Accueil > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE
Je vis entouré de chômeurs, de précaires et de petits revenus. Dans un milieu où le travail est difficile à trouver, ingrat, dur et mal payé. Où l’on connaît le poids du mépris. Dans un milieu où l’on sait le prix de l’alimentation et des objets de première nécessité. Où l’on sait trouver les premiers prix des supermarchés quand on ne va pas au resto du coeur ou à l’épicerie sociale approvisionnée par la Banque alimentaire. Où l’on se donne les tuyaux pour acheter ses vêtements, ou ceux des gosses, au poids ou à un euro pièce. Où l’on ne part pas en vacances. OÙ L’ON NE PART PAS EN VACANCES... comme la MOITIÉ des Français.
Chez nous, on ne vote pas. On hurle. On vote Le Pen. Comme on votera José Bové. Avec la honte en moins. Et une très grande fierté en plus.
Chez nous, on ne vote pas. On se tait. Les poings dans les poches et la rage mal contenue. On s’abstient. Bien plus souvent encore qu’on ne vote Le Pen. Comme des millions d’électeurs de gauche je n’ai pas voté depuis des années. A quoi bon choisir entre un "Mon programme n’est pas socialiste" couplé avec "L’État ne pas peut pas tout faire" et des candidatures de témoignage qui feront quelques pour cent ?
J’ai milité pour le NON. Pour une fois nous pouvions faire un véritable choix. Pour une fois notre vote pouvait peser sur le cours des choses. Combien ont retrouvé le chemin des urnes ce 29 mai ? Combien ont été heureux de ces réunions, de ces collages et de ces distributions de tracts, de ces discussions enfiévrées et de ce magnifique résultat. Ah oui ! Ça, on leur a mis au cul ! Et pas qu’un peu ! T’as vu ça ? 55% ! Une sacrée branlée ! Ce bonheur qui inondait nos vies difficiles ! L’espoir renaissait. L’espoir venait de changer de camp. Et ensuite la fureur de nos maîtres ! S’ils sont si furieux maintenant, c’est bien qu’un OUI les aurait encore servis.
José Bové n’est pas le candidat de mon choix. J’ai une autre préférence à titre personnel. Mais je suis un intellectuel bien frotté de culture élitiste. J’ai une vie plutôt confortable de classe moyenne. Mon opinion personnelle ne vaut rien du tout d’un point de vue électoral.
Je me place maintenant du point de vue des gens pauvres. Je n’ai rien contre les candidats à la candidature de la gauche. Et même une grande estime pour la plupart. Mais ils ne savent pas parler à ceux pour qui la vie est une course de bête traquée. Ils ne savent pas parler aux petites gens. Ils n’ont pas les mots. Pas les ressorts. Pas la manière. Pas la gouaille et pas la fougue. Ils n’ont pas la langue directe, la langue populaire de José Bové. Cette langue que la diplomatie et les discussions entre gens cultivés n’a pas rabotée pour en enlever les aspérités. Ils ont tous cette onction ecclésiastique, oui tous, que n’a pas José Bové. Leur langue policée est reçue comme de la langue de bois et/ou comme la langue de nos maîtres.
La candidature de José Bové est la seule qui soulève l’enthousiasme des petites gens. Il est des nôtres. Cela ne s’explique pas. Cela se ressent. C’est viscéral. Si tu n’es pas capable de ressentir ça, tu ne peux pas ressentir non plus la bohème de Rimbaud, le soleil qui inonde les toiles de Vincent van Gogh, la déchirure du Chant de la terre de Mahler, les romans de Giono ou le poignant des chansons de Brel. Tu ne peux pas ressentir que José Bové touche le cœur des petites gens et c’est tout. Il n’y a rien à dire de plus.
Aux yeux des petites gens José Bové, lui seul, a mis en accord ses paroles, que l’on comprend, et ses actes au prix de la prison. Il est le seul candidat à avoir acquis cette légitimité indiscutable d’une opposition réelle. Il est, et de très loin, le meilleur de nos candidats à la candidature si ce que nous recherchons est le plus grand nombre de bulletins dans les urnes. Parce qu’il est le candidat du cœur pour tous les pauvres.
