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Italie : nouveau propriétaire pour "L’Unità"

Publie le dimanche 25 mai 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Goffredo de Marchis évoque le rachat du quotidien L’Unità, journal du Parti communiste, fondé en 1924 par Antonio Gramsci.

"L’ère de l’Unità est terminée. La ligne future du journal, étroitement liée au débat politique du Parti démocratique (PD), est en jeu. Parmi les candidats au rachat figurait également la famille Angelucci, qui contrôle le journal de gauche Il Riformista, et dont la candidature était mal vue, aussi bien par la rédaction du journal que par Veltroni [président du Parti démocratique].

C’est Renato Soru, le président de la région Sardaigne, entrepreneur et propriétaire de Tiscali [portail Internet], qui a été choisi pour devenir le nouveau propriétaire du journal.

Le portail de communication, qui tourne autour de l’axe du Parti démocratique, comporte une voix de plus.

La rédaction se réjouit et espère une synergie multimédia, avec la télévision, la radio ou Internet, selon les préférences du nouveau patron."

http://europe.courrierinternational...

Messages

  • Ca commence par l’autonomie d’un journal (surtout autonomie vis à vis des militants et des journalistes, autonomie de la propriété) puis ça finit à la découpe et l’achat.

    Comme la privatisation partielle d’EDF qui finit par la privatisation totale.......

    L’huma est déjà en partie privatisée (des interets privés minoritaires y sont), demain avec l’autonomie du journal il faudra peu qu’elle ne rejoigne l’UNITA. le processus est en marche.

    2 journaux d’exception auront disparu.

    • Tu crois que ça concerne "QUE" deux journaux d’exception ?

      De 1945 à 1990 il y a eu 40 titres du PCF ou apparentés, (Quotidiens ou périodiques), qui ont disparu du panorama de l’écrit français.

      Et je pense qu’dn Italie ça doit être pareil !!!

      C’est vrai, personne ne se pose la question... Et c’est normal :

      Personne ne les en a informé. Ni ne les a avertis du danger. Y compris ceux qui devaient le faire, les canards qui restaient. Trops contents de récupérer la part de lecteurs.

      Quant aux intérêts "minoritaires", laisse moi rigoler : Tu parles certainement des "actionnaires". Encore qu’ils ont certainement un "poids".

      Mais tu oublie le poids des annonceurs et celui des annonces légales administratives et des campagnes de pub des gros majors nationaux.

      Et faut pas croire que tout ça est fourni à titre gratuit...

      Je rappelle à tout hasard que le prix de vente d’un quotidien est déficitaire de 35% dès qu’il est mis en kiosque. Même s’il se vend. Et encore plus s’il est invendu.

      Donc au moins 35% de ce canard a été "vendu" par avance à d’autres personnes que les lecteurs. Aux souscripteurs si c’est des militants. Aux autres, donc aux ennemis potentiels, si ça n’est pas le cas. Et en général ces derniers ne le font pas "gratuitement".

      Et s’il veut faire un peu de bénef, la part à abonder doit être encore plus conséquente...

      CQFD

      G.L.

    • Donc un quotidien ne peut tenir sans le fric de la pub ?

      Sur le fond...

      Par ailleurs oui je sais qu’il y a des dizaines de quotidiens qui ont disparu. Mais là, dans le cadre de l’Unita et l’Humanité le processus me semble différend :

      1) Autonomisation, entrée d’interets privés (d’abords minoritaires) , pas forcement dans cet ordre.

      2) Privatisation terminale.

      Sur la pub et les annonceurs , OK , ils ont forcement une influence.

      Pour l’Unita il aurait mieux valu retirer le titre provisoirement plutôt que de se trouver vendus, ou en faire un hebdo, ou.....en faire un titre internet, ou une chaine de télé ..... mais bon , quand on a bradé le PCI, transformer l’Unita en journal social libéral ne représente pas un pas immense en avant.

    • Salut GL

      en Italie on a deux quotidiens "communistes" "Liberazione" et "Il Manifesto", les deux presque pas de pub et pas des "société capitaliste" dans le "capital" de propriété... les "actionnaires"...

      "Liberazione" a aussi un édition gratuite distribue au métro...

      d’autre quotidiens "social-démocrate"...come "L’Unita", "Il Riformista" et ...

      On a plein des hebdomadaire des mensuel communiste et des publication diverse, sans conte des centaine, voir plus, des sites internet, radio et tele...

      Le tous sans ce "vendre" au "capital" ou entre dans un "logique" de "rentabilité"...

      Dr Furioso

    • Ben, tu viens d’expliquer qu’on peut faire des médias "communistes" sans se vendre au Capital.

      Je suis entièrement d’accord avec toi, d’autant que dès les années 80 avec ma section syndicale FILPAC et SNJ-CGT, et les Communistes du canard ou je bossait on alertait déjà les dirigeants du Parti responsables de la Presse et les Secrétaires fédéraux de la zone de diffusion sur les risques encourus suite à cette stratégie. (J’ai encore en ma possession les doubles des dossiers par courriers recommandés qui n’ont jamais eu de réponse de leur part ansi que la liste des destinataires).

      J’ai même fait une intervention, au Congrès de la Presse Quotidienne Régionale en 1992 à Montreuil, sur ce sujet.

      On a été écoutés poliment comme si on débarquait d’une autre planète. Et je ne dirai pas que ça a arrangé mes relations professionnelles et militantes avec ma Direction "Communiste", ni d’ailleurs avec la Direction nationale régionale du syndicat. Ce dont, d’ailleurs je me suis foutu royalement. Je savais qu’on avait raison et qu’un jour ça reviendrait à la surface.

      Et je continue à penser qu’on peut encore, en France, éditer une publication nationale quotidienne vraiment "communiste", et qui parle réellement "communiste", dégagée du poids du capital et de la Pub.

      Encore faudrait-il que ceux qui sont encore à la tête et qui nous ont mis dans cette situation le veuillent bien ou disparaissent du poste de commande. Et que ceux qui prendront la relève en aient la volonté.

      Je dirais mieux : Je jugerai, (Et je ne serai pas le seul) de la volonté de "changement" du PCF à la mise en oeuvre d’une décision radicale sur le sujet.

      Fraternellement,

      G.L.