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Impressions furtives sur l’Europe d’un chômeur ordinaire
Publie le mercredi 18 mai 2005 par Open-Publishing4 commentaires

Contribution pour le non !
de Frederic Grenier
D’abord pourquoi l’Europe ? Pour quelles raisons a-t-elle été créée si ce n’est pour des questions de business ? C’est gros comme une maison. Le point de départ fut la naissance de la monnaie Euro, le point d’encrage sera l’établissement d’un marché sauvage. J’ai connu Bruxelles il y a 15 ans, cette ville avait un autre visage, plus conviviale, plus humaine. Maintenant : on se croirait à la Défense ! Le constat est là. Ce ne sont pas des logements sociaux qui y ont été construits mais des bureau froids et impersonnels, squattés par des clones habillés tous pareils, en complet 3 pièces, comme à Walt Street.... L’Europe a été initialement pensée par des businessmans, on voudrait maintenant nous faire croire qu’elle est le fait de travailleurs sociaux. Mais on se paye la tête de qui ?.....
Je ne suis pas un théoricien de l’économie et de la politique. Je suis comme la majorité des gens, peu être un peu inculte, mais je vois. Je ressent l’air du temps. Les changements qui s’opèrent dans notre société...... L’homme dans l’Europe qui est en train de naître appartiendra bientôt à une marque pour lequel il aura signé un CDI, il sera labellisé et tamponné. Pour les autres se sera marche ou crève. Intégrés ou éjectés. Comme ces filles de l’Est qui tapinent sur la petite ceinture ou ces gamines roumaines entre 8 et 12 ans qui tendent la main dans le métro et pour lesquelles on ne fait rien......... Je vous vois venir...Certains dirons que ce n’est pas à cause de l’Europe mais à cause d’un contexte économique mondial défavorable. Comme si nos pays riches d’un seul coup se trouvaient démunis pour faire face à une telle situation.
Tout le monde sait pertinemment que ce ne sont pas les traders qui brassent pourtant beaucoup d’argent qui ont inventé les restos du Coeur. Il y a toujours du blé pour financer la connerie mais pour l’essentiel, il n’y a plus grand monde. La misère n’est pas un bon business. Elle est rentable aux heures de grandes écoutes, à l’occasion d’un telethon télévisé. Avec un tel état d’esprit, nous nous armons pour une bataille économique que nous perdrons sur le terrain social.
On parle de l’Europe, on remet toujours sur le tapis l’Europe.....comme si l’Europe n’avait jamais existé avant toutes ces lois et ces traités. Mais il y a du bon. Créateur d’entreprise j’y trouverais mon compte. J’ai en effet bientôt l’intention d’installer ma boite en Croatie où le taux d’imposition sur les sociétés est beaucoup plus avantageux qu’en France. La main d’oeuvre aussi. Un “big boss”m’a dit qu’avec ce traité, il y aurait plein de combines super lucratives. Qu’il fallait être un imbécile pour domicilier son entreprise en France......Ironie bien sur, vous l’aurez compris. Je suis fier de payer mes impôts chez moi parce qu’ils contribuent à la protection sociale. Je ne m’expatrierais pas seulement beaucoup de chefs d’entreprises n’auront pas le scrupule qui est le mien. Par calcul !
Le risque avec ce traité est de voir émerger les extrémismes de tous poils. Les peuples ont mis des siècles à construire leurs frontières, et d’un seul coup on les balaye ? Pour des raisons commerciales ? Les lois sont certes rapides à adoptées seulement les mentalités sont lentes à faire bouger. Jouer avec le sentiment patriotique des peuples c’est jouer aux apprentis sorciers dans l’hypothèse ou ceux ci n’y trouvent pas leur compte. Du chômage né la violence. De la frustration né l’extrémisme.
Suis-je un imbécile ? Lors du traité de Mastricht il était pour moi question d’une Europe à 12. Si j’avais su qu’un jour on serait 25 !. Maintenant on nous met la Turquie sur le tapis. Comme un carré d’as que l’on abat. (Je ne suis pas contre son entrée mais laissons le temps au temps !). Pour les businessmans ce pays représente un filon juteux à court terme seulement l’avenir des peuples n’est pas du court terme. On ne peut le prévoir comme les cours de la bourse. Si certains pensent que l’on veut son entrée pour sa richesse culturelle ou la beauté de ses paysages, ils se trompent. Tout cela n’est que logistique. La Turquie est le chaînon manquant de la structure économique que les traders béniouiouistes veulent nous imposer. Laissons aux sociologues et non aux économistes la faculté de penser à l’avenir des peuples. Bon ok je le concède. Il faudrait un peu de l’avis des deux.
Je ne veux pas d’une union Européenne qui soit un clone des Etats-Unis. Vous l’a voulez ? Et bien vous l’aurez vos Etats-Unis d’Europe. Avec de plus en plus de misère, de plus en plus de ghettos, de plus en plus de conneries à la télé.......Comme aux Etats-Unis. Et on y est déjà ! L’Europe est un futur continent d’obèses et de gens sous culturés. On y est déjà. Parce qu’à la sortie des bureaux entre 12 heures et 12 heures 30 on mange sur le pouce n’importe quoi et on devient gros. Comme aux Etats-unis. Le soir venu trop fatigue pour lire un livre nous nous anesthésions devant la télé. Comme aux Etats-Unis avec des programmes de plus en plus débiles.