Il n’a pas la dégaine d’un président ? As-tu vu le louque de Chavez et de tous ces nouveaux présidents sud-américains ? C’est parce qu’ils n’avaient pas une cravate incarnée et un costard trois pièces dans le cerveau qu’ils ont été élus. Nous savions qu’ils étaient des nôtres. Ils n’avaient pas besoin de le dire : cela se voyait et se sentait. Avec les mains calleuses, le visage buriné, le verbe haut et franc. Et aussi cette totale absence de honte alors qu’ils n’ont pas le look mannequin de Besancenot, le joli minois d’Autain ou l’intelligence brillante et le savoir encyclopédique de Salesse. Des métis ou des indios. Tu te rends compte ? Nous avons élu des métis ou des indios ! Des sous-hommes comme nous qui n’ont le droit de vote que depuis peu ! Aux Pays-Bas Marijnissen, le leader du Socialistisch Partij, est un tribun aux larges épaules qui ne craint pas de dire qu’il est républicain et veut au moins que la famille royale soit imposée sur le revenu. Et ça passe dans un pays où plus de 90% sont attachés à la famille royale. Eh bien en France nous pouvons élire un moustachu qui ne courbe pas la tête quand il est menotté.
José Bové est le candidat des pauvres, des méprisés et des humiliés. José Bové est la fierté des pauvres. In English : the Poor Pride."
Hubert
(militant associatif)
Messages
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 2 décembre 2006, 23:28
On peut être issu de milieu modeste et ne pas partager ton emballement, c’est ça, la démocratie... On pourrait respecter ton point de vue mais seulement après un vote.
Je ne me contenterai pas d’un enthousiasme, j’attends enfin de dirigeants, de gauche, bien sûr, qu’ils possèdent, enfin, un socle de connaissances civiques et juridiques, pour être crédibles et faire avancer les choses dans le bon sens. Par exemple, Salesse n’est absolument pas encyclopédique, il a le minimum de savoir nécessaire sur les institutions.
De toutes façons, deux problématiques très différentes s’opposent dans les collectifs antilibéraux, on ne pourra s’en sortir qu’en votant.
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 00:19
Trois remarques.
Hubert précise bien que Bové n’est pas son choix personnel.
Il rend compte de ce qu’il voit dans sa pratique de militant associatif.
Je le constate moi aussi (je suis travailleur social) : Bové est vu comme le Robin des bois moderne.
La prison lui a donné une sorte de statut de "véritable opposant".
Salesse n’aurait que le minimum de connaissances sur les institutions ?
Il est énarque ! Les institutions constituent un sacré paquet du programme de l’ENA…
Tu es au PCF, ce qui n’est pas un défaut. J’ai quitté le PCF au début de la campagne de2002.
Mes camarades étaient sourds et aveugles. Ils refusaient de voir que nous allions dans le mur.
Nous y sommes allés avec les 3,5% de Robert Hue.
Je vois aujourd’hui mes ex-camarades tenter de foncer de nouveau dans le mur avec MG Buffet.
Cela me désole profondément.
Jacques (ADS)
2. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 04:26
Oui, José Bové est le candidat des pauvres !
Seuls les chefs de partis (et leurs militants les plus obtus) ne le savent pas !
3. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 06:21
Quant à l’ objection qu’ un candidat ne possède pas un minimum de competences juridiques ou autres ce qui n’ est pas vrai en ce qui concerne José, il faudrait pas oublier que le boulot se fait en groupe et pas seul, donc que si toutes les compétences sont réunies, dans toutes les domaines et quand on voit celles de tous les candidats et candidates, plus celles des membres des collectifs, y’ a quand même de quoi avoir la banane, non ?
reprenons-nous, nous avons un formidable potentiel, la connaissance des mécanismes du capitalisme + des solutions pour vivre mieux et en harmonie les uns avec les autres
Ya basta ! camarades ! on va le faire !!
