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Italie, Fait historique : la gauche radicale disparaît du parlement

Publie le mercredi 16 avril 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

La gauche arc-en-ciel n’obtient pas le quorum.

de Stéphane Bussard

Président sortant de la Chambre des députés, Fausto Bertinotti n’est même pas parvenu à se faire réélire. Le leader de la gauche « arc-en-ciel », une formation créée à la fin de décembre et composée de Refondation communiste, du Parti des communistes italiens, de la Fédération des Verts et de la gauche démocratique, n’en revient pas de la débâcle électorale qu’il vient de subir. La gauche radicale est tout simplement éjectée du parlement. Le moment est historique. C’est la première fois depuis la fin de la dictature fasciste qu’il n’y aura pas le moindre député « rouge » au parlement italien.

« La réalité nous a échappé »

Avec 3,1% des suffrages pour la Chambre des députés et 3,2% pour le Sénat, l’extrême gauche ne franchit pas le quorum nécessaire et enregistre des résultats négatifs même dans les régions dites « rouges ». Le recul est majeur. Lors des législatives d’avril 2006 qui portèrent au pouvoir Romano Prodi, l’extrême gauche avait obtenu plus de 10% des voix. Dans le paysage politique italien, qui se bipolarise davantage, laissant apparaître ce que certains appellent déjà la IIIeRépublique, ce chamboulement est considérable. Fausto Bertinotti lui-même n’en revient pas et jette l’éponge à la tête de la gauche arc-en-ciel : « Je termine mon activité politique de la pire des manières. Nous ne nous sommes pas rendu compte de ce qui se passait ; la réalité nous a échappé. C’est grave. »

Le risque terroriste

Professeur de sciences politiques à l’Université John Hopkins de Bologne, Gianfranco Pasquino explique au Temps les raisons de cette cuisante défaite : « Cette nouvelle formation était une organisation artificielle faite de morceaux d’histoires divergentes. Cela ne pouvait pas marcher. Les Italiens ont préféré voter utile pour le Parti démocrate de Walter Veltroni, le seul vrai concurrent valable au Parti du peuple de la liberté. Il faut aussi dire que cet échec est mérité, car la gauche arc-en-ciel n’émet aucune idée nouvelle. » Et Gianfranco Pasquino d’ajouter un autre facteur, plus surprenant : « Une partie de l’électorat (ndlr : issu des milieux ouvriers) de la gauche radicale a opté pour la Ligue du Nord en votant contre la caste politique, contre l’Etat. »

L’exclusion de l’extrême gauche du parlement pose-t-elle un risque de retour du terrorisme du type Brigades rouges, comme le craint le sénateur à vie Francesco Cossiga ? Gianfranco Pasquino n’y croit pas. « Il y a eu certes des groupuscules violents à l’époque à Gênes notamment. Mais le terrorisme ne vient pas de la gauche radicale. Les Verts, les communistes et Refondation ne soutiennent pas le terrorisme. Ils ont toujours agi dans le cadre des institutions. »

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Messages

  • Parce que Bertinotti c’est la gauche radicale ? je suis morte de rire !!!

    S@brina

  • après cette catastrophe où en sommes nous ?
    Partout en europe le social-libéralisme tente d’imposer le cadre du bipartisme. condition nécéssaire à sa domination et à la mise en oeuvre du projet européen initié à Bruxelles. On vient de le voir avec le pitoyable PS sur la question du référendum. Il n’est pas innocent que la réference commune de zapattero, Veltroni ou royal soit Tony Blair. C’est à dire une gauche anglo-saxonne très éloignée des traditions ouvrières.
    partout en Europe donc.
    Mais on voit aussi ici où là des progrès des forces à gauche du PS dont les PC : je pense à la Grèce, l’Allemagne, le Portugal, qui dans des formules différentes, ont toutes en commun une rupture claire et assumée avec les socio-libéraux. de ce point de vue, Veltroni et son projet blairiste, a fait ce que les communistes auraient du faire depuis un certain temps ; Sa volonté de recomposition au centre, très brutale, a signifié à ceux qui souhaitaient encore que cette période était révolue.
    Ce faisant, dans cette catastrophe électorale, il nous rend service en ce sens qu’il libère enfin à gauche un espace politique que nous nous devons d’occuper. Ce sera long, difficile, avec toutes les forces qui poussent à notre marginalisation, mais enfin les ambiiguités ayant disparu, nous pouvons nous battre à 2 mains aux cotés de ceux qui veulent un véritable changement.