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ILS SE FOUTENT DES PEUPLES

Publie le jeudi 16 juin 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

de Gilberto Boni

FACE À L’INDÉCENCE DES NANTIS, ET AU MATRAQUAGE DES MÉDIAS : DEBOUT LES GUEUX ! CONTINUONS LE COMBAT !

La défaite du OUI est une baffe pour la droite et le PS, la revanche des « Gueux » et des « sans rien » contre la loi du fric. Elle est le ras-le-bol du peuple face à des décennies de privations, de sacrifices au nom de la « nécessité économique ». La politique qui a été condamnée est celle sur laquelle se construit l’Europe du capital.

En 1945, le Conseil National de la Résistance, dans un pays exsangue et ruiné, a trouvé les moyens de relancer la machine économique française tout en donnant du travail à l’ensemble de la population. Conformément à ses engagements, il a instauré la sécurité sociale, les allocations familiales, indemnisé les chômeurs à 100%, les pensionnés et invalides de la guerre... Il a nationalisé la plupart des grands moyens de production pour les mettre au service de la population.

Depuis des dizaines d’années, dans toute l’Europe et plus généralement la planète, se relayant habilement, droite et social démocratie ont fait l’inverse et bradé les biens du Peuple sans le consulter. En dénationalisant les outils économiques que possédait chaque pays, ils ont offert au capital les meubles des nations.

Aujourd’hui, on nous dit une chose et les faits prouvent son contraire, qu’il y aurait trop de tout quand le plus grand nombre manque justement de tout. D’un côté la Bourse flambent, les actionnaires des multinationales n’ont jamais fait autant de profits, la Jet-set se pavoise dans un luxe éhonté et sans retenue, les riches s’enrichissent toujours davantage. De l’autre, salariés et précaires, pauvres et chômeurs s’enfoncent dans les difficultés et la misère.

Le tableau ci-dessous en dit plus long que bien des analyses. Qu’on en juge :

 

Groupe

Dividende

Hausse 2004

1

Total

9,04

+ 23%

2

BNP Paribas

4,668

+ 24,1%

3

L'Oréal

3,626

+ 143%

4

Renault

3,551

+ 43%

5

Société générale

3,125

+ 25,4%

6

France Telecom

2,784

- 13,2%

7

Arcelor

2,314

+ 800%

8

Bouygues

0,858

+ 91%

9

Danone

0,317

+ 9,3%

10

Alcatel

0,281

+ 114 %


Dividendes qui explosent pour les actionnaires et tour de vis pour les gueux, que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent !

La France est un pays riche : chaque jour la Bourse apporte la preuve que des fortunes immenses s’accumulent et l’ostentation d’un luxe exhibitionniste est une insulte aux millions de Françaises et Français qui connaissent la misère et la mal vie depuis des décennies.

Un pays qui arrête ses productions est un pays qui s’appauvrit. À l’instar de la production du pétrole le capital et ses laquais régulent toutes les productions, créant des pénuries artificielles pour donner de la plus-value à « leur » marchandise. Pour l’exemple du logement. Chacun peut en constater la pénurie criante. Pour eux, moins de logements, c’est la spéculation, et les prix qui flambent. En France, depuis de nombreuses années, il manque des dizaines de milliers de logement et pourtant que font les gouvernants ? Où sont les programmes de construction nécessaires pour loger ou reloger la population ?

Les dépenses militaires dans le monde ont augmenté pour la sixième année consécutive en 2004, atteignant plus de mille milliards de dollars, rapporte l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) dans sa publication annuelle. Avec 455 milliards de dollars de crédits militaires, les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales et leur montant est supérieur à celui cumulé des 32 autres pays les plus puissants de la planète, précise le même Sipri, réputé pour le sérieux de ses données. En 2003, les dépenses américaines s’élevaient à elles seules à 405 milliards de dollars. Ils ont de l’argent pour la guerre et rien pour les salaires.

Autre exemple : il y a plus de cinquante ans, avec la mise en place de la CECA (communauté du charbon et de l’acier, ancêtre de la construction européenne) la sidérurgie devait être compétitive. Avec les Pompidou, Giscard, Chirac ou Mitterrand les mines et les usines sidérurgique ont été fermées à tour de bras. Aujourd’hui la France n’a plus de sidérurgie et on manque d’acier sur la planète. En revanche, le groupe sidérurgique Arcelor a profité de l’explosion de la demande mondiale d’acier en particulier sur le marché chinois et ses dividendes ont été multipliés en 2004.

