghazi, 1er août 2011, 19:06
Ils se sont mis à deux pour écrire ce texte de 84 lignes de "l’Express" ; pourtant en 84 lignes, à aucun moment il n’est fait état de victimes civiles lybiennes dans ces combats ; alors que les nombreuses et très précises informations sur les "tirs" "bombes" "explosions", etc, ne laissent aucun doute sur la nature meutrière de ces combats pour les civils Lybiens... encore les silences de la censure !