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IL FAUT CHANGER DE POLITIQUE A LA POSTE !

par DUPIN Bernard Administrateur CGT Groupe La Poste

Publie le lundi 12 mars 2012 par DUPIN Bernard Administrateur CGT Groupe La Poste - Open-Publishing
4 commentaires

La Poste participe au droit à la communication qui est un droit fondamental républicain mentionné dans la déclaration des Droits de l’Homme .

A ce titre et en tant que service public elle devrait être le lieu des avancées sociales les plus significatives et même avoir valeur d’exemple pour le sort fait à son personnel en matière d’acquits sociaux, d’élargissement des libertés, de droits syndicaux ou de bien être au travail.

Mais depuis toujours et plus particulièrement depuis ces dernières années, le pouvoir libéral torture ce grand service public pour des raisons purement politiques.

De lois de déréglementations en ouvertures du capital, La Poste est progressivement passée d’un service public devant répondre à un besoin de la population à un vaste produit marchand.

Le but exclusif pour les dirigeants de La Poste étant désormais de savoir comment accroître le taux de profit comme en témoigne par exemple leur objectif de passer rapidement d’un taux de rentabilité des dividendes à verser aux actionnaires de 25% à 36% pour aller ensuite vers les 40%, 45%.

Or, aujourd’hui, derrière cette stratégie il y a une véritable catastrophe humaine qui se développe au sein de l’entreprise avec plus de 90 000 suppressions d’emplois depuis 2002 et plisieurs suicides par défenestration ou pendaison sur le lieu de travail en quelques semaines.

Déjà au printemps 2010, le syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste décrivait « une situation alarmante » et demandait au Président de La Poste « d’engager des actions concrètes pour enrayer ce qui pourrait devenir un processus morbide ».

Rien, n’a été fait, sinon de continuer à développer une politique faite de bouleversements brutaux et inédits des conditions de travail des postiers qui touchent au sens de leur activité et qui provoque une explosion de la souffrance au travail.

Aujourd’hui, il n’y a de doute pour personne sur la nature professionnelle du mal-être ;
C’est bien le travail et ses conditions d’exercice qui sont clairement responsables de la dégradation profonde des états de santé des postiers.

L’Inspection du Travail ne s’y est pas trompée, qui suite au suicide au centre financier de Paris, a conclu son enquête à une « faute caractérisée » des dirigeants de La POSTE, qui n’ont pas évalué les risques psychosociaux induits par les politiques de réorganisation, exposant ainsi les salariés à des risques d’une particulière gravité.

D’autre part, le rapport d’expertise sur les liens entre travail et santé réalisé par l’institut ISAST suite à ce drame est édifiant quant à la manière dont les agents se sentent déconsidérés.

Ils se sentent transparents, inexistants, ils perçoivent leur lieu de travail comme déshumanisé, délabré, désinvesti, sale.

Plusieurs récits dans ce rapport donnent l’impression étrange que les agents sont invisibles ou qu’ils n’existent simplement pas.

Ils se sentent trompés dans les prescriptions qu’on leur demande d’appliquer qui ne correspondent pas à leurs valeurs car si les dirigeants n’ont eu de cesse de discipliner les postiers pour extirper leur culture de service public, ils n’y sont jamais parvenus.

Enfin, le jeune cadre supérieur qui s’est défenestré il y a quelques jours du dernier étage du bâtiment de la Direction de La Poste à Rennes a eu le courage de laisser une longue lettre dans laquelle il explique son "anxiété professionnelle" et son incapacité à vivre dans un "tel contexte opprimant".

Face à cette situation et après plusieurs jours de silence, le PDG de La Poste déclare « vouloir ouvrir un cycle d’écoute et de dialogue sur la santé et le bien être au travail », mais ajoute qu’il « sera attentif aux propositions dans la mesure où elles ne remettront pas en cause la stratégie de La Poste ».

Les postiers qui souffrent n’ont pas le temps d’attendre !

Ils ont besoin d’actes concrets en matière de prise en compte des revendications, d’installation dans les plus brefs délais d’un véritable dialogue social et de la fin de la répression qu’ont à subir les représentants du personnel.

Le travail à La Poste doit retrouver tout son sens et sa fonction d’intégration de l’individu.

Cela passe par une reconnaissance des personnels et par la place centrale que doit prendre l’humain dans l’organisation du travail à La Poste.

Messages

  • Qu’est-ce que la FAPT CGT attend pour lancer un préavis de grève ? Un autre suicide ? c’est fait à Rennes dans un centre de distribution du courrier. Moi qui suit ancien facteur militant CGT, j’ai subi comme de nombreux camarades ces pressions individualisées, et alerté contre ces réunions dites de "concertation" ou autres qui ne servent à rien, sinon à éloigner les militants des lieux de travail. Résultat : érosion des rapport de forces des travailleurs face aux directions, sentiment d’abandon et d’inefficacité des syndicats y compris le nôtre. les élections ne suffisent pas à imposer le respect, d’autant que la CGT comme les autres a reculé.
    Courage, camarades postiers, les retraités CGT comme moi soutiennent vos luttes là où ils sont.
    Rappelez-vous : deux millions de signatures sur la pétition pour le Service Public, ça compte ! Faîtes fructifier ce patrimoine.

  • Vidons le président-Imposteur et votons en masse le front de gauche qui défend les services publics

    • colvert spartakoid,le front de gauche dirige avec ses amis socialiste le conseil général de l’essonne ou l’on a déploré un suicide et plusieurs autres tentatives du a des conditions déplorable dans certains services !la réponse de l’executif a été un "audit social" confié au cabinet altedia celui la meme qui avait concocté le plan social des conti !résulat un rapport bidon avec des agents auditionné préselectionné par la DRH !! bravo le "front de gauche"