"Je veux en finir avec la pauvreté en Bolivie"

Le président de la Bolivie, Evo Morales, a assuré aujourd’hui que sa grande obsession est "d’en finir avec la pauvreté extrême", lors d’une conférence de presse dans le Salon des Miroirs du Palais Quemado.

"J’ai encore deux ans et demi de gouvernement et je veux en finir avec la pauvreté en Bolivie et pour cela, va sûrement être importante la coopération avec les différents pays qui partagent cette proposition", a dit Morales devant la presse.

Durant son exposition, Evo Morales s’est référé à la convocation au dialogue mais il a prévenu que "il ne faut pas penser dans le pays qu’il y aura un dialogue avec les préfets de la dénommée demie-lune (autonomistes) mais d’un dialogue avec les mouvements sociaux et les syndicats".

De plus, le président a affirmé qu’il va attendre que la Cour Nationale Electorale lui remettent les résultats finaux pour faire cette convocation.

Il a aussi fait mention aux initiatives autonomes des pays de la demie-lune et a rappelé qu’en en première instance le peuple les a soutenu parce qu’il a pensé qu’il s’agissait d’une autonomie populaire et non d’une division du pays.

"Il est encore difficile de leur faire comprendre qu’une autonomie n’est pas une indépendance, que ce n’est pas une séparation de quelques régions, si l’autonomie est pour le peuple, elle sera garantie, soit pour les régions soit pour les départements", a-t-il signalé.

"Mais si un dirigeant ou un préfet d’un département entend qu’une autonomie est une séparation, une indépendance, cela peut causer une réaction dans les pays sud-américains, j’ai beaucoup de messages de présidents d’Amérique latine qui disent qu’ils ne vont jamais le reconnaître, parce que personne n’a droit à diviser des pays", a-t-il ajouté.

Quand il a été consulté sur la bataille que les préfets de l’opposition maintienent contre l’impôt direct aux hydrocarbures (IDH) qui alimente des fonds pour la Rente Dignité, il a soutenu que "je ne n’ai jamais pensé" arrêter d’appliquer cette allocation.

"Les recettes qui proviennent des ressources naturelles sont aux mains du gouvernement national, des préfectures, des mairies mais aussi des personnes qui ont plus de 60 ans", a-t-il assuré.

Au sujet de l’aide sociale, le président a dit être "très content" parce que l’aide arrive à toutes les familles boliviennes. "Je suis très content parce que pour la première fois en 183 ans de vie républicaine l’État arrive à chaque famille, avec le Bon Juancito Pinto et la rente à la vieillesse".

Morales a loué la figure de l’ex-président cubain Fidel Castro et a rappelé une conférence que le leader de la révolution a donnée dans le Palais des Conventions à La Havane, en 1983.

"Fidel disait : ’ne faites pas ce que j’ai fait, faites ce que fait (Hugo) Chavez, une assemblée constituante et par conséquent une révolution en démocratie avec la voix du peuple’, et j’ai parfaitement compris ce message", a-t-il dit.

"Fidel est le symbole de la solidarité et de la dignité des peuples du monde, un peuple bloqué par l’empire est le le plus solidaire avec les peuples du monde ", a-t-il affirmé.

Après relater ce qu’a signifié pour lui cette réunion avec Fidel qui s’est prolongé jusqu’à l’aube, Morales a relevé les changements qui se sont produits en Amérique latine depuis lors.

"Avant c’était à peine un seul pays, Cuba, maintenant le rejoigne le Venezuela, l’Equateur, beaucoup de pays continuent de le faire, peut-être non parce que leurs présidents le veulent mais parce que les peuples demandent une revendication du latino-américain, une indépendance, la liberté et pour cela il faut concevoir une unité et une intégration", a-t-il assuré.

Sur la fin de la conférence de presse, le président Morales a dit qu’il avait reçu des appels de plusieurs présidents latino-américains pour le féliciter pour le résultat du référendum et il a confirmé sa présence le week-end prochain à l’assomption du nouveau président du Paraguay, Fernando Lugo .

Pagina/12, 12 août 2008.
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