Israël bombarde des sites du Hamas et fait 225 morts

Israël a mis ses menaces à exécution en bombardant la bande de Gaza aux mains du Hamas en représailles à la reprise des tirs de roquettes, tuant 225 personnes.

Le mouvement islamiste palestinien a prôné une 3e intifada et annoncé la reprise des attentats suicide.

Les raids aériens de samedi ont tué 225 personnes, ont rapporté des responsables des services de santé palestiniens, ce qui constitue la journée la plus meurtrière en vingt ans côté palestinien. Il ont fait au moins 700 blessés. La plupart des victimes sont des policiers du Hamas.

Le mouvement islamiste a annoncé qu’une centaine de membres de ses forces de sécurité avaient péri, dont le chef de la police Taoufik Djabber. Des civils ont aussi perdu la vie.

Morgues saturées

Une soixantaine d’appareils israéliens ont bombardé une cinquantaine de sites du mouvement islamiste, notamment le quartier général de la police dans la ville de Gaza et des camps d’entraînement. Le Hamas a rapporté que l’ensemble des bâtiments de ses services de sécurité ont été détruits.

Une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus de la ville de Gaza, où de nombreux morts et blessés gisaient dans les rues, ont constaté des journalistes. Les morgues de la ville étaient saturées.

L’armée israélienne a indiqué avoir ciblé « l’infrastructure terroriste » après plusieurs jours de tirs de roquettes de Gaza vers le sud d’Israël qui ont causé quelques dégâts matériels. Elle a assuré que d’autres frappes seraient menées si nécessaires et qu’elle pourraient viser les dirigeants du Hamas.

Opération de longue durée

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a prévenu que l’opération à Gaza, baptisée « plomb durci », serait de longue durée.

La ministre israélienne des affaires étrangères Tzipi Livni a estimé que la seule option dont disposait Israël contre le Hamas était militaire.

Le Premier ministre Ehud Olmert s’est toutefois engagé à éviter une « crise humanitaire ». « Nous ne combattons pas le peuple palestinien » mais le Hamas, a-t-il déclaré. « Nous avons été forcés d’agir pour stopper les attaques contre nos citoyens », a-t-il estimé.

A l’approche des élections législatives anticipées du 10 février, les dirigeants israéliens étaient pressés d’agir, l’opinion publique étant excédée par les tirs de roquettes.

3e intifada

De son côté, le Hamas a fait voeu de déchaîner « l’enfer » pour venger les morts. Khaled Mechaal, chef politique du Hamas en exil, a appelé les Palestiniens à déclencher une troisième intifada contre Israël et a annoncé une reprise des opérations suicide.

Le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que l’enclave ne céderait jamais à Israël, quelle que soit la force employée.

Les activistes de la bande de Gaza ont rapidement riposté par des tirs de roquettes, qui ont tué une Israélienne dans le sud du pays et en ont blessé plusieurs autres.

De nombreux Palestiniens se sont rassemblés pour manifester à Jérusalem-Est, Ramallah et Hébron. Des échauffourées les ont opposés à l’armée israélienne. Des manifestations ont également rassemblé des milliers de personnes à Istanbul, au Liban, à Rabat et à Paris.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a qualifié l’attaque israélienne de « criminelle » et appelé la communauté internationale à agir.

Réunion de la ligue arabe

Les Etats-Unis ont estimé que le Hamas était responsable de la rupture de la trêve avec Israël et ont condamné fermement les tirs de roquettes menées par le mouvement islamiste. Ils ont demandé à Israël d’éviter de faire des victimes parmi la population civile, mais n’ont pas appelé à la fin des frappes.

Les principales capitales européennes ont elles demandé l’arrêt des hostilités. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Javier Solana a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a demandé à « toutes les parties de faire preuve de la plus extrême retenue ».

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit « profondément inquiet » et a appellé à un « arrêt immédiat des violences ».

L’Egypte a assuré qu’elle tenterait de ramener la trêve entre Israël et Gaza. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe doivent tenir une réunion d’urgence dimanche au Caire afin de définir une position commune.

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