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Il paraît que Jean-Marie Le Pen a changé
Publie le lundi 16 avril 2007 par Open-Publishing3 commentaires

Il paraît que Jean-Marie Le Pen a changé. Ceux qui s’en convainquent et ceux qui le laissent croire n’ont-ils pas changé davantage ? Car Jean-Marie Le Pen n’a pas changé : il est toujours le candidat d’un parti fasciste, xénophobe et raciste.
Le Pen est devenu un épouvantail pour effrayer les bonnes consciences, alors que ses idées galopaient dans les mêmes consciences, à des degrés divers. Mais surtout, c’est tout le champ politique qui s’est déplacé vers lui. Pouvait-il en être autrement ?
Dans la mesure où il est hors de question de remettre en cause la machine capitaliste, ni même ses mouvements les plus brusques et les plus ravageurs, dans la mesure où les critères qui nous plongent dans la précarité généralisée sont les critères généralement admis comme intouchables, dans la mesure où la situation sociale se dégrade et que nul, dans les cercles du pouvoir, ne peut ni ne veut arrêter ce mouvement.
Dans la mesure où, dans de telles circonstances, ainsi que l’Histoire nous l’a démontrée, les boucs émissaires sont offerts en pâture au public, dans la mesure où, quand de tels engrenages se mettent en branle, très vite l’ensemble du corps social s’y trouve plongé, même à son corps défendant, dans la mesure où cela, finalement, détourne des vrais enjeux et permet de consolider le camp du profit contre celui du travail, nous assistons, depuis plusieurs années, à une lepénisation des discours et des consciences, même refoulée, ce qui empêche sans doute de la nommer : marche vers le fascisme.
La bête immonde ne sort pas de n’importe quel ventre, elle ne tombe pas du ciel, ne doit rien à la fatalité. Elle est l’enfant, pas toujours désirée, au début du moins, puis on finit par l’aimer, du système capitaliste. Comment celui-ci a-t-il nourri le monstre, comment l’a-t-il élevé ?
En démantelant, en détricotant, en éliminant, peu à peu, puis plus brutalement, l’ensemble des conquêtes populaires, en incrustant le chômage dans notre quotidien, en précarisant chaque jour davantage les travailleurs, en privatisant les services publics, en marchandisant tout et finalement les consciences, en faisant pression sur les salaires pour garantir les 15% de dividendes ; puis, en matraquant, en abrutissant, en déviant les aspirations premières vers le strass et les colères vers l’étranger ; puis en expulsant le problème via des charters, puis en diabolisant une partie de la population – la plus fragile ça va de soi, puis en se posant des questions sur l’identité nationale, puis en en rajoutant avec des petits fanions, en considérant les aspects positifs de la colonisation, voila comment la France respectable, celle d’en haut, a nourri ce monstre qui n’en est un que parce qu’il a tété.
Jean-Marie Le Pen ne sera pas élu Président de la République. Mais qu’il soit présent au second tour n’étonnera que ceux qui dans la montée du fascisme ne voient que le sprint final et les sprints intermédiaires, ceux qui ne voient pas chaque ascension, au jour le jour, d’idées et de discours et de comportements autrement plus inquiétants qu’un 21 ou 22 avril.
Le fascisme ne prend le pouvoir QU’AVEC la complicité d’au moins une partie de la bourgeoisie, la France d’en haut, la même qui accueillit la Wermacht avec un grand ouf de soulagement il n’y a pas si longtemps. C’est donc bien d’elle qu’il faut se méfier. Jean-Marie Le Pen a déclaré le 12 avril qu’il était prêt, en cas de crise grave, à participer à un gouvernement. Qui, en cas de crise grave, pourrait faire appel à lui ? Ils sont plus nombreux qu’on le croit, assurément.
Dans un tel contexte, doit-on encore s’étonner et trouver choquantes les propositions du FN, alors qu’elles abreuvent, dans leur tonalité comme dans le détail, le sillon creusé par ceux qui se sont succédés au gouvernement ?
