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Inondation du site nucléaire du Tricastin
Publie le lundi 15 décembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Inondation du site nucléaire du Tricastin : "Sortir du nucléaire" demande d’urgence des mesures de radioactivité indépendantes
Dans la nuit de dimanche à lundi, un plan d’urgence interne a été déclanché sur le site nucléaire du Tricastin, du fait de l’inondation des installations nucléaires SOCATRI-AREVA et BCOT-EDF.
Cette alerte est due à la montée des eaux de la Gaffière, le fameux cours d’eau qui traverse le site du Tricastin, et qui a été contaminé à plusieurs reprises ces dernières semaines - et particulièrement du fait de la grave fuite d’uranium de début juillet.
Les exploitants AREVA et EDF prétendent qu’aucune contamination n’est ressortie du site, mais l’expérience a montré que leurs discours étaient très peu fiables. Il est donc nécessaire que des mesures soient faites dès ce mardi par des organismes indépendants, par exemple la Criirad, ou des laboratoires étrangers. C’est au ministère de l’écologie de contacter au plus vite de tels organismes.
De façon générale, alors que le site nucléaire du Tricastin existe depuis près de 50 ans, il est stupéfiant que les exploitants soient surpris par la montée des eaux de la Gaffière. C’est une nouvelle démonstration de l’incompétence et de l’irresponsabilité de l’industrie nucléaire, et de l’impuissance des organismes de sûreté (ASN, IRSN). Ces organismes passent le plus clair de leur temps à "démontrer" que la sûreté des installations nucléaires est assurée, mais ils sont régulièrement démentis par les faits.
De toute évidence, il va y avoir tôt ou tard en France un accident grave, voire une catastrophe nucléaire. Pour l’éviter, il faut au plus vite mettre en oeuvre un plan de sortie du nucléaire, accompagné de mesures très ambitieuses en faveur des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables.
Messages
1. Inondation du site nucléaire du Tricastin, 20 décembre 2008, 09:37, par max
Aujourd’hui
Citoyens Cobayes, demain Victimes Volontaires ?
Jusqu’à Tchernobyl, l’état français a toujours cherché à nier ou minimiser le risque qu’un accident nucléaire grave. Mais maintenant que la possibilité d’une catastrophe ne peut plus être niée, l’état cherche à faire croire qu’il « maîtrise » la situation. Pour cela, on organise des exercices de crises, des simulations, comme dans un centre de recherche sauf qu’ici le centre de recherche n’est pas délimité par quatre murs : il s’agit au contraire de notre quartier, de notre ville, de notre région,etc... Et les cobayes ne sont plus ces sympathiques rongeurs dans une cage métallique, mais nous-mêmes, observés, auscultés, étudiés, confinés dans la grande « cage en verre » que constitue cette société.
De même depuis quelques temps -et notamment depuis cet été particulièrement chaud pour la filière nucléaire- il n’est plus possible de dissimuler les nombreux incidents et accidents (fuites, irradiations, etc) qui composent le quotidien de l’industrie atomique en France et dans le monde.
Le lobby nucléaire, Areva en tête, a donc décidé de recentrer sa propagande sur la communication autour des accidents, de façon à faire oublier le problème fondamental qui leur a donné naissance, c’est-à-dire l’existence même de l’industrie atomique. La fausse contestation citoyenne livre alors bataille en se focalisant exclusivement sur l’incident médiatisé, critiquant pêle-mêle les versions officielles, les doses, les échelles de mesure, les effets. L’ordre dominant, jamais remis en cause, se maintient sans difficultés puisque c’est vers son défenseur, l’état, que les citoyens finissent toujours par se tourner.
Il ne s’agit pas ici de minimiser la gravité des incidents survenus cet été : lorsqu’une centaine de travailleurs sont irradiés au-delà des normes, il s’agit d’un crime, et quand plusieurs dizaines de kilos d’uranium sont relâchés dans des canaux d’irrigations, il y a bien une contamination grave.
Mais la catastrophe la plus importante, c’est le nucléaire en tant que tel. Tous les jours, il y a des fuites de matières radioactives ; tous les jours, il y a des travailleurs irradiés. Tous les jours, l’atome nous fait crever à petit feu parce qu’il renforce la société hiérarchisée, centralisée, policée, qui a rendu possible la folie atomique.
Aujourd’hui les nucléocrates, les politiques , les sociologues, et d’autres experts en tout et rien s’intéressent de près à la cohabitation entre les usines nucléaires et les populations locales et l’intégration de l’un avec l’autre. En particulier en cas de crise, lorsque l’état a pour priorité le confinement des populations, pour éviter toute explosion qui remettrait en cause sa domination.
Le délire du contrôle total, impossible avec un réacteur nucléaire, s’est simplement reporté sur les êtres humains qui vivent à coté. Contre eux, au moins, la police, la justice et l’armée peuvent intervenir efficacement ...
Nous sommes bien sûr victimes de ce monde mortifère. Et ceux qui le construisent, le protègent ou l’agrandissent sont nos bourreaux et doivent être considérés comme nos pires ennemis. Mais notre passivité, notre résignation, sont les piliers de cette société inhumaine.
Les moyens de lutter sont innombrables, le tout c’est de s’y mettre !
cnt-ait_valence C/O le Laboratoire Anarchiste / 8 place St Jean / Valence Stop-Nucléaire Lyon