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Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution"
Publie le mardi 22 mars 2011 par Open-Publishing11 commentaires
Coprésident du Parti de gauche (PG) et député européen, Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé en faveur de l’opération militaire en Libye sous mandat de l’ONU.
Pourquoi soutenez-vous les frappes aériennes en Libye ?
La première question à se poser est la suivante : y a-t-il un processus révolutionnaire au Maghreb et au Moyen-Orient ? Oui. Qui fait la révolution ? Le peuple. Il est donc décisif que la vague révolutionnaire ne soit pas brisée en Libye. Il suffirait que Kadhafi l’emporte pour que le message soit : « Celui qui tire le plus longtemps et le plus dur sur son peuple pendant une révolution a gagné. » Ce serait alors le signal désastreux d’une victoire de la contre-révolution ! Ma position est constante : je suis partisan d’un ordre international garanti par l’ONU. Je suis donc très frappé de voir que les commentaires utilisent un vocabulaire qui n’est pas celui de la situation. On parle de « coalition ». Mais ce n’est pas une coalition. On parle d’un « état de guerre avec la Libye ». Il n’y a pas de guerre avec la Libye. Ce vocabulaire montre à quel point l’habitude de se référer à l’ONU a été perdue.
On vous a connu pourtant beaucoup plus critique sur les interventions militaires… Pourquoi, par exemple, avoir voté pour la résolution du Parlement européen ?
Cette résolution, présentée par les sociaux-démocrates, les Verts, une partie de la droite et signée par le président de mon groupe [Gauche unie européenne, ndlr], Lothar Bisky, membre de Die Linke, demandait à la Commission de se tenir prête en cas de décision de l’ONU. Je l’ai votée pour cette raison. J’approuve l’idée qu’on brise le tyran pour l’empêcher de briser la révolution. L’ONU a ensuite pris cette position alors que la Russie et la Chine d’une part, et le Brésil et l’Inde d’autre part, d’habitude extrêmement sourcilleux sur les questions de souveraineté nationale, se sont abstenus. S’ils n’ont pas voté contre, cela prouve que les raisons d’agir sont fortes.
Dans votre camp, tout le monde n’est pas pour cette intervention. Les communistes dénoncent notamment un « risque d’escalade »…
Il y a bien sûr un risque d’escalade, mais je craindrais davantage le risque de massacre !
J’approuve donc le mandat de l’ONU. Mais rien de plus. Je suis contre l’intervention terrestre. Nous ne sommes pas en guerre avec la Libye. J’adjure de comprendre : il ne faut pas que le dernier mot reste à la force contre une révolution ! J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. Mais quelles sont les alternatives ? Ce n’est pas avec des communiqués que l’on pourra abattre un Mirage ou détruire un char ! Si le Front de gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution.
Votre démarche tranche quelque peu avec vos oppositions à la guerre du Golfe, en 1991, aux interventions au Kosovo et en Afghanistan…
Il y a une différence fondamentale ! Toutes ces guerres se sont faites sur décision unilatérale de l’Otan. Dans le cas présent, au contraire, l’intervention se fait sous mandat de l’ONU. C’est décisif : il n’y a pas d’ordre international possible qui ne procède de l’ONU. Mais vous savez, il faut généralement quelques années pour que mes formules à l’emporte-pièce tombent dans le domaine public… Prenez l’exemple de l’intervention de l’Otan au Kosovo. Quelle trouvaille ! Reconnaître cet Etat croupion dirigé par des voyous qui faisaient du trafic d’organes… Que n’a-t-on pas entendu à l’époque sur ces pauvres victimes de la sauvagerie serbe ! Pour l’Afghanistan, je ne trouve personne me dire aujourd’hui qu’y être allé est une bonne chose. Quant à la guerre en Irak, quelle merveille ! Depuis vingt ans, mes positions ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce qui n’était pas l’ONU. Si la Russie et la Chine avaient mis leur veto à la résolution et que l’Otan avait décidé d’intervenir, j’aurais été contre l’intervention.
Dans le cas de la Libye, vous êtes donc d’accord avec le droit d’ingérence…
Non. Le droit d’ingérence n’existe pas et j’espère qu’il n’existera jamais. Ce qui compte, pour moi, c’est la référence du devoir pour un gouvernement de protéger sa population. Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir.
Comment jugez-vous l’attitude de Nicolas Sarkozy dans le dossier libyen ?
La politique menée est conforme à l’intérêt de la France : être lié avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb, c’est-à-dire pour la liberté et contre les tyrans. La France a joué deux très mauvaises cartes avec la Tunisie et l’Egypte. Nicolas Sarkozy s’est rendu compte qu’il était allé trop loin.
