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Infos luttes sociales Bulletin n° 100

Publie le samedi 15 janvier 2005 par Open-Publishing

Infos luttes sociales

Bulletin n° 100

13/1/2005

Comité de soutien aux salariés en lutte d’Arcade, Quick, McDo, Frog, FNAC, Disney,
Virgin, Pizza Hut, etc.

Pour tout contact : CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris (en précisant bien le nom
du comité) - Chèques à l’ordre de ADC avec mention "soutien à Faty", ou "soutien aux
licenciés de Quick", à adresser à ADC (boite n° 45) c/o Maison des associations 35-37
av. de la Résistance, 93100 Montreuil.


Contact : fatysolidarite@hotmail.com

Informations et documentations sur les luttes et les initiatives en cours :

http://www.ac.eu.org/

Compte rendu de la réunion de mercredi 12 janvier 2004

Un anniversaire : notre centième numéro

Ce bulletin n’est pas le produit d’un graphomane ni d’un énième groupe qui cherche à
se mettre en valeur. Au départ nous ne savions pas si tout se terminerait au bout de
quelques semaines. Notre but n’a jamais été de nous perpétuer en tant qu’organisation.

La dynamique des collectifs de solidarité résiste depuis octobre 2001, déclenchée par
la première grève à McDo. Le bulletin rassemblait les informations et les réflexions
qu’on s’échangeait au cours de ces réunions et avaient un but essentiellement
pratique, celui de permettre aux absents de suivre le fil de l’action du comité. Avec
le temps il a commencé à circuler sur plusieurs listes de diffusion et à informer un
public plus large. Il reflétait l’état d’esprit collectif, à un moment donné et d’ailleurs
les collectifs ont changé de composition au fil des luttes autour desquelles il se
formaient. La dynamique a résisté au delà de chaque lutte. Des copains aux
appartenances les plus diverses en ont fait et en font partie, des gens qui "
normalement " n’ont pas l’habitude de faire des choses ensemble.

Aujourd’hui cette dynamique continue pour soutenir les victimes de la répression
patronale, qui s’acharne sur des individus qui ont participé à des luttes dans la
phase précédente (comme c’est le cas de Faty ou des McDo), ou que le patron identifie
comme des obstacles à sa politique de gestion du personnel (comme c’est le cas de
Quick, où on cherche de façon évidente à éliminer la CGT).

Les activités du collectif sont simples, claires, fondées sur le sentiment de
légitimité de notre combat. Toujours dans le cadre de la relation salariale - celle
qui fonde notre société - sur une lutte limitée, avec un point d’application précis,
sur les points faibles de nos adversaires, avec opiniâtreté, à la hauteur de nos
forces, à la portée de tout le monde, avec l’espoir que notre exemple donnera envie à
d’autres de s’y mettre à leur tour. Pas de gesticulations médiatiques, seulement du
concret, bien que tout petit. Les médias n’ont jamais été repoussés ; seulement
considérés avec cette indispensable pointe de méfiance qui permet d’éviter les
déconvenues. Au bout de trois ans et demi de cette dynamique - et malgré les
difficultés ambiant qui ne cessent de grandir - nous pouvons dire que le bilan est
globalement positif et nous avons envie de continuer.

Les activités de la semaine

Vendredi 7 nous avons rendu visite au Novotel Vaugirard, devant le commissariat.
Pendant qu’on décorait les abords de l’hôtel, juste en face de nous, cela nous a valu
un regard dégoûté des policiers contrôlant un jeune en mobylette au pot d’échappement
cassé. Les responsables de l’hôtel n’ont pas considéré nécessaire les appeler à cause
de notre présence. Nous avons constaté que peu de clients étaient sur place, ce qui a
rendu moins amusant notre pique-nique. En revanche plusieurs passants, intrigués par
les affiches, ont manifesté leur soutien à notre action. La discussion avec le
personnel, qui nous a dans l’ensemble manifesté sa sympathie, a été fort intéressante
et a confirmé ce que nous avions entendu déjà dans plusieurs autres hôtels : outre le
flicage omniprésent, il y a une véritable difficulté à se faire remarquer, car, vu l’importance
d’Accor dans le secteur hôtelier, si on est repéré, on est grillé dans toute la
profession. L’utilisation de techniques de conservation sous froid, par exemple,
permettent la suppression de postes de cuisinier et la réduction progressive du
personnel, sans que les clients (qui pourtant payent le prix fort) s’en aperçoivent :
réchauffer un plat précuit devient à la portée de tout le monde et le goût n’est pas
trop mauvais, même si le client pense d’avoir eu droit à un plat express.

La discussion avec la directrice, rapidement appelé sur les lieux, fort aimable et
jouant de son charme, fût très courtoise. Elle nous a assuré qu’elle transmettrait
nos requêtes à la direction du groupe et apporterait son soutien à nos propositions d’internalisation
 : elle ne souhaite que le bonheur des gens qui sont autour d’elle. Dans notre guide
Michelin des hôtels Accor elle aura droit à une étoile supplémentaire pour la
politesse dont elle a fait preuve. Nous lui souhaitons un rétablissement rapide, vu l’extinction
de voix dont elle était victime.