70% des français seraient pour le traité....Ok ! Je me dirais :"mon analyse est mauvaise, j’ai sans doute une poutre dans l’oeil. A 51% contre 49% d’après les sondages, et bien il faut revoir la copie car un problème se pose ! Avant de ratifier le traité, "ratifions" une majorité de gens autour d’un projet économico social qui fasse l’unanimité ou presque. Cela évitera bien des problèmes, bien des clivages. Le danger avec un résultat à 51% contre 49% est de voir la classe politique française imploser. Maintenant brandir Le spectre d’un point de non retour si l’on vote Non ? Argument bassement psychorigide. Si telle est la futur Europe, sans possibilité de remise en question, on est bien mal engagé. La non possibilité d’un retour en arrière est la preuve flagrante que ce traité est une succession d’articles au service de l’économie et non du sociale. Echec et mat !!!
L’Europe est responsable de ce qui se passe à l’intérieur de ses frontières comme moi je suis responsable de la bonne tenue de mon appart. Si c’est le bordèle, et bien c’est ma faute, pas la faute des autres qui passent devant mon palier.
De nombreuses personnes ont combattu le communisme, démontrant par A+b qu’il fallait que les peuples issus de ce modèle adoptent le notre. Maintenant ces mêmes personnes pleurent (les businessmans) parce que la Chine monte en puissance.........Assumez cette concurrence messieurs, c’est vous qui l’avez créé et voulu seulement, faite attention à l’Europe que vous voulez nous proposer !.....
Seule une Europe sociale pourra faire face à cet état de fait et enrayer la machine économique implacable. Nous voulons nous mettre dans la course ? Cette course est perdue d’avance. L’Europe ayant pour base ce traité représentera une menace pour la chine et les Etats-Unis. Nous serons alors pris en sandwich et dégusté comme un hamburger !!!
Messages
1. > Impressions furtives sur l’Europe d’un chômeur ordinaire, 18 mai 2005, 17:48
Réponse d’un sans emploi qui refuse l’appellation "chômeur" car même s’il n’a pas de boulot, il ne chôme pas pour autant.
Le point de départ de l’Europe n’a pas été l’euro mais la CEE (Communauté Economique Européenne) même si dans le fond, ça ne change absolument rien.
Pour ma part, je suis pour l’Europe, mais pas celle-là. Je suis pour l’Europe pour arriver progressivement à un monde solidaire, égalitaire, social, artistique, culturel, sans société marchande et sans frontières.
Mais cette Europe-là, celle de la CEE, celle de Maastritch, est aux antipodes du progrès et donc de toutes les valeurs que je viens de citer.
C’est ce pourquoi je crains que ce n’est pas seulement le Traité européen que nous devrions revoir, mais l’ensemble de la politique européenne depuis la CEE, car tout a été décidé dans notre dos, sans consultation populaire (à l’exception de Maastritch mais dans un contexte très particulier où l’on nous avait fait croire, comme on tente de le faire croire encore aujourd’hui, à une Europe sociale alors que ni Maastritch, ni le Traité pour lequel on va se prononcer le 29, ni les politiques antérieures de l’Europe ne garantissent un progrès social, puisque toutes ces déclinaisons de l’Europe sont capitalistes, et que par essence, le capitalisme repose sur la recherche du profit (dixit Larousse) et que cela est en opposition TOTALE avec toute notion de progrès social.
C’est pour ça que je voterai NON à ce Traité. Et que j’espère que nous redéfinirons l’Europe pour en faire une Europe des peuples, une Europe égalitaire et solidaire, une Europe sociale, donc en opposition avec le capitalisme, et donc en opposition avec tout ce qu’a pu être l’Europe depuis la CEE.
Nous devrions aussi revoir tous les critères d’adhésion à l’UE, car l’égalité entre les hommes et les femmes, l’égalité des homos et des hétéros, l’égalité entre immigré-es et non-immigré-es, le respect des droits humains, la laïcité, en bref : l’égalité sociale par le haut, n’a jamais été un critère d’adhésion à l’Europe, et c’est pourtant essentiel si l’on veut une Europe progressiste. Cette Europe, on peut et on doit la construire. Et ça ne pourra se faire que par le NON.
Annydrin.
2. > Impressions furtives sur l’Europe d’un chômeur ordinaire, 18 mai 2005, 22:28
"Le danger avec un résultat à 51% contre 49% est de voir la classe politique française imploser." : mais qu’elle implose, qu’elle implose. Nous sommes un pays suffisamment démocratique pour organiser de nouvelles élections après la démission massive de tout ce gouvernement pour incompétence à satisfaire les besoins élémentaires du peuple qui les a élus (et encore, pas les ministres...), non ? Il n’y a dons pas de catastrophe forcément, il peut y avoir un changement, de cap, de fonctionnement, de respect.
1. > Impressions furtives sur l’Europe d’un chômeur ordinaire, 19 mai 2005, 04:39
J’espère qu’on ne sera pas à 51 % contre 49, car si cela arrivait le 29, ni même à 53 % contre 47 (comme le disent les sondages en ce moment) car alors les résultats pourront être truqués et nous ramener à l’inverse ou à 50/50 et dans ce cas, Chirac ne se gènera pas pour trancher et il tranchera en faveur du Oui.
Nous devons atteindre les 60 ou 70 % pour être sûr-es que les résultats, même falsifiés nous donneront vainqueur/euse
3. Un article prémonitoire, 11 mai 2012, 13:28
L’article que vous avez écrit en 2005 était oh combien prémonitoire ! C’est exactement le contexte dans lequel on se trouve en 2012...