Les représentants du capital organisent ainsi la pénurie pour raréfier la marchandise et lui donner plus de valeur, faisant par là-même des profits faramineux à moindre coût. Et cela dans tous les autres secteurs d’activité. Textile, agriculture, pêche, transport ... Ils parlent de rentabilité, mais rentabilité pour qui ? Pas pour les salariés, en tout cas. Quand ils réduisent à néant les productions françaises ou européennes ce sont les peuples qui trinquent et leurs profits qui augmentent. Le capital n’a pas de frontière, pas plus qu’il n’a de patrie.

En réduisant les productions, ils ont raréfié la marchandise et organisé la pénurie. Ils ont fait en sorte de faire exploser les prix des marchandises et gonfler les profits. Ces pratiques vont à l’encontre de ce que devrait être une société civilisée. Les gouvernants de toute sorte doivent gérer la société pour le bien des nations et des peuples. Ils doivent satisfaire nos besoins essentiels qui sont de se loger, se nourrir et se vêtir.

Ils n’ont en réalité qu’un seul objectif : en 1975, les Etats-Unis, avec l’accord de l’Europe, en changeant les règles économiques, en modifiant la parité-or en parité-dollars, ont colonisé la terre. Ils ont endetté la Planète entière. Par ce biais, les économies des Pays de l’Est se sont écroulées. Celle des Pays en voie de développement n’ont plus existé. À l’image des possédants du XIXé siècle qui endettaient les salariés pour mieux les dominer, ils ont endetté la terre entière. Ils ont rendu dépendants tous les pays pour les empêcher de se rebeller. À titre d’exemple, le Brésil, le pays le plus riche de la planète par ses richesses naturelles, mais aussi un des plus pauvre. Les pays riches par l’intermédiaire des G-6-7-ou 8 ont créé le rationnement de la planète et des pénuries artificielles pour augmenter ou maintenir les profits capitalistes.

Grâce à la suprématie des armements, les gouvernants de toutes couleurs, qui ne plaisent pas (ou plus) sont chassés à coups de bombes et mis au pas au nom des libertés. La construction européenne dans ce même état d’esprit se fait sur cette base et sur le dos des peuples. Ne cherchons pas ailleurs les causes de la crise et de la misère du monde.

Avec la construction de leur Europe, le niveau de vie des ménages dont le salaire est le seul revenu,s’est effondré depuis 25 ans, il est retombé au niveau de celui des années 1950. C’est ce qu’a révélé une étude menée par le Cerc (Connaissance de l’emploi, des revenus et des coûts), un cercle de chercheurs indépendants. Cette étude signale que c’est à partir de 1982 que ce recul s’est accéléré. Très rapide dans la première moitié des années 1990, cette chute s’est un peu calmée à partir de 1997, année du redémarrage de la croissance, avant de reprendre en 2002 jusqu’à ce jour. D’où ce verdict sombre du Cerc : « Aujourd’hui, la place des ménages de salariés ou de chômeurs dans l’échelle des niveaux de vie est comparable à celle qui prévalait dans les années 1950. ». Belle avancée démocratique et de progrès !

Où sont la liberté, la fraternité et l’égalité inscrites sur le fronton de nos institutions que se devraient de respecter et de faire respecter nos élus ?

D’une part pour les salariés, les retraités, les chômeurs, les petits patrons et les petits artisans la misère et les rogatons pour vivre. D’autre part pour les actionnaires des grands groupes financiers, une richesse à n’en plus finir et pour quelques-uns même des revenus plus élevés que certains PIB de pays du Tiers Monde.

Avec leur politique de restriction volontaire ou sont les libertés pour les chômeurs, les sans abris, les vieux et les jeunes qui crèvent de mal vie ?

Trop de marchandises et la misère extrême. Voici le bon sens de nos élus. Rien à foutre de l’humain. En France 67 % des travailleurs de plus de 50 ans sont au chômage. Et pour beaucoup sans le sou. Dans les grandes villes et dans nos campagnes la misère suinte partout. Stop aux Restos du cœur. Comme en 45, à l’Etat de prendre des mesures pour financer le social. Aux spéculateurs de payer.

Dehors les Ouiistes valets de la finance : Jospin, De Villepin, Hollande, Cohn-Bendit, Sarkosy, Raffarin, Lang, DSK, Fabius, Mamère, Delors, D’Estaing, Le Duigou, Chérèque ...