Et celle d’Hugo Chávez ?
Ses analyses partent toujours d’un point de vue strictement latino-américain. Pour lui, l’ennemi principal, ce sont les Etats-Unis d’Amérique. On comprend pourquoi. Chávez se prononce pour une médiation et contre une intervention militaire. Sa position n’est pas d’appuyer Kadhafi. Si c’était sa position, je la condamnerais. Le président Chávez doit comprendre que l’intérêt des progressistes du monde est qu’aucun tyran ne vienne à bout de son peuple.
Recueilli par Lilian Alemagna
Messages
1. « Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution », 23 mars 2011, 00:26
je rêve ou il a oublié la palestine ?
2. « Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution », 23 mars 2011, 00:33, par Brutus
Faux : les guerres du Golfe 1991 et d’Afghanistan ont été menées sous mandat de l’ONU. Quant à la 2° guerre du Golfe, Bush, Blair et leurs complices ont interprété une résolution du Conseil de Sécurité comme leur donnant le feu vert pour l’invasion de l’Irak.
Mélenchon donne lui même une interprétation très extensive de la résolution 1743 concernant la Lybie en affirmant qu’il s’agit de faire tomber le régime alors qu’en principe, il s’agit de protéger les populations civiles. C’est l’interprétation qu’en donne le gouvernement Français, alors que la position officielle des USA ne va pas jusque là.
Au total on ne peut que douter de la crédibilité de Mélenchon sur ce sujet.
1. « Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution », 23 mars 2011, 08:02, par Vrai Coco
"Mais quelles sont les alternatives ? Ce n’est pas avec des communiqués que l’on pourra abattre un Mirage ou détruire un char ! Si le Front de gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat."
Pour Mélenchon le Front de Gauche au gouvernement ne rient d’autre que une copie parfaite du Parti Socialiste...
3. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 00:39, par Le moustique socratique
A bon... pourquoi pour "nous" les Etats-Unis d’Amérique sont des amis ???
1. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 01:33, par geronimo
Jean-Luc M...Le marquis du double langage ! Démasqué !
4. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 03:09
Il a perdu toute cohérence sur ce coup là. Son rôle c’était de soutenir une issue pacifique et ne pas se ranger dans le camp impérialiste. Il aurait dû soutenir la proposition de médiation de Chavez. Maintenant il a du sang sur les mains et a perdu sa crédibilité. Démasqué oui.
5. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 07:56, par Zzzzz
6. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 09:28
Beaucoup d’erreurs et d’approximations dans ce que dit JLM . La plus grave ?, sur le mandat de l’ONU car elle détruit toute son argumentation .
7. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 09:30
Depuis toujours les guerres sont préparée médiatiquement, la plupart du temps par des mensonges plus ou moins grossiers. Avant les "armes de destruction massive" irakienne de 2003, on a vu, en 39, des soldats nazis, habillés avec des uniformes polonais, détruisant des pylônes radios en Allemagne, en 91 des "soldats irakiens auraient débranché" des couveuses à Koweit etc...etc. Comme le dit Collon une guerre sans "média mensonge" c’est du pipeau !
Dans le cas de la Libye, chacun pouvait constater que la contestation anti-Kaldafi, aussi réelle soit-elle, n’atteignait en rien les niveau constatés ailleurs, c’est quoi la place de la Perle en Libye ? ou le boulevard Bourguiba ? ou la place Tahir ? Les anti Kaldafi ont certe fait assez de bruit pour attirer les médias de l’OTAN, mais jamais ceux-ci ne sont parvenus à montrer, et démontrer, un mouvement aussi puissant qu’ailleurs. Et pourtant, et pourtant, les politiciens otaniens ont, avec des bribes de manifs anti Kaldafi, juducieusement montées, emporté l’adhésion de braves gens qui vont tomber de haut quand il va falloir le bilan de cette manip.
Tout juste peut-on les plaindre, qu’ils s’appellent Mélenchon, Vergiat ou Chevènement.......
1. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 10:58
Non les braves gents ne tombent pas dans le panneau, les ignorants oui les autres sont des malhonnêtes car ils le font bien souvent pour des motifs cachés et des intérêts soigneusement dissimulés .
Alain 04
8. Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution", 23 mars 2011, 11:52
Quand on pense que Mélenchon en avait plein la bouche de JAURES, lui, JAURES, qui a été assassiné parce qu’il s’opposait en socialiste et internationaliste à une guerre impérialiste !
MELENCHON, BOUFFON ! TARTUFFE ! BONIMENTEUR !
Retourne au PS d’où tu n’es jamais vraiment parti. Les brebis communistes et révolutionnaires ne te suivront pas .