L’hôtel a renoncé aux services d’Arcade, mais - désolés de contredire Mme Cathy
Kopp - le ménage n’est pas internalisé : on s’adresse toujours à une boite de
sous-traitance.

La distribution au personnel d’une copie de la lettre de la CGT du commerce demandant
l’embauche de Faty par la chaîne hôtelière semble avoir provoqué l’émoi de la
direction du groupe. Nous verrons bien s’ils vont mettre les actes en accord avec
leurs déclarations.

Samedi 8, vers 13 heures, un groupe important de manifestants s’est rassemblé devant
le restaurant Quick des Halles. Les responsables du restaurant avaient fait appel à
un nombre impressionnant de vigiles et avaient fermé pour l’occasion. Du coup, leur
rush du samedi en a pris un sérieux coup. Malgré un peu de pluie, les copains qui s’étaient
donné rendez-vous ont apporté témoignages, animation et bonne humeur, ce qui n’a pas
du tout plu à aux patrons.

Le jour précédent M’hamed, délégué central CGT, avait reçu un avertissement et nous
avons appris qu’il y avait un cinquième licenciement au Quick de Barbès. De toute
évidence la direction de la boite pense qu’elle arrivera à s’en tirer à moindres
frais. Elle n’a pas compris que ça va leur coûter cher et que nous ne sommes pas
prêts de le lâcher.

Dans l’après-midi un autre rassemblement a eu lieu devant le Quick de Barbès, avec
force vigiles et flics. Si la direction préfère dépenser de ’argent en embauchant des
vigiles plutôt que des équipiers, c’est évidemment son droit. Mais nous ferons tout
pour que leur choix soient les moins rentables possible. Autrement dit : moins de
clients, moins de rush les week-end, plus de vigiles, image de marque entachée égal
moins de bénéfices.

Le bila étant globalement positif, nous allons remettre ça.

H et M

Les salariés de l’entrepôt de l’entreprise H et M au Bourget ont mené victorieusement
une grève de 4 semaines.

Cette société emploie 3000 salariés et possède 363 magasins repartis dans les
principaux pays d’Europe. L’entrepôt du Bourget est un point stratégique puisqu’il
alimente tous les magasins français. Une négociation longue et difficile a abouti à
la satisfaction des principales revendications des grévistes, à savoir :

a.. Augmentation des salaires : 7% pour les salariés ayant plus de 3 ans d’ancienneté
dans l’entreprise et 4% pour les autres.

b.. Payement à 50% des jours de grève, 50% étant récupéré.

c.. Renonciation de l’employer aux licenciements et à toute mesure discriminatoire
liée à la grève.

Cette grève est d’autant plus exemplaire qu’elle a eu lieu dans une entreprise du
secteur privé.

Les infortunes du net

La semaine dernière un mauvais plaisantin ou un petit facho ou un malade qui se
cramponne à son ordinateur (à vous de choisir) a envoyé un message sur les listes de
diffusion qui reçoivent régulièrement l’information du collectif de solidarité, en
usurpant le nom d’un des membres du collectif, pour dire que Faty avait abandonné la
lutte et autres conneries du même acabit. Evidemment cela est faux, mais pour qu’il n’ay
ait pas d’équivoques, nous tenons à le répéter. Ce brave monsieur lit notre prose et
est capable de singer notre langage, mais n’a rien compris au sens de notre action.
Faire les choses publiquement, réfléchir publiquement, affirmer la légitimité de nos
raisons et de notre action nous expose à ce type de risques. Evidemment on assume.

Revue de presse, sur plusieurs cas de répression patronale :

Catherine Lafon, " Le syndicalisme, sport de combat ", dans l’Humanité du 06/01/05

 http://www.humanite.presse.fr/journ...

Géraldine Doutriaux, " Les syndicats dénoncent une "discrimination" ", dans Le
parisien du 06/01/05 :

 http://www.leparisien.com/home/mavi...

" La CGT dénonce la répression syndicale ", dans Le Nouvelobs Quotidien

 http://permanent.nouvelobs.com/cgi/...

Le Monde n’ayant pas publié dans son courrier des lecteurs notre réponse portant sur
la communica-tion du groupe Accor, nous avons envoyé le texte paru dans le bulletin
n° 98, à tous nos contacts dans les médias.

Nos prochains rendez-vous :

Notre prochain rendez-vous est pour vendredi 14 janvier entre 18 heures et 18 h 30

devant le siège d’Arcade, 80, rue du Faubourg-Saint-Denis (Métro Château-d’eau)

Amenez de quoi casser la graine.

Samedi 15 janvier à 12 heures 30, rendez-vous pour soutenir les salariés licenciés de
Quick

au métro St. Lazare, sortie cour de Rome. Prévoir un bon morceau d’après-midi.

La prochaine réunion du collectif de solidarité aura lieu

mercredi 19 janvier à 18h30

à la Bourse du Travail, 67 rue Turbigo (métro Arts et Métiers)