Accueil > Ils vont bouder longtemps ?
de Pierre MARCELLE
Apartir de 55 % de non, me disais-je la semaine dernière en mon for, « ils » (la quasi-unanimité des commentateurs de ces choses) seront contraints de nous lâcher un peu, avec notre « xénophobie » (terme générique), pour ne parler que de la pire de nos tares car il est patent que nous sommes tarés.
Avec un non si porteur de gauche et d’Europe, me disais-je dimanche, il va bien falloir qu’enfin ils nous entendent. J’ai compris que j’avais tout faux en voyant Mélenchon quitter son plateau télé après s’être fait couper la chique afin que s’exprime encore un troisième couteau villiériste ou un autre porte-parole du oui défait.
Ainsi s’esquissa en raccourci dans la nuit le ton des revues de presse du matin ; aux éditorialistes du oui, le non de gauche n’avait rien appris, et s’il s’était passé quelque chose, c’était rien moins que « la marche en avant du national-socialisme »... (entendu dans les murs mêmes de Libération, sur le ton d’une blague mais avec un rictus qui démentait la blague).
Ils n’étaient pas marrants avant, les prosélytes médiatiques du oui, otages bienveillants ou complices d’une incompétence politique, mais leur amertume d’après leur fait un drôle d’humour ou une drôle de colère, comminatoires et également inquiétants.
Comme si, s’étant eux-mêmes enchaînés, tels écologiques activistes, au rail de leurs certitudes et n’ayant daigné s’en détacher à l’approche du train d’un non européen et de gauche, ils ne pouvaient plus s’en défaire.
C’est triste, mais c’est aussi embêtant, en ce que ce déni de réel, niant d’avance toute hypothèse de renégociation (pourtant inéluctable et le plus tôt sera le mieux, dès que son camp lui-même se sera débarrassé de Chirac), proclame Villiers et Le Pen vainqueurs du scrutin.
Ce que ceux-ci n’eurent pas le front de faire, ils l’ont osé. On veut croire que la raison les rattrape et fasse bientôt cesser leur bouderie stérile. Parce que, à l’encontre de leurs prévisions, chacun a pu constater lundi que la vie continue, et que l’Europe ne demande que cela.
Messages
1. > Ils vont bouder longtemps ?, 1er juin 2005, 15:33
Tous ceux qui ont voté non ne veulent pas d’une renégociation, loin de là.
1. > Ils vont bouder longtemps ?, 1er juin 2005, 19:35
La majorité de ceux qui ont voté NON la veut !
Et çà me paraît nécessaire, oui !
Jean-Jacques POIGNANT.
2. > Ils vont bouder longtemps ?, 1er juin 2005, 23:09
Tout à fait d’accord avec Jean-Jacques Poignant. A part l’extrême droite (minoritaire dans le camp du NON, le reste se prononce massivement POUR une renégociation, mais par les peuples et non plus par les élites)
Eïnte.