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1°) Si la qualité de secrétaire d’un parti politique était, comme certains semblent aujourd’hui en faire une évidence, incompatible avec la capacité à être choisi pour représenter les collectifs, cela pouvait et devait être dit dès le départ.
Or jamais cette restriction n’a semblé à quiconque devoir être apportée, même quand la liste des candidats potentiels a été établie le 5 novembre 2006 et que la présence de MGB y était d’autant plus visible qu’elle y venait avec ce titre et le soutien massif des membres de son parti.
C’est donc en parfaire connaissance de cause qu’une majorité de membres des collectifs ont exprimé leur préférence pour la secrétaire d’un parti politique sans que cela leur paraisse signifier la moindre allégeance à ce parti.
Si certains cherchent à « changer les règles du jeu en cours de partie » ce sont ceux qui le font au vu des résultats de la consultation.
2°) Si la qualité de secrétaire d’un parti politique n’a pas semblé devoir être un vice rédhibitoire c’est que précisément toutes les précautions avaient été prises et nettement formulées sur le caractère unitaire et visiblement collectif de la campagne qui doit être menée et qu’elles ont été considérées comme largement suffisantes jusqu’à ces dernières semaines pour n’exclure personne de la charge de prêter son nom à toute une équipe.
3°) Jusqu’à ces derniers jours dans les discussions sur la candidature, quand celle de MGB a été évoquée pour ainsi dire jamais on n’a entendu celles ou ceux qui n’y étaient pas favorables exprimer des réserves personnelles sur cette candidature SAUF qu’elle serait perçue par l’électeur de base comme entachée de son étiquette. Autrement dit : « c’est une bonne candidature mais les gens ne comprendraient pas ».
C’est quelque part faire injure à l’électorat (sous-entendu populaire) que de le supposer incapable de comprendre ce que moi intellectuel de gauche j’ai bien compris.
Quand, en 2002, l’électorat de gauche (y compris dans les quartiers populaires) a massivement voté CHIRAC il a parfaitement compris qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un blanc-seing à la droite .
Il y a quelque part une pointe de mépris pour « les gens » dans l’argument qui consiste à les croire incapables de saisir la stratégie élaborée par les collectifs pour sortir du piège du bipartisme et du présidentialisme.
4°) Jusqu’au dérapage qui a conduit un des principaux animateurs des collectifs a récuser une des candidatures en l’accompagnant d’une accusation ouverte de noyautage des collectifs, la candidature de MGB n’était qu’une candidature parmi d’autres.
Mais aujourd’hui, plus encore que le résultat des consultations, le tour « pour ou contre le PCF » qu’a pris pour le débat impulsé par une forte minorité (largement relayée par les médias) rend prioritaire pour l’ensemble des forces anti-libérales le souci de ne pas laisser affaiblir l’un des atouts maîtres de ce camp.
Il n’y a plus désormais d’autre issue que le consensus autour la candidature de MGB, et le lancement sans tarder d’une grande campagne unitaire sur le programme élaboré tous ensemble .
Christian Lescureux
Membre du collectif anti-libéral d’Arras
Messages
1. IL N’Y A PAS D’AUTRE ISSUE, 14 décembre 2006, 10:59
Pour être précis, il me semble que la LCR (y compris la partie LCR unitaire) a dit dès septembre que le candidat ne pouvait pas être le responsable d’un parti politique (et pour cette raison, si toute la LCR s’impliquait dans le mouvement Besancenot ne serait pas candidat à la candidature).
Henri.
2. IL N’Y A PAS D’AUTRE ISSUE, 14 décembre 2006, 11:47
Dès le début, de nombreux militants du mouvement ont émis des doutes sur la candidature de MGB, soyons lucides, mais ils pensaient, comme je continue à le penser, que les militants communistes comprendraient leurs arguments.
Ni Salesse, ni Braouzec, ni Autain (ni même Bové, qui ne s’est présenté que pour impulser le mouvement, rappelons-le et arrêtons de divaguer à son sujet) ne se seraient présentés si tout le monde avait pensé que MGB était la candidature idéale.
Et arrêtons aussi de taxer ces quatre derniers de n’exister que pour bloquer la candidature Buffet. Heureusement qu’ils se sont présentés, sans quoi de nombreux militants du mouvement n’y seraient tout simplement pas entrés !!!! ET il ne resterait probablement que les militants du PCF...
Il suffit pour savoir tout cela de faire un petit retour sur l’histoire des candidatures dans le mouvement au cours des six derniers mois.
3. IL N’Y A PAS D’AUTRE ISSUE, 14 décembre 2006, 12:30
"Si la qualité de secrétaire d’un parti politique était, comme certains semblent aujourd’hui en faire une évidence, incompatible avec la capacité à être choisi pour représenter les collectifs, cela pouvait et devait être dit dès le départ.
Or jamais cette restriction n’a semblé à quiconque devoir être apportée"
C’est parfaitement exact. Le problème n’a pas été abordé, sans doute parce que la collectif national a voulu éviter (ou repousser à plus tard) les sujets susceptibles de diviser, comme a été malheureusement également évité le problème des alliances (deux débats qu’a réclamés en vain la LCR le 10 septembre).
Ce sont des bombes à retardement, et il me semble qu’il vaudra mieux à l’avenir affronter les problèmes et débattre des questions clés sans se voiler la face. Si l’unité s’avère impossible (ou sur une surface politique plus restreinte), on le sait dès le départ ; et si au contraire le débat permet de dépasser les divergences, alors en ressort une unité un peu plus solide. Mais l’ambiguité et l’esquive des problèmes et divergences politiques ne peut fonctionner à long terme : lorsqu’on fait ça, les problèmes ne s’évaporent pas mais au contraire reviennent avec d’autant plus d’impact et font des dégats, on le constate maintenant.
Je comprends donc le malaise des militants ayant soutenu MG Buffet et leur sentiment qu’on change les règles après coup.
OC