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Historique ! Même le journal Le Figaro reconnaît l’augmentation de la pauvreté en France !

Publie le jeudi 16 octobre 2008 par Open-Publishing

Plusieurs organisations d’aide aux démunis constatent un nombre croissant d’appels à l’aide « de personnes qui ne pensaient pas tomber aussi bas ». Martin Hirsch les convie à une réunion de travail sur les effets de la crise.

« On est habitué à se serrer la ceinture. Depuis quelques semaines, on se la serre un peu plus encore, c’est tout ! » Marie-France Ziemer garde le sourire. Pourtant, avec son RMI, ses deux parents malades, sa fille qui n’est pas encore autonome, et la jeune femme qu’elle héberge, car « sinon elle serait à la rue », difficile de joindre les deux bouts. Cette militante active d’ATD Quart-Monde et adepte forcée des files d’attente des Restos du Cœur d’Epinal, livre un constat sans appel : « Chez les plus démunis, c’est moins marquant, mais il y a une très nette augmentation des appels à l’aide de personnes qui ne pensaient pas tomber aussi bas ». C’est-à-dire ? « Des jeunes couples qui viennent de s’installer, des étudiants, des gens qui travaillent et qui ont des crédits… On le voit bien, ils n’y arrivent plus ces derniers temps ! »

Les associations de soutien sont d’accord avec ce constat : déjà touchés par la baisse du pouvoir d’achat et la hausse du chômage, ces « nouveaux pauvres » risquent de voir leur situation s’aggraver avec les répercussions de la crise financière mondiale. Le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, a d’ores et déjà convié les associations concernées à une réunion de travail sur les effets de la crise fin octobre.

Une annonce qui tombe à pic, deux jours avant la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, dont ATD Quart-Monde est à l’origine. Son délégué national, Bruno Tardieu, est amer : « Les pauvres se sont faits berner, on les a poussés à consommer, et maintenant il faut voir les chiffres du surendettement (qui a augmenté de 33 % de 2002 à 2006), on a créé la méfiance ». Le dirigeant d’ATD Quart-Monde évoque des conséquences qui sont « plutôt de l’ordre du ressenti » pour l’instant. Mais le Secours populaire, de son côté, chiffre une hausse des appels à l’aide de 15 à 20 % dans ses permanences en un an. Avec, comme le pressentait Marie-France Ziemer, une augmentation très nette des jeunes et des travailleurs pauvres.

La crise économique risque aussi d’avoir des conséquences sur les associations elles-mêmes. C’est en tout cas ce que craint André Hochberg, président de France-Bénévolat : les associations de soutien sont sous pression, craignant « de servir de variable d’ajustement » dans cette période de restrictions financières, avec une baisse des subventions publiques.

Charlotte Menegaux.

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