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IKEA : soutien aux grévistes face l’hypocrisie d’une multinationale capitaliste !

Publie le mardi 16 février 2010 par Open-Publishing

Militants communistes, nous apportons notre entier soutien au mouvement de grève engagé par les personnels d’Ikea à l’appel de leurs organisations syndicales.

Nous entendons contribuer à la mobilisation des salariés du même secteur d’activité, des bassins d’emplois, de l’opinion publique, c’est-à-dire des clients, en dénonçant la réalité de l’exploitation à Ikea. Des mesures politiques peuvent et doivent être prises contre les bas salaires, contre la précarité, pour arrêter les aides publiques et la complaisance à l’égard d’une multinationale capitaliste.

Engagement pour le « développement durable », parité de l’encadrement, opposition au travail des enfants, etc. : Ikea a fait de gros efforts, depuis des années, pour cultiver une image d’entreprise politiquement et socialement correcte.

C’est sans doute parce que la vérité n’a pas grand-chose à voir que ses patrons en France refusent avec tant d’obstination d’entendre les revendications des personnels en grève depuis le 11 février à l’appel de leurs organisations syndicales.

Ce serait reconnaître publiquement le niveau d’exploitation réelle dans l’entreprise.

Ce serait laisser découvrir le vrai système Ikea, celui d’une multinationale capitaliste qui pompe de l’argent par tous les moyens. Sa patrie n’est pas en Suède mais plutôt dans les « paradis fiscaux ». Son grand patron, M. Ingvar Kamprad pèse 28 milliards de dollars dans le classement des plus grosses fortunes du monde. ikea.jpg

A côté de cela, les revendications des salariés français sont pleinement justifiées et paraissent même bien modestes.

Justifiées quand on fait les conditions de travail et leur dégradation d’abord :
Quoiqu’en dise la direction, les salaires sont très bas. En janvier 2010, par exemple pour le magasin de Reims, Ikea embauche à partir de 1380 euros de salaire brut pas mois (et non au chiffre repris par les media).
30 à 35% des personnels travaillent à temps partiel, le plus souvent subi, souvent le dimanche, avec des revenus mensuels nettement en dessous du smic.
Ikea se distingue aussi par sa gestion du sous-effectif permanent. Le client étant censé se débrouiller aussi bien tout seul dans un magasin que monter un meuble en kit, le nombre de vendeurs est particulièrement réduit. Ikea est aussi pionnier dans le développement des caisses « automatiques ». Elles servent de prétexte à la suppression de 15 à 20% des emplois. Pourtant, dans les faits, la quantité de travail reste presque la même. Etc.

Sans parler des pressions des directions dont la fixation des « primes d’intéressement » est un instrument et de la répression antisyndicale.

Les revendications sont aussi pleinement justifiées quand on compare les chiffres :
4% d’augmentation des salaires pour tous en 2010 (indépendamment des primes) ne représentent que 5 à 7 millions d’euros. Le bénéfice net de Ikea France va se situer autour de 52 millions d’euros pour 2009. Encore celui-ci ne traduit que partiellement l’excédent d’exploitation dégagé par l’activité des magasins qui va se situer autour de 120 à 140 millions d’euros (126 millions en 2008). Cela fait 15.000 euros par salarié et par an qui partent vers les patrons. Mais ceux-ci osent s’en tenir à 1% de hausse générale.

Ikea : modèle antisocial plutôt que modèle social !

Et où vont les profits ?
C’est la question que devrait se poser par exemple M. Sarkozy quand il prétend s’attaquer aux capitalistes voyous et aux « paradis fiscaux ». Les profits réalisés par la holding Ikea France sont captés, non pas par une entreprise suédoise, comme on le croit, mais vers une « fondation » de droit néerlandais (Stichting Ingka Foundation). Ce statut de fondation permet de se soustraire à la majeure partie des impôts nationaux. Après passage par des relais au Luxembourg et aux Antilles néerlandaises, les véritables propriétaires d’Ikea dont la richissime famille Kamprad, résidant en Suisse, touchent les milliards dégagés par les 300 magasins. La presse économique internationale s’en est émue. Il est temps que le gouvernement français s’en émeuve aussi !

Faire reculer Ikea, c’est possible !
L’action, l’information, la vérité peuvent et doivent toucher les patrons d’Ikea et les faire céder sous peine de voir l’image de leur marque se dégrader.
Salariés d’Ikea, des autres entreprises, clients, nous pouvons gagner aussi l’engagement et des mesures des autorités politiques.

De combien de facilités, sinon d’aides directes des collectivités bénéficie Ikea pour l’implantation de ses commerces ? Qui paye les infrastructures ? Pas ceux qui encaissent les profits ! La lutte peut forcer les pouvoirs politiques locaux à peser pour soutenir les salariés.

Au plan national, Ikea, comme toutes les entreprises, profite des exonérations de cotisations patronales, de la suppression de la taxe professionnelle. Assez de cette politique d’encouragement aux bas salaires !
De même, le travail partiel subi doit être pénalisé financièrement de façon dissuasive.
Notre proposition de surtaxer les profits non réinvestis trouve aussi tout son sens avec un cas comme Ikea.

Nous saluons le courage des salariés d’Ikea. Ce qu’ils font aujourd’hui, comme d’autres, aide l’ensemble des salariés, notamment du commerce, à refuser cette exploitation, à construire d’autres luttes des batailles d’ensemble. En ce sens, Ikea concerne les salariés des autres entreprises.

C’est une raison de plus pour s’inscrire dans une action de soutien aux grévistes, d’extension de la mobilisation.
La victoire des salariés d’Ikea sera notre victoire à tous !

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