Après la baffe du peuple aux nantis, gardons la main, pour déjouer les manœuvres repoussant à 2007 les solutions pour s’attaquer au mal vivre des Français. De Sarkozy à Chirac, chacun marque son territoire, mais aussi au Parti socialiste qui entend « fédérer » autour de lui les forces de gauche. Ce que précise Hollande en déclarant « En tout état de cause c’est le PS qui doit fixer la ligne de rassemblement, son contenu et non se les faire imposer de l’extérieur ». Aujourd’hui, le seul mot d’ordre plausible est de tout faire pour faire respecter le vote du 29 mai sans attendre 2007. Demain il risque d’être trop tard !

Ils n’ont pas brûlé toutes leurs cartouches, ils sont prêts à tout. Nous le constatons dans le matraquage idéologique et médiatique.

Assez de misère, rassemblons nous et continuons le combat contre les spéculateurs, les nantis et leurs complices, de la droite à la « gôche bobos ».

Les salariés ont voté non à 80%. C’est donc qu’il y a une solution de classe ! Une solution que la droite et le parti socialiste refusent depuis des décennies : s’attaquer au capital. Et aux bénéfices que celui-ci génère avec le travail et la sueur des peuples. Là est le cœur du problème. Le reste n’est que bavardage et diversion.

Les manipulations en tous genres ça suffit !

Allons plus loin : par les luttes et l’action faisons vivre nos revendications : arrêt de la spéculation, emploi pour tous, salaires décents pour la satisfaction de nos besoins !

Messages

  • Oui, hélas fort juste !
    Et il fallait, comme tu le fais, rappeler tout le bien de l’application du Programme du Conseil National de la Résistance.
    Il va bien falloir aussi que nous reparlions de nationalisations.
    Je m’étonne qu’aucune o.p ne l’ait encore fait.Serait-ce que nous en aurions honte ?
    Il va bien falloir aussi que nous passions à l’offensive et cesser de se contenter de "défendre".
    Ré-attaquons : 37,5 ANNUITES POUR TOUS ! Entre autre.
    Il va bien falloir surtout qu’autour de notre analyse du Capital et des propositions qui en résulteront NOUS NOUS ORGANISIONS, NOUS NOUS UNISSIONS !
    Entre autre (et ce n’est pas secondaire) ELECTORALEMENT, oui ELECTORALEMENT !
    Unité-partout !
    Il serait criminel de notre part de continuer à tirer chacun la couverture de notre côté.
    Il serait irresponsable -eu égard les millions de salariés, chômeurs, retraités, étudiants et enfants qui souffrent et attendent de nous (J’écoute mouâ aussi ce que "les gens" disent)- de ne pas surmonter nos divergences historiques.
    J’ai le sentiment qu’UNIS nous ne serions pas loin aujourd’hui d’envoyer une majorité de députés d’extrême-gauche (dans lequel bien entendu j’inclue le P.C.F) à l’Assemblée Nationale.
    Ne riez pas svp : tant pour cent plus tant pour cent cela fait du monde et de plus créerait une DYNAMIQUE UNITAIRE qu’attendent tous ceux que la politique politicienne écoeure !
    Alors svp nous-aussi "Du passé faisons table rase"
    UNITE PARTOUT dans la continuation du "non" humaniste.
    *
    P.s : Par "nous" j’entends TOUTES les organisations politiques (et mouvement citoyen) anti-Capital qui depuis des décennies se bouffent le foie quand elles ne créent pas des scissions à l’intérieur de la scission elle-même issue de la scission ...
    *
    Trés fraternellement.
    Pimpampoum

    • Qui à honte de parler de nationalisations ? pas le PCF en tous cas (voir la presse communiste).

      "J’ai le sentiment qu’UNIS nous ne serions pas loin aujourd’hui d’envoyer une majorité de députés d’extrême-gauche (dans lequel bien entendu j’inclue le P.C.F) à l’Assemblée Nationale.
      Ne riez pas svp : tant pour cent plus tant pour cent cela fait du monde et de plus créerait une DYNAMIQUE UNITAIRE qu’attendent tous ceux que la politique politicienne écoeure !
      Alors svp nous-aussi "Du passé faisons table rase"
      UNITE PARTOUT dans la continuation du "non" humaniste."

      UNIS sur quelles bases ? sur des bases de compromis élitistes qui n’éradiqueront jamais-comme par le passé- les politiques capitaliste et social libérale ?

      Les hommes et les femmes de france et d’europe ne veulent plus de ces unions. Le NON français dévoile bien le désir d’union sur des projets de société avec des contenus sociaux et d’égalité, où tous les peuples doivent s’émanciper sans crainte de survivre dans la souffrance.