Suppression de l’impôt sur la fortune, suppression de l’impôt sur les sociétés, suppression de l’impôt sur le revenu, allongement de la durée du travail, retraite à 65 ans, remise en cause du droit de grève, casse du code du travail, développement de l’apprentissage, hausse du budget de la défense, construction de prisons, rétablissement de la peine de mort et, bien sûr, préférence nationale… De quoi avez-vous peur ? Ce n’est pas le grand chambardement, juste un petit cran au-dessus…
Conclusion : avec Le Pen relevons notre France, pour vivre couchés…
HDM
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Messages
1. Il paraît que Jean-Marie Le Pen a changé, 16 avril 2007, 11:35
il faut que les Français sachent qui est Le Pen, cet homme qui a la prétention de diriger notre pays
Si le séjour de Jean-Marie Le Pen dans l’Algérie en guerre a été bref – de janvier à fin mars 1957 –, le lieutenant du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), attaché à la division Massu, a laissé dans l’ex-colonie française de terribles souvenirs. Elu député poujadiste à l’âge de 28 ans, ayant voté l’envoi du contingent en Algérie décidé par le gouvernement de Guy Mollet, Jean-Marie Le Pen s’engage en 1956 pour six mois. Il débarque en pleine bataille d’Alger. Basé à la Villa des Roses (aujourd’hui remplacée par un jardin public sur les hauteurs d’El-Biar), il fait officiellement du renseignement.
Les Algériens qui ont eu à faire à lui, dans le cadre des opérations de « maintien de l’ordre », suivant la terminologie employée par les autorités françaises à l’époque, et qui acceptent de témoigner, gardent l’image d’un homme « extrêmement violent » et, par-dessus tout, d’un « tortionnaire » [1]. Le cas de Abdenour Yahiaoui est particulièrement éclairant.
Les procédures judiciaires seront longues car la loi sur la presse interdit à un journal accusé de diffamation de rapporter la preuve qu’il a dit la vérité si les faits remontent à plus de dix ans, ou s’ils sont amnistiés. Mais la justice finit par donner raison à ceux qui dénoncent les actes de torture commis par Jean-Marie Le Pen, en les relaxant des poursuites en diffamation. La Cour de cassation, a ainsi confirmé, en juin 2001, un arrêt de la cour d’appel de Paris en faveur de Pierre Vidal-Naquet. Quelques mois auparavant, elle avait pris la même décision en faveur de Michel Rocard, qui, en 1992, à la télévision, avait accusé Jean-Marie Le Pen d’avoir torturé. La Cour avait estimé en particulier que l’ancien premier ministre « avait poursuivi un but légitime en portant cette information à la connaissance des téléspectateurs » [2].
Suite :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1997
2. Il paraît que Jean-Marie Le Pen a changé, 16 avril 2007, 12:06
Cependant ce n’est pas cette classe bourgeoise qui vote le Pen (ces derniers votant surtout Royal, Sarkozy ou encore Villiers), mais bien les ouvriers ou les SDF, chez qui le Pen arrive en tête. Cela démontre avant tout l’incapacité des gouvernement à améliorer les choses.
Si on a Sarko-Le Pen ou Ségo-Le Pen je ne me ferai pas avoir cette fois et je voterai blanc, car je refuse de donner ma voix à ceux qui ont ruiné la france, ont creusé l’écart entre les riches et les pauvres, et prétendent ensuite se faire élire en jouant juste sur la peur de le Pen qui, dans le fond, pourrait difficilement faire pire qu’eux...
1. Il paraît que Jean-Marie Le Pen a changé, 16 avril 2007, 15:23
Oui il faut que le PCF retisse des liens avec les ouvriers égarés. C’est sa mission fondamentale de lutter contre Lepen qui est un des outils de la droite. Malheureusement il y a déficit de ce point de vue.
Votez Marie George de très loin la plus douée .Vf