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Hewlett-Packard : les salariés français sous le choc

Publie le mercredi 14 septembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

La direction de Hewlett-Packard France (HP) a confirmé, lundi 12 septembre, au cours d’un comité de groupe à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) la "suppression progressive" de 1 240 postes en France, dans le cadre d’une réorganisation à l’échelle mondiale qui prévoit au total 14 500 emplois en moins.

Ainsi, 25 % des effectifs français (4 800 salariés) vont être amputés.
La direction ne communiquera pas avant le 23 septembre la répartition géographique de ces suppressions d’emplois. Les salariés des sites de Sofia Antipolis (Alpes-Maritimes), de L’Isle-d’Abeau (Grenoble), de Grenoble, des Ulis (Essonne) ou d’Issy-les-Moulineaux sont donc dans l’expectative.

Patrick Starck, le patron de la filiale française, a seulement réaffirmé qu’il n’y aurait pas "dans l’immédiat" de fermeture de site. Il a précisé que ce plan devrait affecter à 60 % HP-Centre de compétence France (HP-CCF), qui assume des fonctions de support hors des frontières, et à 40 % HP France, qui s’occupe du marché français.

Evoquant "les conséquences douloureuses" de ce plan de réorganisation, M. Starck a affirmé qu’il "traiterait ses impacts par des mesures d’accompagnement" . La direction espère vite trouver un accord de méthode avec les syndicats.

La réaction des syndicats a été très vive. Pour l’intersyndicale, qui estime que la France est 2,5 fois plus touchée que la moyenne mondiale, "ce chiffre est choquant et injustifiable au regard de la charge de travail des salariés et de la place d’HP sur le marché français" . "Ce chiffre, jugent-ils, annonce clairement une accélération des délocalisations, un recours massif à la sous-traitance et à l’intérim qui sont déjà largement utilisés."

A Grenoble, en signe de protestation, les salariés ont observé un arrêt de travail à l’heure du déjeuner lundi. Venu les soutenir, le maire de Grenoble, Michel Destot (PS), a dénoncé "la brutalité des mesures" et demandé une réunion avec les dirigeants d’HP.

François Auguste, le vice-président (PCF) du conseil régional, a exigé de son côté le remboursement immédiat par HP des fonds publics que lui ont versés le conseil général de l’Isère et la commune d’Eybens, il y a trois ans, en échange de promesses de création d’emplois.

Messages

  • Cette situation me rappelle de bien mauvais souvenirs...En 2001 notre usine "Bull électronique europe" a été vendue au groupe américain ACT. Une opportunité formidable selon la direction. Nous avons même eu la bénédiction de la CFDT...
    Fin 2002 c’est la cata. ACT est en faillite : 740 travailleurs à la lourde. Occupation de l’usine...on nous envoie les CRS. Coups de matraques ...allez dehors les vilains petits canards. Bull s’en lave les mains mais Altedia est envoyé à la rescousse. Objectif 85% du personnel reclassé. Finalement et comme toujours, 3 ans après, seulement 15% ont véritablement retrouvé un job. Pour les autres c’est précarité (ça vient très vite) et galère. Ne vous laisser pas faire !!

    • Ne pas se laisser faire ? Bonne idée...mais les licenciements sont acceptés parce que la propriété privée des moyens de production est légale : Le payeur décide. Or, qui franchit le seuil de la critique du libéralisme pour dénoncer la propriété privée des moyens de production ? Il faut aller plus loin qu’à gauche de la gauche pour le savoir.