      Bien sur que seule l’union sera efficace donc porteuse d’espoir, mais si nous faisons table rase du passé les mêmes erreurs seront renouvelées.

      tu nous dis :
      "Une majorité d’extrême gauche à l’assemblée , dans lequel tu inclus le PCF "bien entendu" ?"

      Pourquoi "bien entendu" ? Le PCF, LCR, ATTAC, COPERNIC, LES ALTERNATIFS, LES ROUGES VIFS, LA CGT, avec leurs militants et sympatisants, des militants et sympatisants du PS, des VERTS... ont déclenché et animé L’explication d’un NON salutaire. Les militants du PCF se sont investis dans cette bataille et partagé les miettes du temps de parole télévisuel qui lui était attribué. Alors Le PCF comme les autres partis et associations ne sont pas "des tant pour cent" additionnels à un PS caviar, mais bien des partis et associations à part entière.

      P.S. je ne suis pas encarté !

      Fraternellement,
      esteban garcia

    • Oui : "Unis sur quelles bases ?"
      Et b’en unis autour de l’analyse d’un vieux monsieur barbu du XIXe siecle (qui eut pû être Victor Hugo mais qui ne l’est pas car il écrivit, lui, "Le capital" et ,rigoureusement, vit venir ce que nous vivons aujourd’hui.)
      *
      Je me suis visiblement exprimé avec maladresse ?
      Je tente de mieux me faire comprendre :
      J’en ai assez -pour moi et tous ceux qui attendent- de me voir remettre à chaque manif’ une bonne cinquantaine de tracts (par des militants au demeurant fort chaleureux et qui s’investissent tant !) ayant quasiment la même analyse (celle du vieux monsieur barbu) mais ayant chacun leur appelation !
      *
      Alors je persiste et je signe : UNITE PARTOUT !
      Y COMPRIS ELECTORALE !
      *
      Trés fraternellement.
      Pimpampoum (encarté depuis 32 ans au Parti et au Syndicat, de chaque grève dans mon secteur même si j’ai le sentiment que ces gré-gréves de 24 heures sont avant tout démobilisatrices)
      *
      N.b : Le "bien entendu" concernant le parti dont je suis membre signifie que je le considère "à l’extrème-gauche"

    • Pimpampoum,
      Autant pour moi si j’ai été incapable de décrypter ton message maladroit. Les scissions des scissions du parti ne sont pas le fruit du hasard, mais durant longtemps nos dirigeants de la DN se sont écarté de l’analyse scientifique de marx qui ne parassaît plus une analyse actuelle ; ils ont dévié d’une ligne qui pourtant s’avérait de génération en génération (comme tu le dit). Même au 32ème congrès rien n’était clair !

      Je reconnais que les déclarations et les positions plus incisives adoptées depuis quelques temps par les dirigeants du parti sont de nature à me pousser à remiliter. (je n’étais non pas encarté, mais plus encarté) quand au syndicat CGT que je nomme j’y suis aussi depuis 34 ans, ce qui ne me donne en rien bien entendu la science infuse.

      L’union sur la base de projets de société ayant pour centre "L’ËTRE HUMAIN" j’en suis, NON à tous les compromis d’élites axées sur des colmatages sociaux essayant de rendre présentable un capitalisme déstructeur que le peuple rejette nous replongerions dans les mêmes erreurs.

      Ainsi UNION ELECTORALE "aussi" mais sur des contenus définis.
      L’union de la vraie gauche d’abord, OK !
      Fraternellement
      esteban garcia

  • Quel bol d’air ! Bravo gilberto pour l’historique clair et sans bavures, au fil duquel l’on s’aperçoit que l’opression manichéenne issue de l’essence même du capitalisme doit être détruite et non pas dépassée.

    "dehors les ouistes valets de la finance : Chirac, jospin, de villepin, hollande, cohn-bendit, sarkosy, raffarin, lang, dsk,fabius, d’estaing, guigou, chérèque..."

    Je confirme cette réaction n’en déplaise à "pimpampoum" qui prône l’unité électorale et propose de faire table rase du passé.
    "Pimpampoum" veut encore faire l’unité électorale des élites de "gôche". Il n’a pas compris que ce n’est pas le choix des citoyens français et européens qui veulent l’union sur un contenu social et égalitaire ou les "élites" citées ci-dessus ont été disqualifiées.
    Merci encore une fois gilberto pour ton analyse pertinente.
    esteban garcia

  • merci pour ce cours d’economie politique !