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 4 décembre 2006, 11:13
Bravo amigo !!! En ce qui conçerne Y. Salesse, ce n’est pas parce qu’il a "fait l’ENA" qu’il est énarque !!! Les énarques sont les équivalents des bourges qui ont la cuillère en or dans la bouche à la naissance et donc le chemin tout traçé pour y aller !! ce n’est pas le cas de Salesse me semble-t-il si j’ai bien lu son parcours et comme tu le dis, toutes ces compétences réunies sont un formidable levier pour faire bouger le trône ! Toute personne traîne un boulet personnel et un facteur ou un faucheur ou un syndicaliste,fût-il passé par l’ENA, s’ils ont en commun l’envie de faire avancer le Schmilblick, peuvent le faire car toutes ces personnes de même que MGB n’ont pas, à mon sens de désir personnel d’aller au pouvoir pour eux-mêmes ! Bien sûr, derrière, il y a les appareils à apparatchiks mais c’est dans le package démocratique actuel.. il faudra aussi s’en occuper..Tous pour un, un pour tous !!cela vous dit quelque chose ??
Roland, non encarté.
4. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 07:28
Eh bien si ! Non seulement on se "contentera" d’un enthousiasme, mais on n’en réclame un d’urgence ! Parce qu’en ce moment, il est un peu aux abonnés absents, l’enthousiasme, si j’en crois les commentaires qui s’échangent sur ce site.
Eh bien non ! Le problème n’est pas que les collectifs "s’en sortent", mais que le reste du monde s’en sorte ! Limiter le champ politique au nombril des collectifs, c’est avoir une ambition politique bien étriquée. Et il commence à y en avoir sérieusement marre des "problématiques" que d’aucuns épluchent à n’en plus finir comme des patates plutôt que de prendre des décisions !
Ya basta, exactement !
Le Yéti
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 09:35
Y’en a marre de subir des certitudes en dehors des votes...
Y’en a mêmes qui ont des visions, des hallucinations, n’ayant pas ici précisément signé PCF !
2. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 14:04
Pourquoi parle-t-on autant de VOTE ? Il me semble que notre méthode était le consensus...
Donc je ne souhaite ni vote ni certitude mais des ARGUMENTS.
3. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 3 décembre 2006, 15:44
A ma connaissance, et je ne suis plus tout jeune, un consensus en politique est le fait que sur un texte de loi des politiques de partis habituellement opposés arrivent à s’entendre et à voter le même texte ; ce sont ou c’étaient souvent des thèmes d’ordre social, éducation, emploi etc. Il est vrai qu’aujourd’hui, ça devient rare...
Un consensus, pour moi, n’élimine pas le ou les votes, c’est le résultat qui montre que des gens qui n’étaient pas fait pour s’entendre ont finalement adopté la même chose. L’intérêt général a été le plus fort.
5. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 4 décembre 2006, 11:09
Très bien. Bové ! atypique, syndicaliste, qui n’a peur de rien. Candidat du plus grand nombre et donc crédité d’un score impossible aux autres ! Oui ! Mais ; ; ;Il n’est plus candidat ! Alors !
La déception n’empêche pas le combat.
Qui ? pour fair un score à deux chiffres ? Certainement pas Marie-George Buffet !
Bernadett (Alternatifs à Nice)
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 5 décembre 2006, 09:42
Si José Bové n’est pas notre candidat, ce n’est même pas la peine d’aller voter ; une fois de plus l’espoir d’un vrai changement par les urnes se sera révélé illusoire. Comme ai-je pu croire que le PCF avait changé ?!
Dimitri
6. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 7 décembre 2006, 20:43
LA DIFFERENCE... C’EST FAIT,
... quand on a besoin de lui, il n’est plus là !
NOSE
1. > JOSÉ BOVÉ FERA LA DIFFÉRENCE, 25 décembre 2007, 00:17
Quand Arthur Rimbaud disait que "la vraie vie est ailleurs" il voulait dire la même chose que José : "la raison du monde n’est pas la vente" ... JP Leguil